YOGA vs TERRORISME

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Les techniques du yoga pour combattre les sentiments négatifs (peur, tristesse, colère) dus aux actes terroristes.

Après les évènements du 13 Novembre 2015 à Paris, chacun a été touché de près ou de loin par cette violence qui donne naissance à des sentiments négatifs.

Nait en chacun la peur par un sentiment d’insécurité, la tristesse par un sentiment de perte et de deuil, la colère d’un sentiment d’injustice, donnant eux-mêmes naissance à d’autres sentiments négatifs : la crainte de l’autre et les sentiments xénophobes, l’hystérie ou encore la psychose, …

Médias et réseaux sociaux dans un flots d’images et de vidéos, débats dans un excès de mots, discussions partout pessimistes, commémorations à répétition avec ce besoin de démonstrations patriotiques qui ne sont que des revendications identitaires qui ne font que gonfler l’égo, … tout ça n’a qu’une seule conséquence dévastatrice : la surenchère émotionnelle.

Le yoga est à l’extrême opposé de tout ça : apaisement et attitude positive, méditation par l’écoute de soi et non des autres, lâcher-prise, considérer le moment présent, humilité et destruction de l’égo. Voici donc des outils issus du yoga, quelques techniques simples pour vous nettoyer émotionnellement :

I – Introduction

« L’esprit au dessus de la matière » – Le corps (soma / charira) et le mental (psycho /chitta) sont interconnectés. Les mauvaises pensées influent sur le corps, mais travailler sur votre corps vous transformera mentalement. Ne sous-estimez jamais cette notion simple à appliquer dans votre quotidien.

Dans notre corps, le siège de nos émotions est double : notre cerveau avec notre mental et notre ventre, surtout nos intestins, notre deuxième cerveau. Si vous travaillez sur ces organes, vous pourrez « nettoyer » ces sentiments négatifs.

II – Nauli – le Nettoyage du Ventre

Voici un exercice que vous pouvez pratiquer n’importe quand, même si il est préférable de le faire le matin à jeun. Ce ballotage du ventre, qui porte le nom de Nauli (nala en sanskrit cordon ombilical / nali en sanskrit récipient tubulaire, veine ou nerf du corps) est répertorié dans les nettoyages (kriyas) du yoga.

Il consiste, dans une rétention poumons vides, à rentrer le ventre en remontant le diaphragme dans un premier temps, puis plus tard à force de pratique de produire un mouvement rotatif de la partie centrale de l’abdomen.

Nauli fait partie de ces pratiques légendaires dont l’énumération des bienfaits remplissent les pages des anciens textes de Yoga : ce massage vigoureux des organes situés dans la région abdominale (estomac, intestins, foie, rate, pancréas et vésicule biliaire, vessie) élimine l’indigestion, soulage la constipation et diarrhée, l’acidité, les flatulences, la dépression, les déséquilibres hormonaux, les troubles sexuels et urinaires, le manque d’énergie et les troubles émotionnels, tonifie rapidement les muscles abdominaux, les nerfs, les intestins, les organes urinaires et excréteurs / la pression du diaphragme sur poumons et coeurs : retire l’air visé des poumons vides et ainsi les nettoie, stimule le cœur et la circulation sanguine et donc l’irrigation cérébrale / Il équilibre le système endocrinien, renforce la volonté en atténuant l’ennui et la paresse … et enfin le chakra du nombril Swadhisthana est relié au nez – la pratique de Nauli débouche les fosses nasales par pression lymphatique.

En pratique : Prenez une inspiration profonde, suivi d’un expire pour vider les poumons. Les poumons vides, rentrez le ventre et contractez de façon à avoir cette impression que l’estomac remonte dans la cage thoracique. Restez ainsi quelques secondes puis relâchez. Vous pouvez le pratiquer sur une série de trois à cinq fois. Préférez le faire le matin à jeun.

III – Le soufflet – nettoie ventre et cerveau

Appelée Bhastrika, qui signifie soufflet – la respiration faisant le bruit d’un soufflet à cheminée. Le terme Bastri fait aussi référence à ce pranayama.

Vous pouvez le faire à n’importe quel moment de la journée mais préférez le pratiquer sans avoir trop manger avant. Il consiste à respirer en engageant les muscles en fond de gorge, comme pour Ujjayi, et de respirer par à-coups en engageant le diaphragme, comme Khapalabhati. 

Là encore les bénéfices sont nombreux : Purifie l’ensemble du corps en retirant le stress, l’anxiété. Exerce une action régénérante sur l’ensemble du corps. La circulation sanguine est stimulée par pressions sur toute la région cardiaque. Purification du système respiratoire (Expectorant. Purification des bronches par rejet de l’air résiduel des poumons (air vicié) et CO2). L’accroissement du flux sanguin dans le cerveau et l’augmentation de l’oxygène dans le sang améliore la mémoire, rend plus vif, bénéfique aussi pour la vue et l’audition. Activation de la digestion par pressions sur l’estomac. Stimule aussi la paroi abdominale et les intestins (on dit que c’est un bon exercice pour perdre du poids.) Renforce les reins. Tonifie le système nerveux neurovégétatif et réoxygène le cerveau, ce qui apaise le comportement. Active également le thymus dans la poitrine, très bon pour le système immunitaire et la confiance en soi, par rapport au chakra Anähata, du plexus solaire.

En pratique : A genoux fermés. Il est toujours conseillé de commencer avec une réserve d’air dans les poumons donc commencer par un inspire simple. Puis lentement vous allez enchaîner les expirations et inspirations lentes par le nez ou la bouche pour les expires, avec engagement de la gorge (à l’inspiration et à l’expiration) et une forte contraction du diaphragme pour continuer une respiration dynamique. Faire 2 à 5 séries (de 10 à 30 respirations chacune).

Attention : Très efficace et complet mais à pratiquer avec modération, peut s’avérer dangereux si il est pratiqué trop longtemps. Des étourdissements ou saignements de nez ont été souvent observés donc prudence.

IV – La respiration alternée – rééquilibrez votre mental

Appelée Nadi Shodana ou Nadi Shogana qui signifie le nettoyage ou la purification des nadis (faisant référence aux nadis pingala à droite et ida à gauche) mais aussi Anuloma Viloma qu’on peut traduire par « courant et contre-courant » et donc « va et vient ». Vous pouvez aussi trouver le terme Sukha Purvak – Sukha signifiant agréable et confortable et Purvaka « qui s’exécute avant les autres pratiques », soit l’introduction plaisante.

Pour rappel : votre hémisphère droit est le réceptif, il gère émotions, intuitions, créativité, et votre hémisphère gauche est l’actif, il gère langage, gestes, coordination. Chacun étant relié en tir croisé au côté opposé du corps, votre narine droite est relié à l’hémisphère gauche et vice versa. Vous ne respirez d’ailleurs jamais à la même intensité sur vos deux narines, toutes les 60 à 80 minutes, vous changez de dominante. La respiration alternée permet justement de rééquilibrez l’activité à égalité des deux hémisphères de votre cerveau.

Après un choc ou sous une anxiété trop grande, il arrive que le cerveau reste en activité dominante sur l’hémisphère droit, celui de l’émotion – face à la peur il n’est pas rare d’ailleurs que l’activité du cerveau droit empêche le cerveau gauche d’agir, c’est pourquoi beaucoup de gens sont dans l’incapacité de bouger. 

Les bénéfices sont considérables ici pour le cerveau : Ramène à un équilibre mental, améliorant ainsi la coordination de la motricité et l’apaisement émotionnel. Prépare à un état propice à la méditation et améliore fortement le sommeil. Réduit considérablement le stress et l’anxiété par l’oxygénation du sang et des organes qui calme le système nerveux. Régulation de la thermogenèse.

En pratique : Assis. Main droite en pratique sur visage, main gauche en « compteur ». Dans la culture orientale, indienne comme arabe d’ailleurs, ces pays où la chaleur entraine des taux bactériens important et l’eau peut être rare, on adopte le concept d’hygiène suivant : la main droite est utilisée pour le visage, pour manger par exemple, tandis que la main gauche sert pour les pratiques à risque sanitaire et donc on ne la porte jamais au visage.

La main droite est en Shiva mudra (point fermé avec seulement pouce et annulaire/auriculaire sorties) et la main gauche en « compteur ».

Visage + Main droite :
Inspirez par les deux narines puis …
Bouchez la narine droite avec le pouce de la main droite
Expirez par la narine gauche jusqu’à poumons vides, puis inspirez toujours par narine gauche jusqu’à poumons pleins
Rétention poumons pleins
Changez en retirant pouce de la narine droite et appliquez annulaire/auriculaire sur la narine gauche
Expirez par la narine droite jusqu’à poumons vides, puis inspirez toujours par narine droite jusqu’à poumons pleins
Rétention poumons pleins
Changez de nouveau les doigts
Bouchez la narine droite et expirez par la narine gauche, puis inspirez, rétention
Changez
Bouchez la narine gauche et expirez par la narine droite, puis inspirez, rétention

Quand vous avez bouché narine droite, puis narine gauche, avec expire et inspire de chaque côté, vous avez alors fait un cycle de respiration, soit les deux narines. Quand vous revenez au pincement de la narine droite avec le pouce de la main droite, vous considérez un cycle de respiration et vous pouvez compter une phalange sur la main gauche. Une phalange correspond à un cycle de respiration (narine gauche expire/inspire + narine droite expire/inspire).

Rappelez-vous qu’à chaque narine on commence par l’expiration suivie de l’inspiration. En Occident nous avons pour coutume de dire « inspirez, expirez », en orient c’est le contraire : on expire pour mourir et on inspire pour revivre, c’est le souffle symbolique de la réincarnation. D’un point de vue pragmatique, cela vous permet de faire les rétentions poumons pleins et non le contraire pour ne pas mettre le corps en état de stress.

Main gauche :

Avec votre pouce vous compterez les phalanges de vos quatre doigts restants : index, majeur, annulaire et auriculaire, soit 3 phalanges x 4 doigts = 12 phalanges. Comme on peut le faire avec un chapelet. Vous pouvez compter de haut en bas et de bas en haut de l’index à l’auriculaire. Cependant apprenez que  le comptage traditionnel se fait en spirale soit : index 1,2,3 majeur 3 annulaire 3, auriculaire 3,2,1 annulaire 1, majeur 1,2 et enfin annulaire 2.

A chaque cycle de respiration – narine + narine gauche – vous comptez une nouvelle phalange. Quand vous avez fini vos douze cycles, reprenez la respiration avec les deux narines. Puis adoptez la position de repos.

V – Le travail sur le mental

Avant de travailler sur le corps à travers les asanas, tout(e) yogi(ni) a pour obligation de passer par le mental à travers une forme de discipline morale – Yama et Niyama.
Cette première étape, Yama, propose à notre conscience de considérer et d’accepter en soi cinq notions simples. Tentez ainsi de les observer et les appliquer le mieux possible dans votre mentalité, puis votre conduite :

1 – Ahimsa – la non-violence dans nos actes comme dans nos propos, afin d’éviter au maximum de faire du mal, car heurter l’autre revient toujours à se heurter soi-même.
2 – Satya – la notion de vérité qui exclue le mensonge et le refus de considérer ce qui est avéré. Il oblige aussi à rester ouvert d’esprit sans s’engouffrer dans une vérité unique.
3 – Asteya – la notion de respect, car celui qui veut être respecter doit commencer pas être respectueux de tout et de tous, ce qui ne signifie pas  » tout tolérer », il faut donc savoir accepter ou ignorer pacifiquement.
4 – Brahmacharya – la notion de modération : dans son comportement en contrôlant ses actes, humeurs et propos et donc ses pensées.
5 – Aparigraha – la notion du non attachement au matériel, ainsi même si ces terroristes utilisent une forme religieuse pour asseoir leurs actes, ne tournez pas le dos à votre propre spiritualité ou ne rejetez pas les autres pour un choix religieux.

Bien sûr, l’être humain a ses failles. Il faut du temps bien sûr pour intégrer, toujours. Souffrir du poids de la discipline ou de subir le poids du regret : à vous de choisir.

