ManoVyapara – Contrôlez Votre Mental

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ManoVyapara – manas : mental / vyapara : activité – est la considération du mental selon l’Ayurveda, la médecine traditionnelle indienne.

Dans la Méthode de la Triade Védique, créée par Samuel Ganes, c’est le pilier central de l’axe « psycho », la discipline de l’intellect, qui concernent tous les flux entrants et sortants : pensées, idées, réflexions, avis, considérations, … rentrée en matière avec toutes les autres techniques de cet axe, comme la méditation (dhyana) ou l’éveil avec l’ouverture d’esprit (bodha). Il est bien sûr en lien avec les deux autres axes « spiro » et « soma », le mental étant en lien et interdépendant du corps et de l’état somatique, ainsi que des émotions et de la dimension spirituelle.

C’est une discipline importante car elle est l’un des trois vecteurs essentiels de la bonne santé selon l’Ayurveda avec Ahara, la diététique (soma) et Vihara, le mode de vie (spiro). Manovyapara consiste à aspirer à toute forme de guérison et de bien-être par le mental, à travers une conscience et une forme d’éthique dans sa façon de penser.

« L’Esprit Au-Dessus De La Matière« 

Manovyapara est l’ensemble des expressions cognitives, tous les processus mentaux qui se rapportent à la fonction de connaissance et mettent en jeu la mémoire, le langage, le raisonnement, l’apprentissage, l’intelligence, la résolution de problème, la prise de décision, la perception ou l’attention.

C’est un état d’esprit avant tout … une décision. Car oui, la force du mental surpasse tout autre force : le contrôle du mental permet le contrôle du corps, des émotions, … de notre vie. En Occident, cette force est souvent mal-considérée car invisible. Notre héritage judéo-chrétien nous ramène à l’adage « je ne crois que ce que je vois ». D’où notre goût de plus en plus prononcé pour la matériel face à l’immatériel, ainsi plus au paraitre qu’à l’être.

Rappelons ici que dans l’Ayurveda, les cinq bhutas, les éléments se produisent en chaine : l’éther (vide sidéral du cosmos) donne l’air, leur fusion donne l’explosion et ainsi le feu, qui par condensation donne l’eau et qui par dépôt donne la terre. C’est l’immatériel qui donne le matériel, c’est l’éther et l’air qui, en passant par le feu, donneront l’eau et la terre. Comme le sentiment ou l’excitation sexuelle (émotion immatériel) qui, via l’acte sexuel, donneront un nouvel être vivant (création des cellules qui donneront foetus). C’est l’immatériel, le mental, qui donne et décide du matériel, le corps physique.

Cinq (pancha) Eléments (bhuta)

A partir de là, quelle est la méthode pour apporter le bien-être par l’axe de l’intellect ? Elle peut être diverse. Cette qualité de vie passe par trois voix : 
– travailler sur son mental pour qu’il soit apaisé et calme
– identifier son soi intérieur (être objectif avec sa subjectivité)
– éduquer son esprit pour donner un sens à sa vie

1 – Apaiser le mentalNihsamshaya

Un mental calme passe par deux formes de considération du monde :
– la non-considération, où on choisit volontairement d’ignorer ou de se détourner pour se protéger du tumulte émotionnel et cognitif
– la considération dite « positive » du monde.

Même si la manichéisme n’existe pas dans la culture védique, non-dualiste, il y a une notion qui s’appelle : Nihsamshaya. Ce terme signifie « sans doute », « positif », voir « certain ». Il y a donc une forme de fatalisme où positiver équivaut à faire un choix pour dissiper le doute, une volonté de certitude où on écarte la suspicion sous toutes ses formes.

On le sait aujourd’hui, penser de façon négative n’apporte rien de bon à l’organisme, il le détruit même. Il détourne même votre énergie vitale. La pensée négative est le cancer de l’intellect. Voici les trois axes pour apaiser ce mental :

a. Restez en paix avec les autres

La compassion, avant d’être un sentiment, est avant tout un choix de vie. C’est même un travail mental de tous les instants. Aimer l’autre et le respecter pour s’aimer et se respecter soi-même. On aime râler, être en conflit, mais cette décharge qu’on pense positivement évacuer, n’est en fait qu’une charge négative qui nous contamine de suite et par retour – c’est l’adage bien connue « qui vaincra par le glaive, périra par le glaive ». Il n’y a jamais de vrais vainqueurs dans un conflit, une guerre ou une bataille. Aucun mérite à blesser, tuer une part de l’autre directement ou indirectement à travers des propos, des actes ou même par la pensée. Si l’autre est perçu comme mauvais, ce n’est qu’une illusion. Ignorez toute source négative dans vos rapports humains, ils sont comme un boomerang. Cultiver la haine, la colère ou la peur et vous n’en obtiendrez que des fruits pourris. Restez toujours vigilants, les pensées destructrices peuvent envahir votre vie insidieusement.