VI – Méditez

La Méditation est une bonne technique pour calmer le mental – elle va surtout vous permettre de vous couper du moment afin de vous mettre pour quelques minutes hors du temps et voir même de l’espace. Vous pouvez ainsi considérer les actes et propos avec détachement. C’est une forme de lâcher-prise.

Vous pouvez également méditez sur la notion du deuil, et ce à travers « les cinq phases du deuil selon Kübler-Ross ». Relisez ces cinq phases, voyez celles dans laquelle vous êtes peut-être encore et comment  arriver à la fin de ce processus pour s’en libérer :

1 – Choc, déni : courte phase qui survient lorsqu’on apprend la perte, période plus ou moins intense où les émotions semblent pratiquement absentes, avant que la réalité de la perte s’installe.
2 – Colère : sentiment fort qui peut s’accompagner de la culpabilité, parfois aussi de questionnements.
3 – Marchandage : Phase faite de négociations avec soi-même.
4 – Dépression : phase plus ou moins longue du processus de deuil qui est caractérisée par une grande tristesse, des remises en question, de la détresse. Les endeuillés dans cette phase ont parfois l’impression qu’ils ne termineront jamais leur deuil car ils ont vécu une grande gamme d’émotions et la tristesse est trop forte.
5 – Acceptation : Dernière où la réalité de la perte est beaucoup plus comprise et acceptée. L’endeuillé peut encore vivre de la tristesse, mais il a retrouvé son plein fonctionnement. Il a aussi réorganisé sa vie en fonction de la perte.

N’hésitez pas à méditer afin de prendre du recul, de considérer le moment présent en acceptant de laisser au passé ce qui appartient au passé, de reconsidérer votre place dans ce monde, car oui vous êtes un(e) citoyen(ne) de ce monde. 

Pour conclure …

Le yoga n’a pas de Dieu mais le yogi a une spiritualité ce qui lui confère une ouverture d’âme et d’esprit supérieure puisqu’il est en lien (traduction même du mot yoga) avec le Tout.

Ainsi il se doit de ne pas juger l’autre, de relativiser sans cesse en tentant d’accepter tout le monde sans préjugé ni obligation, tout étant en lien avec une force qui le transcende.

Les armes du yogi, combattant(e) bien-veillant(e), ne sont pas tournés vers les autres mais vers lui-même. Son seul combat est une lutte en introspection, dans ses failles et son intimité propre. Un combat avec son propre corps, son âme, ses pensées … et non « contre ».


Il n’a pas pour conviction de combattre les pensées ou comportement des autres qu’il doit juste observer. Il peut tendre la main et proposer de transmettre son savoir du yoga. Il peut aussi (comme je l’ai fait il n’y a pas si longtemps) ignorer celui qui ne propose que propos négatifs, conflits et les idées d’un conditionnement inébranlable. Ne perdez pas votre temps à tenter de changer ceux qui ne peuvent ou ne le veulent pas. C’est en travaillant sur soi-même qu’on travaille sur le monde qui nous entoure, et non l’inverse.

Continuez à vivre pleinement, à honorer cette force de vie comme on honore la mort, qui est de toute façon omniprésente dans notre monde. 

Enfin nous pouvons rappeler ici une chose essentielle : yoga signifie unir, mettre en lien. En vrai yogi(ni) restons unis, dans l’esprit comme dans nos coeurs. Acceptez la fatalité de la vie. Le bien du monde commence par le bien intérieur de chaque être. Namasté.

Alain Daniélou, Shiva Sharan

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Un post pour vous faire découvrir un homme incroyable, et selon moi incontournable, étant un des piliers de la littérature française concernant l’Inde. Alain Daniélou, appelé Shiva Sharan (le protégé de Shiva), est sans contexte, un de mes auteurs français préférés car j’ai beaucoup appris à travers ses ouvrages. Même si je ne suis pas d’accord avec toutes ses prises de positions, je me reconnais beaucoup en lui et admire sa vie et son talent. Avec J.Krishnamurti, il est un des piliers de ma culture ésotérico-yogi-spirituelle, m’ayant beaucoup inspiré …

MINI-BIOGRAPHIE (4 Octobre 1907 – 27 Janvier 1994)

Né à Neuilly-sur-Seine, issu d’un milieu noble – son père est un homme politique nommé plusieurs fois ministre et sa mère fondatrice d’écoles religieuses catholiques – il suivra une éducation religieuse stricte – son frère rentrera dans les ordres et sera même nommé cardinal. Il s’engagera sur des études de musique, s’adonnant également à la danse, qui lui permettront alors de rencontrer l’intelligentsia du monde culturel de l’époque de Cocteau à Stravinsky.


Malgré cela, il décide à vingt-cinq ans, de partir … et il découvre l’Inde qui ne va cesser de le fasciner toute sa vie. Il va découvrir des rites et une culture qui va le bouleverser – étant homosexuel, comportement condamné alors par la loi en France et surtout par les valeurs religieuses qui l’ont vu grandir, il va alors trouver refuge dans l’hindouisme et rejeter les religions islamo-judéo-chrétiennes, hostiles à sa nature, qu’il n’aura de cesse de combattre toute sa vie.
Il vivra dix-sept ans à Bénarès – où il apprendra l’hindi qu’il parlera parfaitement et découvrira avec Swami Karpâtri le Shivaïsme, courant originel de l’hindouisme en lien avec le yoga, le tantrisme, l’ascète et des rituels précis. Il va très vite devenir un Shivaïte et revoir toute sa vision du monde. Afficher l'image d'origine

Puis quadragénaire, il part s’installer à Adyar près de Madras, puis à Pondichéry – il collecte des musiques traditionnelles en Inde (c’est à lui qu’on doit la première anthologie de musique classique indienne et qui fera découvrir au monde Ravi Shankar) mais aussi aux Laos, Cambodge, Japon et en Iran et Afghanistan.

Quinquagénaire, il rentre en Europe où il crée les Instituts de musique comparée de Berlin et Venise, publie des collections de disques de musiques traditionnelles sous l’égide de l’Unesco, et surtout il commence à écrire de nombreux ouvrages à la fois sur la musique et sur la culture et société indienne, il va même faire connaître le Khatakali à l’Occident – il devient un indianiste de renom. 
Il recevra de nombreux prix et distinctions, avant de mourir en Suisse à quatre-vingt-six ans – selon sa dernière volonté il sera incinéré « comme un indien ».

L’HOMME AUX MULTIPLES POLEMIQUES

Pour bien comprendre Alain Daniélou, il faut le considérer non pas en français exilé en Inde, mais comme un esprit libre et affranchi, adoptant une mentalité shivaïte, parfois épousant des concepts radicaux de l’hindouisme originel, des idées et des concepts à l’inverse des occidentaux, surtout à cette époque :

« Je suis fier d’être homosexuel » – il n’aura de cesse de le dire et prendra pour exemple l’hindouisme originel qui considère cette sexualité comme divine, tout comme l’androgynie qui est encore aujourd’hui à travers les Hijras en Inde des êtres en lien avec les dieux et qui peuvent vous bénir, alors que l’Occident considère l’homosexualité et le transgenre comme des maladies mentales. Il se considérait comme un être d’exception et d’élu par sa sexualité, celle des poètes maudits et des prophètes.
« Je ne crois pas en la réincarnation » – Cette théorie de la pérennité du moi, âme vagabondant à travers les corps les plus divers sur des cycles de vies se succédant, n’apparait que dans l’Hindouisme tardif, ne faisant partie ni de l’ancien Shivaisme, ni du Védisme et provenant du Jaïnisme, courant moralisateur religieux, qui l’a transmise au Bouddhisme puis à l’Hindouisme moderne. Ce que beaucoup pensent être un des piliers de l’hindouisme apprennent alors par les ouvrages de Daniélou qu’il n’en est rien. 

« Je suis pour l’infanticide des filles à la naissance » – Depuis la nuit des temps les grandes civilisations étaient attachées à la naissance d’enfants mâles pour les armées et le travail des terres, pratiquant l’infanticide des filles si besoin afin d’empêcher l’inflation démographique. Selon lui, l’interdiction de cette pratique par les Anglais fut l’une des causes de l’appauvrissement et de la misère de l’Inde d’aujourd’hui. Il faut se rappeler qu’à cette époque l’avortement était déjà un délit puni par la loi et un acte réprimé par l’Eglise, alors l’infanticide à des fins démographiques : c’était une provocation terrible.

« Je suis pour le sytème des castes et les rituels anciens » – Sur ce point il a écrit tout un livre La Civilisation des différences, où il défend les systèmes hindous traditionnels des castes, mais aussi la spiritualité de certaines pratiques considérées comme barbare par les occidentaux, comme le sati où l’épouse se brûle vivante sur le bûcher de son époux mort.

« L’institution des castes est une application, sur le plan social, d’une conception générale du monde et des êtres vivants qui a fait de l’Inde le refuge de tous les peuples persécutés, menacés ailleurs d’extinction ou d’assimilation. Elle a certainement des défauts, mais elle a dû affronter depuis plus de six siècles des conditions difficiles qui ont bloqué son évolution : les invasions musulmanes, puis la colonisation anglaise et la démocratie socialisante de l’Inde moderne ont cherché à en détruire les bases – mais rien n’a pu entamer sérieusement le système social des Hindous, qui continue à régir la vie de la plupart des habitants de l’Inde. » La Civilisation des castes, Alain Daniélou

« Je suis contre l’alpha-bêtise-me ou la dictature des scribes » – Pourtant auteur lui-même, il a toujours combattu cette idée que le lettré est plus intelligent et a plus de savoir que l’illettré. C’est une pensée anti-colonialiste en soi. Selon lui, ce dénigrement de la transmission par le langage parlé a tué les traditions orales. Il dénonça cette inquisition occidentale, qui par le combat de l’illettrisme a imposé ses idées, rappelant que pendant des millénaires le savoir s’est transmis par l’oral et que la transmission de l’écrit a poussé les gens à abandonner les savoirs d’antan. 

« J’appui mes propos sur les savoirs et les textes anciens » – Même si il ne s’est jamais considéré comme indianiste, il en a été l’un des plus célèbres et surtout car il était en décalage avec les autres. Tout d’abord pour ses datations généralement beaucoup plus anciennes qu’habituellement convenu par les autres et pour certaines théories qui ont fait l’effet d’une bombe – on retrouve ses affirmations dans son livre La Fantaisie des dieux et l’Aventure Humaine. Sa plus grande théorie étant qu’à l’époque paléolithique l’humanité aurait découverte et utilisée l’arme nucléaire (dont on retrouve des allusions dans le Mahabharata et les Puranas) ce qui expliquerait l’absence de traces archéologiques et lui permettait de placer les périodes de la civilisation hindoue à cette époque si reculée.

Il semblerait aujourd’hui qu’il avait raison, puisqu’à l’Ouest de Jodhpur au Rajasthan, on a constaté des sédiments radioactifs qui seraient le résultat d’une explosion énorme il y a près de 8000 ans.
Voir le lien : http://www.wikistrike.com/article-la-p-70172843.html

« L’hindouisme Shivaïte est la première et seule vraie religion, les autres ne sont que des copies négatives car moralisatrices » – L’un de ses chevaux de bataille, et pour ça les historiens et théologiens lui donnent raison : la première religion au monde est l’hindouisme shivaïte, apparue en 6000 av JC. Les premières religions étant polythéistes, souvent en lien avec la nature comme celle de l’ancienne Egypte (1600 av JC ) ou les religions en Mésopotamie (2100 av JC) toutes les deux disparues. Il faudra attendre plus de cinq millénaires, pour voir naître la religion hébraïque ancienne (1200 av JC) ou encore le jaïnisme ancien (800/600 ac JC). Même si Akhenaton en Egypte a introduit par le culte d’Aton en 1350 av JC la notion de monothéisme, c’est à partir de 600 av JC qu’il apparait vraiment le judaïsme monothéiste, pendant qu’au même moment naissent le taoisme, puis le confucianisme et le bouddhisme. Le christianisme ensuite en 1er ap JC et il faudra attendre 600 ap JC pour voir l’Islam apparaître ou 1400 ap JC pour le sikhisme. En partant de ces dates et surtout des textes sacrés, Alain Daniélou fait le constat que l’hindouisme originel est la première religion et l’unique en accord avec la nature. Après, avec le Jaïnisme, un courant moralisateur religieux s’est créé et a profané le lien sacré de l’homme au Divin en imposant des dogmes, règles des hommes pour contrôler les populations. Selon lui, tous les faits présents dans les grands livres comme la Bible, le Coran ou la Torah ne sont que des rééditions et adaptations des textes védiques (pour exemple : Krishna bébé, qui dans les bras de son père, tente de fuir les chars de son oncle qui veut le tuer, voit la mer s’ouvrir devant lui avant qu’elle ne se referme derrière lui sur ses poursuivants après son passage. Scène reprise pour l’Exode avec Moïse.) Il développe cette idée dans son livre Shiva et Dyonisos où il fait l’apologie d’une religion originelle en lien avec la nature, la sexualité, et débarrassée de tous ces dogmes et convictions morales humaines et non-divines.

DANIELOU ET LE YOGA

Il y aurait encore d’autres exemples sur ses nombreuses polémiques, mais vous l’avez compris : Alain Daniélou, en shivaïte affranchi a toujours défendu les intérêts de l’Inde avec une mentalité et un schéma moral qui lui est propre. C’est en ça que sa vision est pertinente pour aborder la conception du yoga.

En plus d’être musicien, il était peintre et surtout danseur (ayant appris aux côtés de Nicolas Legat, qui était le maître de Nijinski) et avait donc une approche spécifique au corps et aux mouvements. Il a beaucoup écrit aussi sur le yoga à travers plusieurs ouvrages dont deux entièrement consacrés : Yoga, méthode de réintégration et Yoga, Kâma le corps est un temple. Voici quelques notions intéressantes :

Le Mépris de l’Intellect
Ici je vais scier un peu la branche sur laquelle je suis en introduisant un concept simple proposé en ces termes par Alain Daniélou dans l’Introduction de son livre Yoga, Méthode de réintégration :

« La caractéristique essentielle de la philosophie du yoga est le mépris de l’intellect. Nous nous approchons du divin à travers l’expérience des sens, qui n’est pas, dans sa nature fondamentale, distincte de l’expérience de l’union divine, beaucoup plus qu’à travers les abstractions de la pensée.
La conception dualiste judéo-chrétienne de l’être humain divisé en un corps et une âme, niant la divinité du corps et ne différenciant pas suffisamment l’âme de l’intellect, tend à livrer l’homme à l’esclavage du mental, aux absurdes spéculations théologiques, aux disciplines morales arbitraires qui sont les moyens les plus efficaces pour le maintenir en esclavage, pour l’empêcher d’approcher de la réalité transcendante.
Pour comprendre le yoga et ses techniques, il est essentiel de se rappeler que le mouvement incessante de la pensée cérébrale constitue le brouillard qui nous masque le divin. Les plaisirs du goût, de l’odorat, du toucher, de la vue, de l’ouïe, du sexe peuvent conduire par contre à une perception de l’harmonie divine à travers les êtres et les choses. Nous sommes tous proches du divin dans nos moments de jouissance, d’amour, de contemplation de la beauté.
(…) Le plaisir, l’amour sont la voie, ils ne sont pas le but. Il faut aller au-delà pour l’atteindre. La pensée cérébrale pr contre est l’obstacle, l’organe centripète, qui fait de chacun de nous le centre du monde et nous empêche de nous donner et finalement de nous dissoudre dans la perception de la beauté des formes, puis de l’harmonie cosmique et finalement de la pensée créatrice. »

Un Développement Personnel et non une Gymnastique de Groupe
A une époque où pour se « démocratiser » le yoga est devenu surtout une pratique physique, A. Daniélou nous rappelle le concept du yoga dans les textes anciens, à travers son livre Yoga, Kâma le corps est un temple :

« Le yoga est une technique pour arriver à développer certaines facultés et certains pouvoirs ; ça n’a rien à voir avec une gymnastique que les gens pratiquent à n’importe quel moment en pensant à leurs occupations habituelles (…) ça n’a aucun sens. Le yoga, c’est l’union avec des principes d’ordre supérieur. C’est au fond l’essentiel même de la religion. C’est la méthode pour établir des contacts avec le surnaturel. Dans les moments où on pratique ces exercices, on ne doit avoir aucune autre préoccupation, et l’essentiel est d’être dans un endroit isolé. (…) ça n’a rien à voir avec des exercices collectifs. »

L’Humilité avant Tout
Là encore dans son livre Yoga, Kâma le corps est un temple, il donne son avis sur la recherche et la pratique de certains occidentaux  :

« Pourquoi quelqu’un possédant réellement des connaissances et une certaine sagesse voudrait-il les transmettre à un Occidental plus ou moins déboussolé ? Pourquoi ? Je crois que les motivations ne sont pas légitimes (…) car il ne s’agit pas d’une quête, il s’agit de gens qui se croient tellement importants qu’ils estiment que des personnes possédant de véritables connaissances sont à leur disposition. S’ils avaient des qualifications pour les obtenir, ils les trouveraient. C’est différent. L’humilité est tout de même l’élément fondamental de toute recherche. »

Spiritualité et Plaisir du Corps ne Font qu’Un
A travers le corps, A.Daniélou a toujours établi les plaisirs (sexuels, gustatifs, olfactifs ou même de l’effort) en lien avec le concept de l’âme et la recherche spirituelle, à l’inverse des religions islamo-judéo-chrétiennes qui ont toujours perçu le charnel comme profane en opposition avec le sacré.

« Le corps est notre seul instrument. Si nous avons un système nerveux, des sens de perception, une organisation cérébrale assez remarquable, ceci est lié entièrement à notre aspect physique, qu’on ne peut pas isoler de l’aspect mental, parce que si on vous coupe la tête, vous cessez de penser, c’est fini. Cette séparation du physique et d’un soi-disant esprit est une chose complètement irrationnelle. C’est d’ailleurs pourquoi on arrive à des conceptions comme la réincarnation qui suppose que, en dehors du corps, il peut rester une mémoire, une personnalité. Ce n’est pas réaliste. »

Le Yoga est une Science
Interviewé sur sa transmission de l’Atharva Veda, texte védique qui établit des correspondances entre les couleurs, les sentiments, les notes de musique, … il revient sur la perception de cette théorie dont fait partie le yoga : 

« Ces théories correspondent à une recherche sur la nature du monde. Le façon dont a été construite la matière et la façon dont nous avons des sens pour la percevoir sont forcément liés. Cela fait partie d’un système. Les conceptions cosmologiques cherchent à retrouver les facteurs dominants dans toutes les formes de la Création. (…) Et probablement en poussant un peu les recherches, aussi bien sur la nature de la matière dans ses formes microscopiques que dans ces formes astronomiques, on arriverait à des données de fond d’ordre mathématique qui ont été considérées depuis toujours dans la cosmologie hindoue. »

Et voici enfin certains extraits de textes védiques qu’Alain Daniélou a cité dans ses ouvrages : 

« Le yoga est le contrôle des inclinaisons du conscient » – yoga darshana

« Ce que nous appelons expérience n’est qu’une expérience limitée, sujette à l’erreur et à l’illusion. La seule expérience véritable est l’identification, Samadhi, qui seule permet d’arriver à la connaissance totale des causes subtiles. » – yogatra yânanda, shiva archana tattva

« Les Huits éléments de la pratique du yoga sont : les abstinences, yama, les règles de vie, niyama, les positions du corps, asana, le contrôle respiratoire, pranayama, la suppression des perceptions sensorielles, pratyahara, la concentration, dharana, la méditation, dhyana, et l’identification, samadhi. » – yoga darshana 2,29

Les obstacles au yoga : « Maladie, vieillesse, manque de conviction, orgueil, paresse, goût de l’amusement, fausses convictions, manque de succès, manque de constance » – yoga darshana 1,30 « Souffrance, découragement, tremblement dans les membres, défauts dans l’inspiration et l’expiration. » – yoga darshana 1,31

et pour finir, à méditer : 

« Shiva, le Dieu terrible, a enseigné dans la doctrine de la main gauche, que le progrès spirituel de l’homme n’est possible qu’avec l’aide des choses mêmes qui sont la cause de sa chute. » – Kulârnava Tantra

EN CONCLUSION 

Si vous vous intéressez à l’Inde, tôt ou tard, vous rencontrerez cet homme sur votre route. Tout son être, comme son œuvre, sont consacrés à l’Inde.  Il a vu et vécu l’Inde de l’intérieur (vivant quinze ans dans la ville sainte de Varanasi – Bénarès-), comme un Indien, se convertissant au Shivaïsme. Il aura une approche à travers son histoire personnel et sa spiritualité, la religion, la musique et tous les aspects de la vie indienne. Il avait une connaissance encyclopédique du monde indien, du sanskrit et de l’hindi, une connaissance fondée non sur la seule lecture de textes savants, et souvent hermétiques pour le commun des mortels, mais sur une réelle expérience de vie. 

Pensez Yogi

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Rond ou carré ?  

Nous sommes tous conditionnés par notre éducation qui repose sur des fondements idéologiques (philosophiques, religieux, politiques, historiques, culturels, …) – un conditionnement de masse qui décidera de notre façon de penser mais aussi de notre façon de vivre. Dès l’enfance nous ne pouvons échapper à cette fatalité qui contrôlera nos opinions et notre comportement. Adultes encore, la société nous « dirige » à travers un système imposé par la fonction sociale, par la consommation et l’outrance capitaliste, cette invasion de l’image aussi et de l’idéal superficiel,  – duquel découle l’invasion du spirituel religieux pour contrer le manque de valeur.

En Occident, la rationalisme s’impose à travers les systèmes de pensée cartésien – je pense donc je suis – et manichéen – l’individu ou l’acte n’est que bon ou mauvais -, qui repose sur un modèle « carré ». Tout repose sur des principes admis et où l’autorité de la conscience et de la raison opposent et catégorisent chaque vérité.

En orient la pensée repose sur un concept plutôt « rond », à l’image du yin & yang où l’opposition n’est jamais permanente, où la raison n’a pas lieu d’être car tout est fluide et changeant. Comme les doshas dans l’Ayurvéda, tout est habité par des énergies qui ne sont jamais figées, rien ne rentre dans des cases car rien ne reste en l’état et chaque individu peut être tout et son contraire à la fois.

C’est vers cette ouverture d’esprit, cette proposition de reconsidérer le monde, à commencer par soi-même, qu’il faut tendre pour mieux comprendre le yoga et ainsi l’intégrer.

Voici deux exemples pour illustrer mon propros …

Ganesha, Ganapati, Vinayaka, …, ou la vérité unique

En ces jours de Ganesha Chaturthi, où on fête la naissance du Dieu à tête d’éléphant, intéressons-nous justement à cet évènement particulier : la création d’un dieu hybride, mi-homme mi-éléphant. Dans l’hindouisme, les histoires des dieux se transmettent à l’oral depuis des millénaires, ainsi l’absence d’écrit n’authentifie rien – mis à part l’épopée de Rama et quelques passages de certains dieux comme Krishna dans le Mahabharata. Ceci à l’inverse des religions islamo-judéo-chrétienne et du bouddhiste, toutes issues du jaïnisme, courant religieux moralisateur apparu après l’hindouisme, et qui reposent sur des écrits afin d’imposer une vérité unique à l’occidentale (bible, coran, torah, …). 

Petit aparté – je vous conseille ici de lire les ouvrages du théologiste Alain Daniélou, son livre Shiva Dyonisos par exemple, afin d’apprendre que l’ouverture de la mer par Moïse s’est fait avant lui par Krishna bébé, ou encore que le boeuf dans la crèche, qui n’a rien à faire là, est une mauvaise interprétation de la vache sacrée –

Ainsi il existe de nombreuses versions sur la naissance de Ganesh – il perd sa tête coupée par le trident de shiva alors qu’il gardait la porte des appartements de Parvati (sa mère qui l’a conçu) ou encore c’est le dieu du feu Agni qui se serait trop penché sur son berceau et ainsi lui aurait brûlé sa tête. Un groupe d’hindous pourraient vous donner chacun sa version,  jusqu’à une vingtaine, sans pour autant tomber dans une forme de colère ou d’affrontement. Il n’y a pas de vérité unique. 