b. Pacifiez votre environnement

Pourquoi l’espérance de vie est plus grande et le nombre de cancer plus bas dans certains endroits du globe comme l’île d’Ikaria en Grèce, Okinawa au Japon ou encore dans certains endroits du Costa Rica ? Pourquoi certaines personnes vivent mieux ou pire à certains endroits qu’à d’autre ? L’environnement est un facteur très important dans votre façon de penser. Même si votre vie vous oblige à vivre dans un endroit stressant, vous avez la nécessité d’en reconnaitre l’état et d’agir en conséquence. C’est ce qui pousse tant de gens à aimer écouter une musique plaisante dans le métro. Vous avez le choix de votre environnement. Le choix de ne pas vous laisser envahir par le négatif. Votre vie sera toujours plus importante qu’un délai imposé par votre travail. Privilégiez un environnement positif – refusez ce qui vous blesse comme les informations du Journal télévisé ou des gens néfastes. Préférez la lecture de citations positives et inspirantes, des gens qui vous font du bien. Ainsi vous obtenez un cadre idéal pour être déjà positif.

c. Améliorez votre mental et votre être

Après le rapport aux autres et à votre environnement, il reste bien sûr le rapport à vous-mêmes. Vous êtes responsable de ce que vous pensez. Tentez d’exterminer tout comportement mental négatif : les pensées négatives qui pourraient être une sous-estimation de vous-même, une peur de l’échec, une vision défaitiste – « je n’y arriverai pas … », «  les autres ne m’apprécient pas », « de toute façon ça ne marchera pas … » ou « je ne suis pas assez bon pour ça … ». Débarrassez-vous des souvenirs négatifs, qui vous rendent malheureux ou vous angoissent, ainsi que les points négatifs – « il m’a quitté et je ne m’en suis jamais remis ». Evitez les mauvaises excuses, les mauvaises justifications, … Refusez de ruminer ou ressasser des idées sombres. Cessez de vous plaindre et tentez de ne voir que les bons côtés, en ignorant le reste. Tout ceci est cancéreux et destructeur, détruisant votre force de vie, vos capacités incroyables de réalisation personnelles. Chaque être humain, parce qu’il est vivant, a un potentiel incroyable et presqu’illimité mentalement. Ne perdez pas de temps. Réalisez-vous. 

Pas facile, mais justement l’Ayurveda a des techniques pour ça, en voici :

2 – L’Auto-AnalyseSvadhyaya

Identifiez votre « soi intérieur », être en sorte objectif avec votre subjectivité. Cela passe par une auto-analyse, un recul sur soi qu’on appelle Svadhyaya, sva : soi et dhyaya qui veut dire lire ou méditer.

Une part de Svadhyaya passe par la lecture, le savoir, … donc l’ouverture afin d’établir une comparaison selon une vision objective. Ce travail pourrait se résumer au renoncement de votre égo.
Apprendre qui on est, estimer son comportement selon où on vient et quelle culture on a reçu. Avoir du recul sur son trajet de vie, sur sa façon d’avoir gérer un évènement. S’observez. On pourrait évoquer ici le principe du déconditionnement que Krishnamurti a souvent revendiqué. Enlevez les filtres identitaires : votre nom, votre religion, votre nationalité, … voyez qui vous êtes au-delà de ces principes d’identification de l’individu.
Comme pour le sentiment de compassion, l’humilité passe par un travail intellectuel en amont, c’est une chose qui s’acquiert par la volonté mentale. Tentez d’acquérir l’esprit le plus ouvert, celui qui accepte la critique, en laissant l’égo de côté. Acceptez de vous trompez, de faire des erreurs, ou à défaut que ce que vous ne considérez pas comme un erreur puisse l’être à travers le regard d’un autre. Avoir cette souplesse d’esprit pour aborder une vision différente de la vôtre peut enrichir votre personne.