Il est en de même dans une pratique de yoga, les postures (asanas) ont de nombreuses variations, et mis à part si il y a un risque de blessure, rien ne justifie l’interdiction d’une déclinaison, car tout peut changer, évoluer.

Ganesha a de nombreux autres noms (centaines, voir milliers) aux différentes significations (Ganapati, le roi des ganas, Vinayaka, le destructeur d’obstacles, Gajakarna, le seigneur aux oreilles d’éléphants, …). Selon la forme de yoga (hatha, ashtanga, …) certaines postures ont elles aussi différents noms en sanskrit et en interprétations linguistiques modernes. 

Ne figez pas votre pratique, ne l’enfermez pas dans cette mentalité occidentale qui vous pousse à croire que VOUS détenez la vérité unique quand les autres ont torts. Il n’y a pas de raison, juste des points de vues différents, convergents ou divergents. 

Virabhadra, ou le principe manichéen

Je l’ai déjà expliqué sur un précédent post, mais j’y reviens comme je le fais souvent dans mes cours : attention à ne pas considérer le yoga à travers des influences manichéennes.

Je reviens sur cet exemple de Virabhadra, traduit par « warrior/guerrier ». Ces postures très connues et pratiquées dans tous les yogas ne trouvent pas leur origine dans un guerrier combattant mais dans à travers une veine plus maléfique, Virabhadra voulant dire l’épouvantable, étant la version terrifiante de Shiva, sous sa forme « Dieu Vengeur ». Il apparait dans le feu (virabhadrasana I), puis s’adresse à la foule (virabhadrasana II) et enfin puni en se penchant sur celui à punir (virabhadrasana III).

Le yoga en Europe est en partie un yoga « nettoyé » passé par les Etats-Unis et donc formaté par une conception judéo-chrétienne américaine qui détruit toute la part mystique et ésotérique originel de l’Inde et l’Hindouisme. Cela est d’autant plus véhiculé par ce capitalisme ambiant des marques en tout genre (vêtements, tapis, boissons et autres bio-aliment sans sucre booster détox etc …) à coup de publicités à travers des gamines anorexiques fraiches, zens et souriantes. 

Hors le yoga : oui ça fait mal donc on ne reste pas souriant, oui on transpire donc on ne reste pas frais, oui on peut en faire même si on est en surpoids ou si on n’est pas souple, oui votre pratique ne sera pas meilleure avec des fringues plus chers et chics, oui si vous buvez de l’eau c’est déjà très bien, … par contre investissez dans un bon tapis 😉

A l’image des mythologie hindous, de cette mystique en lien avec la nature, il y a des parts de lumières et d’ombres. Il faut accepter ces deux parties en comprenant qu’elles sont indissociables, en interaction. Comme dans votre corps, ce microcosme intérieur. Il y a une forme de sacrifice, à travers la douleur d’une pratique, mais il y a aussi une dimension salvatrice forte en retour – les gens atteints de pathologies lourdes ou d’handicap le savent bien.

Il faut parfois du temps, une expérience, une maturité qui passe par un contraste constant de bonheurs et de désarrois pour accepter. Ne rejetez pas la part d’ombre, car la part de lumière qui en découle est plus grande encore – l’effort est souvent récompenser, d’une façon ou d’une autre, même si le concept de justice dans la vie n’existe pas.

Méditations de re/dé- conditionnement. 

Je vous propose trois méditations en pleine conscience :

1 – Considérer votre place à travers cet extrait vidéo de Krishnamurti. Visionnez-le, puis laissez-vous aller à la réflexion que ces propos vous procure. 

2 – Considérer les failles pour les réparer à travers les 5 blessures selon  Lise Bourbeau : Trahison – Rejet – Abandon – Humiliation – Injustice.
Ces souffrances souvent éprouvées dans l’enfance ou l’adolescence, nous empêchent d’être nous-mêmes.

Méditez sur chacun de ces mots en reconsidérant chaque évènement rattaché, en les revivant, en les ressentant afin de pardonner ou de condamner, mais surtout de pouvoir comprendre et passer outre. Compassion pour les autres ou pour soi-même, tentez de vous libérez.

3 – Un guru yogi a prononcé ces mots : « L’occident s’est construit sur le matériel quand l’orient s’est construit sur le spirituel. Aujourd’hui chaque côté convoite l’autre et on voit l’occident s’ouvrir aux spiritualités orientales (yoga, hindouisme, arts martiaux, …) tandis que l’orient se réfugie dans un matérialisme effréné et immodéré. Dans cette mise en balance, il est intéressant de considérer le moment où tout sera à équilibre égal, que se passera-t-il alors ? »

Quelle est votre part de matérialiste et celle plus spirituelle ? Que faites-vous pour travailler sur ces deux parts dans votre vie, pour les diminuer ou les augmenter ? Que vous apportent-elles ? Que pourriez-vous faire pour amener plus d’équilibre encore en vous ?

Purifier par le Souffle

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Du souffle à l’âme

Esprit et Respirer ont les mêmes racines étymologiques – spiro en latin et pneuma en grecque, qui signifient « souffle » mais aussi « neutre ». Ces deux racines donneront des mots comme esprit, spirituel, respirer, poumon, pulmonaire.

Dans la Grèce Antique, on considérait la respiration comme le lien entre le corps et l’âme. En échange avec l’Indus par la voie greco-bouddhiste, les grecs appelaient d’ailleurs le yoga : la sagesse du souffle. Base incontestée de toutes les spiritualités orientales de l’Inde à la Chine, et techniques qui en découlent comme yoga ou arts martiaux, le pouvoir de la respiration n’est pas juste « la vie » comme on dit parfois de façon bêtement évidente en occident, mais une « possible qualité supérieure de vie ».

Il ne faudrait donc pas juste respirer, mais « bien respirer ». 

Une qualité de vie possible ignorée ou négligée

Quand on parle de biens vitaux à l’homme, la plupart des gens répondent : l’eau, la nourriture ou le sommeil – les plus romantiques, l’amour. Nous oublions souvent notre bien le plus précieux, le souffle, car nécessaire à la vie (et même survie) et ce de façon permanente, presque discontinue. IL est notre plus fidèle ami, s’animant à notre naissance et s’évanouissant à notre départ – « tant que le souffle est là, je ne suis pas seul(e) ».

La faute est souvent dû à notre conditionnement, quand on apprend à marcher ou à tenir une fourchette, on considère le principe de la respiration comme une chose innée à la naissance et non à acquérir.

L’autre faute vient de notre nature humaine elle-même. Nous respirons sans y penser, on appelle ça une fonction végétative, et pourtant respirer est la seule fonction vitale qui dépend du système neuro-végétatif et que l’on peut maîtriser.

Nous devons donc porter plus d’importance à notre respiration, reconsidérer cet acte qui nous accompagne tout au long de notre existence. Dans de nombreux courants spirituels et/ou religieux (bouddhisme, hindouisme, certains arts martiaux, …), on ne mesure pas la vie d’un être en années ou mois ou jours, mais en nombre de respirations. Ainsi celui qui respire lentement vieillira moins vite – et la médecine moderne donne raison à cette idée : celui qui respire lentement, entretient un coeur d’une plus grande longévité. Il en est de même pour la qualité de tous les systèmes (nerveux, endocrinien, musculaire, …).

Comprendre sa respiration

Le mécanisme de la respiration – qu’on nomme communément « ventilation pulmonaire » pour éviter la confusion avec l’inhalation des odeurs – dès lors qu’il est compris nous permet d’en réaliser l’importance et une partie des bienfaits. Voici succinctement, une petite leçon à retenir :

La respiration est le mécanisme d’inhaler et d’exhaler de l’air. L’inspiration et l’expiration sont les états en mouvance, auxquels est opposé l’apnée, dès lors que ce mouvement est bloqué, on parle alors de rétention poumons pleins ou poumons vides.

L’air sur notre planète est composé de 78% de diazote, 21% de dioxygène et un 1% de gaz divers (dioxyde de carbone, méthane, argon, néon, krypton et xénon).

L’être humain à travers la respiration ne retient aucun pourcentage d’azote, et sur les 21% de dioxygène inspirés, il en rejette 16,5% et transforme les 4,5% restants en dioxyde de carbone. Pour vulgariser :

Air inspiré : 78% diazote / 21% dioxygène / 0,01% de dioxyde de carbone
Air expiré : 78% diazote / 16,5% dioxygène / 4,5% de dioxyde de carbone

Ainsi nous n’utilisons qu’un peu peu plus de 20% de l’oxygène inhalé, qui dans l’organisme se charge de carbone : O2 + C = CO2.

Ce carbone n’est que toxines. Cet amas de résidus – nutriments (glucides, lipides, protides) brûlés – est rejeté par les organes dans le sang qui va le transporter jusqu’aux poumons pour qu’ils s’en débarrassent sous forme gazeuse. On comprend alors ici, que le mécanisme de la respiration permet l’entrée d’oxygène pour en faire ressortir les toxines carbones – respirer est donc un « acte détox » avant tout

Avant de vouloir à tout prix « manger détox »,
ne faudrait-il pas avoir conscience de « respirer détox » ?

Respiro – Physio et Psycho

De façon physiologique, respirer régule la circulation sanguine et le système nerveux. Une mauvaise respiration – souvent trop rapide ou saccadée – va impliquer, et parfois dès les premières années de vie, l’accroissement des états de nervosité, et aussi de façon insidieuse être la source de certains cancers et/ou problèmes cardiovasculaires graves et irréversibles.

Beaucoup moins insidieux : l’aspect psychologique. Souffle et état émotionnel sont les deux faces d’une même pièce – la vie psychique influe sur la respiration, la respiration influe sur la vie psychique.
De nombreuses recherches l’ont démontré : les individus sujets à des angoisses, voient la fréquence respiratoire s’accélérer et s’amplifier. Ce qui entraine lentement une augmentation de dioxyde de carbone dans l’organisme, et sur le long terme des changements de comportement, voir des addictions, ou encore des modifications profondes de la personnalité.

Il n’est pas anodin si sous la pression ou l’anxiété, on se met à inspirer profondément, puis expirer de même. On tente alors d’éliminer encore plus de dioxyde de carbone, de toxines.

C’est là alors que tout prend sens et intérêt : le stress ou la peur, tous ces sentiments négatifs ne sont pas juste des effets vaporeux de notre mental, ce sont de façon matérielle, dans notre corps, la création et accumulation de toxines. 

Re-considérer – se Re-conditionner – Re-spirer 

Tenter de travailler tout d’abord sur son plan émotionnel – reconsidérer sa propre condition humaine et identifier ses failles, ces souffrances d’enfance, les sources d’anxiété et tenter de relativiser.
Refuser toute autorité sur soi venant d’un autre – « je suis ma propre flamme, mon propre temple », revoir ses habitudes, se reconditionner en mettant en doute ses certitudes et ses acquis, apprendre l’humilité, tout en étant curieux, en essayant de comprendre d’autres façons de vivre et de penser. (lisez du Krishnamurti, maître de l’anti-conditionnement)

Re-spirer avec les exercices de souffle (pranayamas) et les techniques de méditation (dhyana) qui sont de bons outils pour s’extraire aussi d’une société de consommation, de surenchère, de compétition, qui pousse les individus à n’être que des âmes vides attisés par le matérialisme et la superficialité. A travers le stress et les tensions, il faut être avant tout productif, consommateur et du coup en proie à des sentiments négatifs comme l’envie, la colère, sans oublier cette illusoire estime de soi qui passe par l’égo.

Cette vie moderne modifie le physio (soma) et le psycho (mental), ainsi tout notre métabolisme et la respiration avec lui change peu à peu, entrainant une mauvaise oxygénation de l’organisme et une élimination insuffisante des déchets gazeux. Voici trois techniques pour tenter d’y palier : 

1 – Kapalabhati

En sanskrit, «Kapala» signifie «crâne» et «Bhati» signifie «faire briller», «nettoyer». On le traduit littéralement par «nettoyage du crâne».  «Crâne  » désigne ici les conduits de l’air dans la tête : les narines, les cornets du nez et les autres passages de l’air. C’est le seul exercice qui est considéré à la fois comme un Kriya (nettoyage interne) et pranayama (exercice de souffle).

Les bienfaits sont nombreux  : Rejet de l’air résiduel des poumons (air vicié) et CO2 en premier lieu / Activation de la circulation sanguine: le diaphragme procure un massage de toute la région cardiaque et abdominale / Entretien de la souplesse du tissu pulmonaire, de la mobilité du diaphragme et de la sangle abdominale / Tonification et apaisement du système nerveux neurovégétatif / Fortifie le foie, la rate, le pancréas et les muscles abdominaux / Dégage les sinus, rafraîchit les yeux / Stimule la glande thyroïde / …

Pratique : Posture assise. Inspiration lente et profonde par le nez, puis expirations successives rapides et fortes par à-coups, grâce à une forte contraction du diaphragme, par la bouche ou par le nez (les deux sont admis). Attention à bien contracter, puis relâcher ce diaphragme. Si vous restez dans un état de contraction constante avec une intensité forte et moins forte, vous allez vite vous épuisez et du coup devoir arrêter par épuisement rapide.
Vous pouvez poser votre main sur votre ventre, sentir ici que le ventre rentre puis se relâche, la sangle abdominale pouvant s’engager, même si c’est le diaphragme qui travaille normalement seul. Attention à bien faire des contractions fortes, entrecoupées de relâchements du ventre. Les expirations doivent être fortes et sonores, rapides et énergiques, sans être entrecoupées d’inspiration. Le travail avec le diaphragme doit vous donner l’impression de spasmes. Faire une série de 10 expirations, puis 20 expirations, puis 30, voir 40, puis adoptez la position de repos, couché sur le dos.

2 – Ujjayi Purifiant

« Ujjayi » en sanskrit signifie « victorieux ». Cette technique reste LA respiration des pratiquants de l’Ashtanga Yoga. Le principe est simple mais pas toujours facile d’accès, il consiste à une contraction dans la gorge, la glotte est légèrement fermée, créant un doux sifflement en fond de gorge à l’inspire et expire, pareil à un ronflement. 
Pour y arriver, faites comme si vous vouliez faire de la buée sur une vitre, vous allez alors contracter le fond de gorge et expirer par la bouche. Répéter cette expiration en fermant tout doucement la bouche et en expirant par le nez, tout en gardant cette contraction de la gorge.

Bienfaits : la contraction de la gorge, qui comprime le passage de l’air de le chauffer, et cette chaleur entraînant avec elle des toxines, purifie l’organisme.

Pratique : Posture assise. Appliquez la contraction de la gorge de la respiration Ujjayi avec les inspirations profondes, faites des expirations normales sans contraction par les deux narines, les yeux fermés dans un état méditatif à l’écoute du souffle (la respiration sonorisée permet de se concentrer dessus).
Dans un second temps, il est possible d’y ajouter à l’expire uniquement une pression du doigt sur une narine : si vous pressez la droite, l’expiration se fait par la narine gauche (narine du froid, Chandra, la lune) pour rafraîchir, si vous pressez la gauche, l’expiration se fait par la narine droite (narine du chaud, Sûrya, le soleil) pour réchauffer.
Faites 10 à 20 respirations, puis adoptez la position de repos, couché sur le dos.

3 – Bhastrika

En sanskrit, « Bhastrika » signifie « soufflet de forge ». C’est la subtile combinaison de Kapalabhati et Ujjayi. Les bienfaits sont ici les même que ces deux exercices précédents.

Pratique : Inspirer en Ujjayi, gorge serrée, puis faire des expirations successives avec le diaphragme, toujours la gorge serrée. Après une dizaine d’expirations, reprenez une inspiration. Faites deux à cinq séries (1 inspire + 10 expires)

Ces trois pratiques sont très puissantes, donc à faire lentement pour commencer. Si, dans chacun de ces exercices la tête vous tourne, arrêtez et allongez vous, vous venez juste de sur-oxygéner votre corps.

Bon détox ! Bonne purification respiratoire à tous !

TEMPLE – tempus, témenos, tàpès – TAPIS

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Un nouveau départ, un nouveau tapis

L’été touche à sa fin, retour de vacances, un nouveau départ, un nouveau cycle commence. Comme à la nouvelle année, à chaque rentrée beaucoup d’entre nous prennent de bonnes résolutions. 

Parmi ces bonnes résolutions : commencer ou continuer sa pratique du yoga. C’est alors que le yogi cherche ce qui lui est le plus important pour sa pratique : son tapis. Mais pourquoi un tapis est-il si important pour tout yogi(ni) ? 

Etymologie sacrée

L’origine étymologique de TAPIS est très intéressante et je la rappelle souvent à mes élèves (surtout ceux qui préfèrent souvent pratiquer sur un tapis emprunté ou loué) car elle renforce sa nature sacrée.

Tapis vient du mot grecque tàpes, hérité de la famille étymologique grecque temenos, qui en latin donne tempus. Tous les mots dérivant de cette racine commune Tem- désigne une division dans l’espace ou le temps, l’action de couper.

Ainsi le mot temps désigne la fragmentation, le fait de découper en durées – secondes, minutes, jours, semaines, mois, années, siècles, … – le cours d’une permanence.

Parmi les dérivés de cette même racine, le latin donnera Templum, le temple, qui donnera en bas-latin Tappetum et en grecque Tàpes ou Tàpeis, le tapis. Ainsi n’en doutez pas, ces deux termes ont la même signification : une façon de séparer du monde naturel un espace par un procédé de sacralisation.

Le tapis, comme le temple, est donc un espace à part, un endroit retranché, un lieu coupé du monde, et ainsi sa pleine signification est « un endroit sacré qui s’exclu du monde profane ».

De cette même racine Tem- viennent de nombreux mots, qu’on retrouve dans les différentes langues issues de l’origine indo-européenne : les mots time (temps) et tide (marée) en anglais, ou encore teppich (tapis) en allemand. L’origine indo-européenne est bien sûr le sankrit – où le mot Kala / Kalo signifie le temps et le destin, dont le dérivé latin calendae donne notre mot calendrier.

Choisir son tapis 

Dès lors qu’on respecte l’idée que le tapis est sacré, qu’il vous protège, que c’est un espace intime, que c’est l’arme absolue du guerrier qui sommeille dans chaque yogi(ni) prêt(e) à combattre avec lui-même – il faut faire le bon choix. 

Ce choix se détermine en fonction de votre pratique, de votre taille aussi, et de vos préférences. Voici quelques conseils pour vous aider :

1 – La matière, tout d’abord.
Peu importe la pratique, choisir toujours un tapis « non toxique » (ce qui est assez courant mais pas obligatoire donc vérifiez bien), voir « écolo » (il y a des formes de caoutchouc naturel), voir « éco-responsable » car le yoga est un business, et comme on fait des baskets, on fait aussi aujourd’hui des tapis de yoga !

Une notion d’importance est sa faculté anti-dérapante, à savoir un tapis qui ne glisse pas malgré des mains moites. Non-négligeable pour les pratiquants de yoga dynamique.

1bis – On parle bien de tapis de yoga et non de tapis de gym, donc évitez les achats dans les magasins de sport, ou autre tapis du style polyester amidonné qui sert à gainer et à protéger thermiquement les tuyaux et conduits.

2 – L’épaisseur ou l’éternel dilemme !
De son épaisseur découle deux conséquences qui se confrontent : un tapis fin est léger à transporter mais on peut se blesser dessus lors de la pratique, un tapis épais offre lui du confort pour la pratique mais devient lourd à transporter.
Cette épaisseur varie souvent de 3 mm à 9 mm. Les tapis fins sont mieux pour les équilibres, les plus épais pour les pratiques plus dynamiques pour éviter de se blesser en roulant sur le dos par exemple. 

3 – La dimension et la forme.
Les dimensions du tapis doivent être adapté à votre taille (on trouve communément deux formats, le standard 180×60 et pour les plus grands 200×60 ou 80). Là encore confort du tapis pour la pratique et confort pour le transporter s’affrontent. Quand à la forme, bouts pointus ou arrondis, c’est à vous de voir !

4 – L’esthétisme.
Vous pouvez choisir différentes matières – caoutchouc (matière plastique la plus répandue, mais attention les qualités sont diverses), toile de jute, tissus coton, liège, … ou encore poils de chèvres pour la méditation – et il faut bien souvent tester pour apprécier donc … Pour ce qui est de la couleur, c’est selon vos préférences – attention tout de même aux couleurs claires qui se tâchent facilement.

Pour conclure

Si vous êtes nomade et devez transporter souvent votre tapis, préférez un léger – sinon vous allez casser tous les bienfaits de votre pratique avec un poids lourd sur le dos. Si vous pratiquez chez vous ou pouvez laisser votre tapis dans le centre, prenez un plus épais pour le confort. 

Pour ma part, après plusieurs années, je préfère avoir un tapis léger et donc plus fin, et le couvrir d’un sur-tapis en tissus si besoin. J’évite ainsi de me casser le dos car je me déplace partout et de plus, le sur-tapis a deux avantages : il emmagasine ma sueur et je peux le changer pour le laver – ainsi ma surface de pratique est régulièrement nettoyer en profondeur. 

Il n’y a pas de bon ou mauvais tapis, il y a juste des tapis adaptés ou non à vos besoins et préférences.

Même si ce n’est pas altruiste dans le fond, un dernier conseil : ne prêtez jamais votre tapis ! C’est un espace d’intimité, sur lequel vous marchez pieds nus, sur lequel vous suez, posez vos mains, votre bouche, … et n’hésitez pas à faire remarquer à toute personne qui marcherait dessus de faire attention (ça, ça m’exaspère !!!). 

Enfin, lavez toujours un tapis quand vous venez de l’acheter, ils sont souvent protégés d’une couche de produits qui vont les rendre plus glissants.

Choisissez également le sac à tapis adapté – simple et léger, ou plus complexe avec poches et du coup plus lourd, mais tellement plus pratique pour y ranger sa gourde, ses huiles, … voir sa brique et sa sangle. 

Unissez votre entité, espace sacré : votre corps, votre tapis, votre temple.

Bonne pratique et bonne rentrée ! Namasté

La Force du Sommeil

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extrait de mon livre Ma Leçon De Méditation
aux Editions Eyrolles – isbn 2212558627

1 – Méditation et  Sommeil

Méditation et sommeil ont beaucoup en commun, au point que certains considèrent le sommeil comme une forme de méditation sans support. Ils sont aussi étroitement liés : la méditation apporte le calme qui aide à dormir, le sommeil apporte le repos sans lequel la méditation, ni aucune autre activité cérébrale, ne serait possible.

 

Tout comme la méditation, le sommeil entretient un lien étroit avec l’ésotérisme, d’ailleurs souvent sur les mêmes idées – voyages astraux, ouvertures sur dimensions parallèles, … – et d’un point de vue médical, le repos du cerveau et donc du métabolisme les rapprochent également. Cependant la méditation ne peut pas remplacer le sommeil – et voici pourquoi :

A – Généralités

Le sommeil, état du somnus – venant du latin sopnos dont l’équivalent grecque hypnos, dieux du sommeil, père de Morphée -, opposé à l’éveil, état du vigil – racine latine qui signifie attentif, donnant le mot vigilant.

Aujourd’hui, nous savons que le sommeil n’est pas juste un état de mise en veille de nos activités mentale et physique, c’est un véritable état second de tout notre être. Les recherches nous montrent que nous passons par différents stades bien précis et dans un ordre immuable, ceux-ci accompagnés de modifications physiologiques importantes à tous les niveaux : phases d’activité du cerveau, rythme cardiaque et respiratoire, température, sécrétions hormonales, …

L’homme dort en moyenne sept à huit heures, dont 10% de la population mondiale étant ce qu’on appelle « les gros dormeurs » avec un besoin de dormir neuf à dix heures, et 5 % étant des « petits dormeurs » qui se sentiront bien malgré cinq à six heures de sommeil. En matière d’équivalence de récupération à la durée du sommeil, il n’y a donc pas de « norme », seul l’individu ressent ce besoin. Des études ont montré que c’est à la fois notre génétique, mais aussi notre enfance et notre adolescence qui vont influencer sur ce besoin.

Lors du sommeil, il a été constaté d’après différentes études une série de processus physiologiques et biochimiques qui engendrent :

– la consolidation des acquis, intégration des expériences émotionnelles et favorise la mémorisation par le cerveau

– la diminution de l’activité cérébrale dans les régions qui gèrent les émotions, la prise de décision et la socialisation, qui a pour conséquence l’élimination du stress

– le renforcement des liaisons entre les cellules nerveuses

– la réparation (cicatrisation) et renouvellement de la peau, due à la division cellulaire de l’épiderme

– la réparation (en cas de fractures par exemple) et renouvellement du squelette

– la réparation des tissus et ainsi que le renforcement de la structure des muscles

– l’élimination des toxines dans les systèmes endocriniens, respiratoires et cardiovasculaires

– l’activation et régénérescence du système immunitaire, d’où ce besoin de dormir en cas de maladie infectieuse

Il a été constaté chez certains insomniaques chroniques, des dégénérescences importantes, voir la mort. Le sommeil, tout comme l’eau, l’air et la nourriture, nous est donc vital et nécessaire à une bonne santé.

B – Sommeil lent, léger, profond et paradoxal

Quand nous nous endormons, nous rentrons dans des phases de sommeil lent (SL), entrecoupés d’un autre type de sommeil qui ne représente que 25 % de notre sommeil total, appelé sommeil paradoxal ou REM (rapid eye movement) pendant lequel l’œil bouge, moment où notre cerveau s’adonne aux rêves.

Notre sommeil lent se compose en quatre stades – les deux premiers (SL1 et SL2) sont appelés sommeil léger et les deux derniers (SL3 et SL4) le sommeil profond.

Les études faites avec hypnogramme, machine faisant des tracés selon l’activité cérébrale, montrent qu’un cycle de sommeil dure entre 90 et 120 minutes. Ils sont composés de vagues :

Deux cycles : SL1–SL2–SL3–SL4–SL3–SL2–SL1–REM–SL1–SL2–SL3–SL4–SL3-SL2-SL1-REM-

Nous avons quatre à cinq cycles par nuit. En début de nuit, le sommeil profond (SL3 et SL4) est plus prononcé et sa durée proportionnelle semble la même pour tous, qu’on dorme cinq ou dix heures, le reste étant plus de sommeil léger. En fin de nuit, c’est le sommeil paradoxal (REM), celui des rêves, devient le plus important.

Plus le sommeil intervient tôt dans la soirée et plus il est récupérateur, des études de chronobiologie montrent que le sommeil est favorable entre 20h et 9h00 et de 12h à 14h pour sieste, les périodes propices à l’activité physique et intellectuelle étant de 10h00 à 11h30 et de 15h à 21h. L’heure du coucher influence sur la qualité et la quantité de sommeil.

C – Quand l’ésotérisme rattrape la science

Du mystère des rêves à celui de la régénération du corps par le sommeil, en passant par les interprétations possibles de ce qui se passe dans notre cerveau quand on dort : la science a bien du mal à répondre. Là où la science échoue, l’ésotérisme prospère …

Le sommeil paradoxal n’a été découvert qu’en 1953, par Nathaniel Kleitman et Eugène Aserinsky. C’est eux-mêmes qui ont déterminés que cette phase était celle des rêves, observant les mouvements oculaires rapides, réveillant alors la personne pour lui demander si elle rêvait – près de 95% des sujets répondaient positivement.

Cependant certaines études ont prouvé depuis que les rêves interviennent également en phase de sommeil lent. La construction du rêve, ses causes, ses fonctions, … il y a quelques hypothèses, mais cependant nous sommes encore aujourd’hui dans l’ignorance quasi-totale.

Les interprétations psychanalytiques sont nombreuses et ont d’ailleurs donné le concept de l’interprétation des rêves, où tout se prête à analyse pour comprendre le conscient et l’inconscient. Si cette veine tente à « rationnaliser » le rêve, le monde ésotérique lui préfère y voir le souvenir de voyages astraux dans des mondes parallèles.

Il en est de même pour l’activité de notre cerveau lors du sommeil : que fait-il réellement ? Nous savons qu’il devient une espèce de zone autonome temporaire, comme si il se refermait sur lui-même, sans pour autant se couper du monde, puisque même dans les stades profonds, on sait qu’un stimulus suffisamment fort est perceptible par le cerveau et commander à l’individu de se réveiller.

Enfin, nous savons que nous « récupérons » pendant le sommeil. Nous nous régénérons – mais comment ? Le processus de régénération est constaté en tout point, le corps se « répare » et reconstitue son potentiel énergétique, mais on ne sait pas « comment ». Le principe de régénération n’a pas trouvé d’explication scientifique. Là encore l’ésotérisme n’hésite pas à prétendre que l’âme part « ailleurs » pour revenir nourrie.

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SWARA YOGA – Chap III

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Chapitre 3 – Contrôlez et équilibrez votre corps

L’équilibre

Après le concept de l’union (yoga en sanskrit), la notion d’équilibre est sûrement le but ultime recherché dans toutes pratiques de yoga, tant sur un plan physique, que mental et spirituel.

Dans le Swara, cet équilibre s’explique de façon très rationnelle : amener à égalité la force vitale de l’action (prana) avec la force mentale émotionnelle (chitta). Prana venant de l’hémisphère gauche (considéré comme « l’actif » par la médecine moderne) relié au côté droit du corps et donc au nadi Pingala (feu, solaire, masculin). Chitta venant de l’hémisphère droit (considéré comme « le réceptif » par la médecine moderne) relié au côté gauche du corps et donc au nadi Ida (eau, lunaire, féminin).

Quand on amène l’énergie physique (prana) et la force mentale (chitta) à égalité, on arrive alors à un état appelé l’Âtman, l’éveil de l’âme. Cet état propice à la méditation est obtenu par l’un des pranayamas les plus connu : Nadi Shodana, appelé aussi par les anciens Anuloma Viloma.

Nadi Shodana

Grâce à ce simple exercice de respiration alternée, vous pourrez rééquilibrez les deux hémisphères de votre cerveau et tout ce qui en découle : votre état physique, émotionnel, mental, votre motricité en lien droite et gauche, vous allez aussi réduire le stress, réoxygéner le sang et les organes et ainsi le détoxifier. 

Posture assise confortable. Main droite (pure) sur visage, main gauche (impure) en « compteur » (dans la culture orientale, indienne comme arabe d’ailleurs, la main droite est considérée pour les techniques de purification et la main sert pour les pratiques impures donc on ne la porte jamais au visage).

Main Gauche, ouverte, le pouce ici va compter les phalanges des quatre doigts restants.

4 doigts, 3 phalanges, soient 12 en tout – chaque phalange correspondant à un cycle de respiration (narine gauche exp/insp puis narine droite exp/insp).

Main droite, en poing, sortez le pouce ainsi que l’auriculaire, voir l’annulaire si vous arrivez à les coller l’un à l’autre.

Le pouce bouche la narine droite, l’auriculaire ( + annulaire) bouche(nt) la narine gauche.

1 – Inspirez par les deux narines puis …

1a – Bouchez la narine droite – par la gauche expirez, puis inspirez, puis rétention poumons pleins

1b – Changez de narine, pouce à droite pour auriculaire à gauche

1c – Bouchez la narine gauche – par la narine droite expirez, puis inspirez, puis rétention poumons pleins

1 à 2 – Marquez une phalange sur main gauche, vous venez de faire un cycle (narine gauche + narine droite). Changez de narine, auriculaire à gauche pour pouce à droite

2a – Bouchez la narine droite – par la gauche expirez, puis inspirez, puis rétention poumons pleins

2b – Changez de narine, pouce à droite pour auriculaire à gauche

2c – Bouchez la narine gauche – par la narine droite expirez, puis inspirez, puis rétention poumons pleins

2 à 3 – Marquez une seconde phalange sur main gauche, vous venez de faire un second cycle (narine gauche + narine droite). Changez de narine, auriculaire à gauche pour pouce à droite

Trois notions d’importance

1 – Expirez/Inspirez : Rappelez-vous qu’à chaque narine on commence toujours par l’expiration suivie de l’inspiration. En Occident nous avons pour coutume de dire « inspirez, expirez », ici c’est le contraire. Ce concept épouse la notion de vie par l’acceptation de la mort : en expirant on meurt un peu plus et par l’inspire on célèbre sa future réincarnation, le retour à la vie. Il épouse aussi le concept de la naissance, quand on naît on rejette le liquide amniotique par l’expire, puis on inspire l’air. De façon plus pratique, cela vous permet de faire le changement d’une narine à l’autre avec les poumons pleins, en évitant une apnée prolongée qui pourrait stresser et faire échouer la relaxation par cet exercice.

2 – Cycle : Quand vous avez bouché narine droite puis narine gauche, avec expire et inspire de chaque côté, vous avez alors fait un cycle de respiration, soit les deux narines. Quand vous revenez au pincement de la narine droite avec le pouce, vous pouvez compter une nouvelle phalange sur la main gauche, qui correspond à un nouveau cycle de respiration.

3 – Comptez : Sur la main gauche, avec votre pouce vous compterez les phalanges de vos quatre doigts restants : index, majeur, annulaire et auriculaire, soit 3 phalanges x 4 doigts = 12 phalanges. Comme on peut le faire avec un chapelet. Vous pouvez compter de haut en bas et de bas en haut de l’index à l’auriculaire. Cependant apprenez que le comptage traditionnel se fait en spirale soit : index bas, milieu ,haut, majeur haut, annulaire haut, auriculaire haut, milieu, bas, annulaire bas, majeur bas, milieu et enfin annulaire milieu.

Pour conclure

Tout comme bien se nourrir, bien respirer peut vous soigner de façon profonde et non superficielle. Vous pouvez harmoniser tout votre être : le soma avec le psycho, la droite avec la gauche, votre part solaire avec votre part lunaire, …  ainsi arriver à un équilibre et à un bien-être?

Ces mouvements d’air entrant et sortant, considérés comme le souffle par certains et le Prana par d’autres, restent l’énergie qui insuffle la vie en chacun de nous.

Respirez et vivez.

Respirez bien ou mal, consciencieusement ou non, il en sera de même pour le reste.

SWARA YOGA – chapitre II

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CHAPITRE 2 – Observez !

Le Swara Yoga est une science d’observation de sa respiration, d’interprétation du comportement et d’exercices (pranayamas) pour contrôler son corps et son esprit. Elle repose sur un concept très simple et attesté par les résultats de la médecine moderne (très rarement en accord avec les médecines dites alternatives).

Définition & Histoire

Swara en sanskrit signifie son ou vibration.

Les racines du Swara Yoga proviennent des civilisations indiennes anciennes, juste avant la période védique, il y a plus de cinq mille ans. Caché depuis des siècles, il était considéré comme une science sacrée, seulement pratiqué par des érudits brahmanes qui se le sont transmis de génération en génération.

Héritage direct de la science du Tantra, auquel on prête des pouvoirs surnaturels et souvent en rapprochement avec la sexualité (le concept de la Kundalini vient de là aussi), le Swara Yoga alors « caché » ne fut transmis qu’à des initiés. Cette pratique ancestrale a été mise en pleine lumière par Paramahamsa Satyananda il y a quelques décennies, entretenue aujourd’hui par Paramahamsa Niranjanananda et leur Bihar School of Yoga, aux pieds de l’Himalaya.

Concept

Il est toujours intrigant, et cela peut rendre même admiratif, de voir que des civilisations aussi anciennes ont mis en lumière des faits que la science actuelle touche du doigt, grâce au scanner et à la neuroscience.

Pour faire simple, le concept du Swara Yoga repose sur trois faits :

1 – notre cerveau est composé de deux hémisphères aux rôles distincts :

Conception Hémisphère Gauche Hémisphère Droite

Swara Yoga

PRANA, la force vitale

reliée aux 5 organes d’action :
parole, mains, pieds, organes sexuel, urinaire et excrétoire

CHITTA, la force mentale

reliée aux 5 organes des sens :
yeux, nez, langue,
oreilles et peau

Science Moderne

Partie « Active »

Reliée au langage, à la logique, à l’effort, à la mémoire auditive

Partie « Réceptive »

Reliée à l’émotion, à l’intuition, la créativité, à la mémoire visuelle

2 – les hémisphères de notre cerveau sont reliés « en tir croisé » à chacun des côté de notre corps : notre hémisphère gauche est relié au côté droit du corps, et donc à notre narine droite, vice versa, notre hémisphère droit est relié au côté gauche du corps, et donc à notre narine gauche.

3 – la plupart du temps, nous ne respirons jamais avec la même intensité des deux narines, il y a toujours un flux d’air dominant. Toutes les soixante à quatre-vingt minutes, soit 24 à 18 fois par jour, cette dominante respiratoire change de narine et donc de côté. Important d’ajouter ici que pendant chaque transition, il y a une courte période d’égalité entre les narines.

DONC selon le Swara Yoga, dans un esprit d’harmonie du corps, les narines agissent donc comme des interrupteurs cérébraux qui influencent les activités corporelles.

Il considère trois swaras disctincts :

1 – Respiration dominante de la narine droite (Phase active)
– le côté droit du corps, la partie solaire, nadi pingala
– l’hémisphère gauche du cerveau qui contrôle la force vitale, le prana

2 – Respiration dominante de la narine gauche (Phase réceptive)
– le côté gauche du corps, la partie lunaire, nadi ida
– l’hémisphère droit du cerveau qui contrôle le mental émotionnel, chitta

3 – Respiration égale sur les deux narines (Phase d’équilibre)
– union des deux côtés du corps, nadi sushumna
– union des deux hémisphères du cerveau qui contrôle l’âme, l’âtman

Cette phase d’équilibre est propice à la concentration et à la méditation. 

Observation 

Il faut donc dans un premier temps observer sa respiration, examiner quelle narine est dominante afin de savoir si on est dans un cycle d’action physique ou plutôt de réception émotionnelle.

Pour se faire, c’est très simple, il vous faut expirer à tout de rôle par chaque narine en bouchant préalablement l’autre : vous entendrez qu’un est plus grave, et l’autre plus aigu. Le son grave est la dominante dû au conduit plus ouvert et dilaté, l’aigu est dû au conduit plus fermé. 

Une autre technique moins facile : vous pouvez aussi soufflez avec le nez dans votre paume de mains ou sur le doigt afin de sentir d’où l’air sort le plus et d’en conclure ainsi la narine dominante. 

N’hésitez pas à observer cette respiration n’importe quand – au réveil, dans la journée, …  – pour vérifier sur quel cycle vous êtes et ainsi comprendre voir anticiper votre comportement – par exemple, les moments où on a tendance à se laisser aller  la colère, on est sur l’hémisphère droit (l’émotion) et donc en dominante sur narine gauche. 

Conclusion 

Vous ne respirez pas bêtement. Jamais. Rien n’est lié au hasard, ou si peu. Votre corps agit et interagit sans cesse, sans même que vous vous en aperceviez. Il vous appartient aujourd’hui d’être plus à son écoute par l’observation de votre swara, en attendant le troisième et dernier chapitre qui vous donnera les clefs pour le contrôler.

SWARA YOGA – Chapitre I

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Chapitre 1 – Respirez !

Préambule

Respirer est la base de la vie. Vous respirez vingt-quatre heures sur vingt-quatre, jour et nuit, conscient ou non de votre souffle. Vous pouvez survivre à un manque d’eau ou de nourriture, de lumière ou de contact humain pendant quelques heures, jours – vous ne survivrez pas à l’absence d’oxygène au bout de quelques minutes.

En ça, l’air et plus exactement, le Prana, le souffle et l’énergie vitale est le trésor le plus précieux de tout être vivant. On dit souvent que l’être humain né et vit seul, et pourtant à travers la conception du Yoga, le souffle est le plus intime camarade de vie de chacun d’entre nous, ce Prana subtil étant l’essence d’existence avec laquelle nous venons au monde et avec laquelle nous repartons quand nous quittons ce monde – une énergie, véhicule de l’Atmân, l’âme.

Respirer est donc vital, et la façon dont vous respirez présage la façon dont vous vivez et vivrez. Dans beaucoup de cultures en Asie – yoga, hindouisme ou bouddhisme – on ne compte pas sa vie en nombre d’années mais en nombre de respirations. Ainsi plus votre respiration est longue et tranquille, plus vous avancez dans le temps en étant considéré comme plus « jeune » que quelqu’un qui respirerait plus rapidement que vous.

Respirer lentement pour vieillir mieux, moins vite – cela peut paraître fantasque et pourtant la médecine moderne nous démontre aujourd’hui qu’une respiration rapide ou saccadée, souvent due au stress, à la nervosité, endommage plus rapidement le système cardiovasculaire, et peut même entrainer des problèmes d’ordres mentaux (burn out, dépression, coups de folie, …). Ce n’est pas la seule évidence prônée depuis des millénaires par la culture du yoga démontrée et expliquée aujourd’hui par la science moderne occidentale – le Swara Yoga en est la preuve.

Bases de la Respiration

Respirer est le fait d’inspirer et d’expirer de l’air avec les poumons par le biais du nez ou de la bouche. On différencie trois stades possibles :

– l’inspiration, l’aide rentre dans les poumons : puraka
– l’expiration, l’air sort des poumons : rechaka
– la rétention, respiration bloquée : kumbhaka
   rétention poumons plein d’air : puraka kumbhaka
   rétention poumons complètement vide : rechaka kumbhaka

 

Voici un exercice que vous pouvez pratiquer sans risque quotidiennement. Il est simple et peut être fait n’importe où, n’importe quand – il est conseillé de le pratiquer aussi sur un moment de stress et/ou d’anxiété pour les diminuer. Il permet de travailler sur la capacité thoracique (il est d’ailleurs utilisé dans la préparation des plongeurs en apnée professionnels) et comme une gymnastique pulmonaire, il permettra le ralentissement de votre respiration. Son principal bienfait est de ré-oxygéner le sang et les organes – ainsi de façon naturelle, proche de l’oxygénothérapie, vous pourrez éliminer plus de toxines (plus d’oxygène absorbé et donc plus de gaz carbonique chargé de nos déchets rejeté), de « booster » nos organes et ainsi de gagner en vitalité, mémoire, concentration, et de freiner des processus malins dans le corps comme le  vieillissement, le développement des cellules cancéreuses ou encore les effets secondaires de certains médicaments. 

Premier Exercice – Respiration progressive

Exercice en trois temps (Inspiration – puraka / Rétention poumons plein – puraka kumbhaka / Expiration – rechaka ) en prenant 3 secondes sur chacune de ces trois étapes, puis passez à 4 secondes, puis 5, 6, 7, 8 et voir 9.

Plus tard, à force de pratique, vous pourrez passer sur un rythme qui est la base des pranayamas où rechaka (l’expiration) est toujours le double de puraka (l’inspiration), tandis que puraka kumbhaka (la rétention poumons plein) est égal à puraka (inspiration) dans un premier temps, puis vous passerez à puraka kumbhaka (la rétention poumons plein) est égal à rechaka (expiration) dans un second temps, et avec une pratique plus avancée, puraka kumbhaka peut être le double de puraka, voir rechaka.

 

Exemples :

 

Inspiration Rétention Expiration
Débutant
Pour 3 3 3 3
Pour 6 6 6 6
 

Avancé

Pour 3 3 3 6
Pour 6 6 6 12
 

Très expérimenté

Pour 3 3 6 voir 12 6
Pour 6 6 12 voir 24 12

 

Pour conclure

Tout comme l’équilibre du corps, sur lequel nous travaillons à travers les postures (asanas) du yoga, la respiration a toujours été considérée comme une faculté innée. Depuis notre enfance, on nous apprend à parler, à tenir une fourchette, à boire et manger – mais jamais à respirer. Personne ne nous apprend à respirer de façon qualitative. Ainsi celui ou celle qui respire mal, le fera de cette façon toute sa vie. Il nous faut donc reconsidérer notre respiration. Nous le savons aujourd’hui le rapport de notre santé à la façon dont les flux d’air entrent et sortent dans notre corps est important. Tentez donc de prendre conscience de votre respiration.

YOGA & CHALEUR

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Le yoga et le concept de la chaleur est une mise en parallèle assez intéressante. Température du corps en interne, le « feu intérieur » mais aussi et surtout température ambiante et environnante, le yoga agit et interagit avec la chaleur. Voici quelques axes de réflexions et quelques méthodes tirées des concepts du Yoga et de l’Ayurveda.

LE YOGA ET LA CHALEUR EXTERNE

Le yoga et le concept de la chaleur sont interconnectés. En effet le corps réagit à la température ambiante, mais aussi à une forme d’activité de mouvement et/ou respiratoire via le yoga qui peut aussi influer sur la température interne.

Pour la pratique des postures – asanas, tout le monde sait qu’il vaut mieux un lieu chaud que froid pour permettre le travail et l’étirement des muscles, des tendons, … D’ailleurs cet argument poussé à son paroxysme a donné naissance au concept du « hot yoga », Bikram en tête : pratiquer dans une salle (sur)chauffée pour aller plus loin vite avec son corps et éviter de se blesser.

Enfin considérons que lorsque la température ambiante augmente, la température corporelle a tendance à augmenter. Pourquoi ? Parce que l’organisme réagit pour maintenir sa température interne constante. Il augmente le débit sanguin cutané, active les glandes sudoripares, et ainsi augmente la vitesse à laquelle il perd de la chaleur. Si la chaleur ambiante devient forte ou si on y ajoute une activité physique, le gain de chaleur dépasse la perte – alors la température corporelle augmente, ce qui n’est pas sans conséquence sur la santé.

Le Concept du « Hot Yoga »

Plutôt que de prendre en compte les avis contradictoires des différents médecins ou professionnels du bien-être, faisons « la liste des 3 pours et 3 contres » de la chaleur sur le corps humain de façon objective.

Tout d’abord considérons que notre corps a une température entre 36,5 et 38 °C – avec 35°C à la surface de la peau. On peut parler de chaleur à – 10°C et +, c’est à dire à partir de 28/30°C et plus. Les salles de hot yoga variant de 30 à 40 °C – nous sommes dans une chaleur équivalente à celle où on considère le climat comme « caniculaire ». Différencions aussi une salle de yoga où nous ferons une activité physique, à savoir des postures, et un bain chaud où nous sommes allongé et au repos.

Les 3 POURs

1 – Le premier bienfait est le procédé de purification par la sudation qui est amplifiée par la chaleur. C’est le fondement même de la thérapie de purification dans l’Ayurveda ayant le nom de Swedana et qui est aussi un Kriya (nettoyage du yoga). On provoque et accélère la sudation du corps pour qu’il se débarrasse des impuretés et des toxines (ama) – il y a donc une élimination d’agents mauvais pour notre organisme à travers la sueur, comme on le fait par l’urine et les fèces. Même principe que dans un sauna , un hammam ou un sweet lodge, il permet donc aussi l’ouverture des pores et un nettoyage de la peau.

2 – Le second bienfait est le procédé de relaxation par les effets cardio-vasculaires dus à la chaleur. Dans un environnement plus chaud, il y a augmentation du flux sanguin, les articulations et les muscles s’en trouvent soulagés. On constate aussi une baisse de la pression sanguine, le coeur se fortifie, une diminution des tensions nerveuses – une sécrétion d’endorphines et un renforcement du système immunitaire s’en suivent.

3 – Le troisième bienfait est le procédé de récupération toujours par les effets cardio-vasculaires. La chaleur dilate les vaisseaux sanguins et augmente ainsi l’irrigation des tissus douloureux ou lésés. Cela stimule la relaxation musculaire, diminue les gonflements et atténue les douleurs.

Les 3 CONTREs

1 – Le premier risque est le procédé de déshydratation par la sudation qui est amplifiée par la chaleur. Avec les toxines, nous perdons aussi de bons agents pour notre corps – oligo-éléments, électrolytes, … – ce qui occasionne un déséquilibre des ions dans le corps et un risque pour notre métabolisme. La sudation intense, si elle n’est pas précédée d’une bonne hydratation, va appauvrir le corps en liquide rapidement provoquant une hausse de la température interne, endommageant ainsi les organes internes, particulièrement le cerveau et accélérant la destruction de cellules.

2 – Le second risque est le procédé d’association chaleur et activité physique. La chaleur descend la tension artérielle et dilate les canaux (vaisseaux, artères, …) pendant que l’activité physique augmente la tension artérielle et active le rythme cardiaque et donc la circulation sanguine. Tout cela peut entrainer des troubles cardiaques et circulatoires, même d’un point de vue cérébral, ainsi qu’en interaction des troubles respiratoires (en ça le style Bikram a l’intelligence de commencer et clore la classe par des pranayamas).

3 –  Le troisième risque est le procédé de l’inflammation. Chaleur et activité physique contribuent à une inflammation du corps, métabolisme et tissus. L’inflammation, qu’on surnomme de plus en plus « la tueuse insidieuse ou silencieuse » a de nombreuses répercussions à court ou long terme : la dégénérescence des cellules et des tissus comme les articulations (arthrose), les parois des vaisseaux (artériosclérose), le pancréas (diabète), une baisse des défenses immunitaires et une augmentation du taux de radicaux libres et donc d’oxydation du corps. Elle est à l’origine de blessures qui peuvent perdurer comme des tendinites, et favoriser le terrain de nombreuses pathologies – maladies cardiovasculaires, arthrites, asthme, syndrome de l’intestin irritable, cancers, maladies auto-immunes, etc…).

La balance est à égalité, à chacun selon sa constitution et son terrain génétique de sentir si le hot yoga est fait pour vous. En tout cas, si vous voulez vous y adonner :
– Buvez avant et après votre pratique (500 mL à 1,8 L d’eau au cours des 3 heures qui précèdent la classe et continuer à boire de l’eau pendant plusieurs heures après l’exercice, certains experts conseillent de continuer jusqu’à ce l’urine devienne pâle)
– Evitez le café et l’alcool, surtout la bière, qui facilitent les pertes liquidiennes
– Evitez une fréquence trop forte des séances pour éviter la mise en inflammation du corps
– Faites attention au choc thermique entre la salle chauffée et un extérieur très froid

Une dernière chose : la chaleur ne fait pas maigrir (sinon il n’y aurait pas d’obèses ni de personnes en surpoids dans les pays chauds), par contre l’inflammation et le stockage de graisse sont étroitement liées – méditez là-dessus.

LE YOGA ET LA CHALEUR EN INTERNE

Dans l’ésotérisme du yoga, le feu est présent : Manipura, le chakra du feu au niveau de l’estomac (organe de feu), Pingala, le Nadi solaire à la droite du corps, combinaison de l’air et du feu, relié à l’hémisphère gauche, appelé Prana « l’énergie ». Le concept même du Prana, comme toutes les énergies, sous-entend une force chaude liée au mouvement, symbole de vie. L’échauffement du corps pour les postures se fait par les salutations au Soleil – toujours ce symbole du chaud et du feu.

Dans l’Ayurveda, le feu est le troisième des cinq éléments, résultant du frottement entre l’éther et l’air, il donnera par condensation naissance à l’eau. Le chaud est en opposition avec le froid dans la médecine traditionnelle, l’un protège et purifie pendant que l’autre  à travers le concept du glacé est une hérésie et dangereuse pour la santé.

Les Sources Internes du Feu

Le Feu, Agni, vient de l’estomac, plus exactement des sucs gastriques et de la bile. Augmenter sa température corporelle passe par l’activation de cet endroit du corps, le chakra Manipura. Les méthodes qui chauffent s’obtiennent par le mouvement, le frottement à travers les kriyas, pranayamas et asanas. La plus populaire est Kapalabhati (illumination du crâne), souvent à tort appelée « respiration du feu ».

Kapalabhati (illumination du crâne)

Kapalabhati, Kapala signifiant crâne et -Bhati signifiant faire briller ou nettoyer. Crâne désigne ici les conduits de l’air dans la tête : les narines, les cornets du nez et les autres passages de l’air. Cet exercice est assez connu, il fait parti des pranayamas les plus pratiqués. Il est énergique et déconseillé aux femmes enceintes. Par ailleurs, spécifiquement pour ce pranayama, évitez de manger deux heures avant.

Pratique : A genoux fermés. Une inspiration lente et profonde par le nez, puis expirations rapides et fortes par à-coups, grâce à une forte contraction du diaphragme, par la bouche ou par le nez (les deux sont admis).

Les expirations par le nez sont puissantes et sonores. Vous pouvez poser votre main sur votre ventre, sentir ici que c’est la sangle abdominale suit les mouvements du diaphragme qui fait les expirations. Attention à bien faire des contractions fortes, entrecoupées de relâchements du ventre. Les expirations doivent être fortes et sonores, rapides et énergiques, sans être entrecoupées d’inspiration. Le travail avec le diaphragme doit vous donner l’impression de spasmes. Faire une série de 10 expirations, puis 20 expirations, puis 30, voir 40, puis adoptez la position de repos.

Bénéfices : Rejet de l’air résiduel des poumons (air vicié) et CO2. Activation de la circulation sanguine : le diaphragme procure un massage de toute la région cardiaque et abdominale. Entretien de la souplesse du tissu pulmonaire, de la mobilité du diaphragme et de la sangle abdominale. Tonification et apaisement du système nerveux neurovégétatif. Fortifie le foie, la rate, le pancréas et les muscles abdominaux. Dégage les sinus, rafraîchit les yeux.

Toutes les pratiques dites « purifiantes » réchauffent. C’est aussi le cas de Ujjayi qui chauffe la zone ORL basse.

Ujjayi (le souffle victorieux)

Appelée aussi Ujjayi PurifiantC’est la respiration glottique où on sert les muscles de sa gorge derrière la glotte. Cela entraine comme un ronflement, qui lui vaut parfois le nom de la « respiration sonore ou du bruissement ». Pattabhi Jois a repris cette respiration pour l’appliquer à sa méthode d’Ashtanga Yoga d’où la popularité de ce pranayama.

Pour bien comprendre la contraction dans la gorge, faites comme si vous vouliez faire de la buée sur une vitre, vous allez automatiquement engagée le fond de gorge, qui va permettre de chauffer l’air. C’est cet échauffement de l’air qui est recherché ici.

Pratique : Assis. Bouche fermée, la respiration se fait exclusivement par le nez. La glotte est légèrement fermée, créant un doux sifflement caractéristique lorsque le pratiquant respire. On applique cette contraction à l’inspiration et on relâche à l’expiration pour expirer simplement. Il y a ici trois possibilités à l’expiration : la neutre par les deux narines, la réchauffante par Surya la narine droite et la refroidissante par Chandra la narine gauche.


Bénéfices : Purifie le corps et surtout le système respiratoire. Expectorant. Diminue la température au niveau du crâne. Baisse la tension artérielle. De façon plus ésotérique, on utilise cette respiration pour se souvenir de ses vies antérieures et pour retarder la décrépitude du corps.


Dans l’Ayurveda, la chaleur est la base : massages avec huiles chaudes, interdiction de boire ou manger froid/glacé, … et le meilleur exemple reste la règle de commencer sa journée en buvant à jeun un verre d’eau chaude – Usha Pan.

Usha Pan (la boisson de l’aurore)

Usha : aurore et Pan : boire. Traditionnellement cela se fait dans un contenant en cuivre.

Pratique : Faire chauffer de l’eau, mais jamais porter à ébulition – l’eau doit être chaude et non brûlante pour éviter l’inflammation et à long terme les cancers de la zone pharyngo-laryngo-oesophagienne. Toujours à jeun au réveil, et très important : toujours après s’être brosser dents et langue (Danta et Hrid Dhauti) et gargariser, pour que l’eau chaude n’entraîne pas en interne toxines et bactéries qui se sont multipliées dans la bouche pendant la nuit.

Bénéfices : L’eau chaude aide à éliminer les toxines et à purifier le corps. Elle facilite l’hydratation, la sudation, le nettoyage du système digestif, réduit de ce fait le stress, le vieillissement. Le contenant en cuivre permet à l’eau de se charger en ions cuivrés, réputés pour leur propriétés anti-infectieuses en oligothérapie et leur capacité à aider le corps à absorber la vitamine C.

LE YOGA CONTRE LA CHALEUR

L’été est là et parfois (je dis bien « parfois ») les grandes chaleurs aussi – que ce soit un voyage dans un pays au climat chaud ou l’arrivée d’une canicule dans nos pays occidentaux. Les premiers réflexes sont alors de s’éventer ou de boire des boissons froides, … Voici deux techniques du yoga pour contrer la chaleur :

Sheetali (Rafraîchissant)

Sheetali, ou respiration rafraichissante, est en fait le contre-point de Kapalabhati. Elle va descendre l’activité de l’estomac et donc Manipura, et permettre la descente de température interne du corps.

Pratique : Tirez la langue, la rouler à la façon d’un U (juste bien tirer la langue, si vous n’arrivez pas à al mettre en U) pour inspirer par ce rouleau calmement, puis expirez lentement par le nez. A répéter plusieurs fois.

Bénéfices : Rafraichit le physique et le mental en réduisant la température interne du corps. L’air inspiré va en partie dans les poumons, mais la langue tirée motive pharynx, larynx et ouvre légèrement l’estomac qui reçoit un peu d’air. L’air dans l’estomac descend l’activité des sucs gastriques et ainsi la chaleur en interne. Attention de pas trop abuser de cette respiration pour ne pas être trop ballonner (5/6 respirations par heure).

Selon l’Ayurvéda, cet exercice réduit Pitta (l’acidité et la chaleur du corps), mais attention il accroît Kapha (le mucus) et donc à ne pas pratiquer si il y a un rhume.

 Sarvangasana, posture dite de la chandelle

Sarvangasana, signifie « le corps entier ». Elle consiste en une inversion du corps qui agit sur le métabolisme et la circulation sanguine.

Pratique : Allongé sur le dos, les jambes en l’air (possible contre un mur), ou la version plus traditionnelle, le bassin et bas du dos levé du sol, les coudes sur le sol et mains en soutien dans le bas du dos. La version traditionnelle se fait les bras étirés le long du corps vers le ciel.
Bénéfices : L’inversion du corps travaille sur la circulation sanguine – permet une meilleure irrigation sanguine cérébrale, diminue la sensation de jambes lourdes. Egalement une meilleure maîtrise de la respiration par son action d’étirement de la medulla oblongata (moelle allongée aussi appelée bulbe rachidien), avec oxygénation du métabolisme, un équilibre hormonal via le massage par compression des glandes thyroïde et para-thyroïde, relâchement des tensions du système nerveux par l’étirement et les compression sur les zones crâne-nuque-dos, et également du système digestif par l’inversion de la gravité sur les organes.

Pour conclure

Notre corps est le temple d’une flamme incandescente. Même si nous sommes en partie constitué d’eau, rappelez-vous que cet élément dans l’ayurveda vient du feu. Notre corps reste une entité à 37°C et c’est une température de référence.

Rappelez-vous si il fait chaud : Buvez et mangez tiède ou chaud, et évitez le froid glacé qui va faire travailler encore plus l’estomac qui devra réchauffer ces aliments pour les assimiler ce qui entrainera une baisse des mécanismes de votre métabolisme qui tentent de contrer la chaleur (sudation, …) ! Prenez des douches tièdes (évitez glacé là aussi pour ne pas trop perturber le métabolisme et les mécanismes de la peau) ! Reposez-vous (sieste et/ou quelques moments de détente) ! Respirez et pratiquez plus tranquillement.

Bel été à tous ! 🙂 Namasté