3 – L’Auto-SuggestionSankalpa

Eduquer son esprit pour donner un sens à sa vie passe par le Sankalpa. C’est une notion très ancienne dans la culture védique, qui repose sur le fait de formuler une intention particulière pour atteindre un but précis.
Elle passe sous deux formes distinctes : la version plus traditionnelle par l’écrit et la version sans écrit, ce qu’on appelle aujourd’hui l’auto-suggestion. Vous pouvez les exécutez le matin lors des dincharyas, puis les répétez le soir avant de vous coucher.

a. La version traditionnelle par écrit

Ecrire est une forme matérialisée de vos pensées. En soit, elle apporte de l’ordre à la pensée en la posant sur papier, passant par le travail de l’écrit à la main. Souhait ou objectif de vie, l’écriture matérialise la pensée, mais elle ne matérialise pas le souhait ou l’objectif lui-même, comme pourrait le faire la prière. C’est le point de départ de toute forme de quête, une graine de volonté que vous plantez par l’écrit, une attitude qui va germer, grandir en vous, jusqu’à se réaliser, en vous réalisant vous-même et en vous façonnant de façon durable. Evitez les résolutions inaccessibles, elles doivent être réalistes.
De façon pratique, vous formulez par écrit de façon courte et simple un à plusieurs objectifs – pas plus de dix. Vous allez ensuite le(s) relire à voix haute, tranquillement, distinctement en pleine conscience. Par exemple : « Je veux désrmais être serein malgré le chaos du monde. »

b. L’auto-suggestion orale

Ici on ne passe par l’écrit. La résolution ou l’objectif doit donc être court, simple et unique. De façon pratique, on peut la faire face à son miroir, ou juste dans une posture calme chez soi. L’avantage c’est qu’on peut, tel un mantra, se le répéter mentalement à tout moment et en tout lieu de la journée.
Pour ces deux pratiques, voici les règles immuables : 

  1. la formule commence par « je … », est exprimée au présent et sans négation
  2. la formule concerne un objectif personnel, qui vient de vous, en vous
  3. la formule doit être emprunt de bienveillance pour soi comme pour les autres
  4. la formule ne doit comporter ni être évoquer par aucun sentiments négatifs comme la colère, la haine, le stress
  5. au moment de chaque répétition, vous êtes sûr de sa réalisation
chemin-nature

4 – La Méditation – Dhyana

La méditation est un état contemplatif qui va relâcher le mental. Appelé Dhyana en sanskrit, qui provient de la racine verbale dhyai- qui se traduit par voir au-dessous, ou encore contempler.
Il n’y a pas UNE méditation, mais DES méditations. Elles viennent de courants ésotérico-culturels différents et revêtants des techniques diverses sur différents plans : que ce soit physique (assis, couché, en mouvement), sensitive (par l’ouïe, le touché, l’odeur) et/ou psychique (focalisation sur un point précis par sa pensée intérieure, contemplation sans point précis où on laisse rentrer des pensées extérieures). 
Que vous soyez un « être qui pense » ou un « médium qui voit » selon votre degré d’esprit, votre méditation reste un rituel salvateur, un moment de focus pour vous, vous seul. Vous rentrez dans un temps dédié à l’isolement, profond et intime. Mais ne faites jamais de la méditation un état à atteindre, un but ultime qui requiert un savoir et des méthodes compliqué. La méditation est avant tout simplicité. Elle fait déjà partie de votre vie, ces moments de suspens où vous soupirer, où vous revenez à une écoute de vous-mêmes. Cet état d’attention douce et de focalisation à la lecture ou en regardant un film, cet état contemplatif, en suspens, où la pensée se relâche, où vous vous abandonnez dans un bain chaud, un massage ou un acte charnel : vous êtes dans un état méditatif. 
Bien sûr ce n’est pas cette image où assis en lotus sur un coussin zen, les yeux fermés, vous méditez tel Bouddha. Mais la méditation a bien plus de facettes. C’est pourquoi vous pouvez les explorer à travers ces différentes méthodes :

  1. Vipassana, la pleine conscience, avec par exemple So Ham
  2. Kinhin, la marche méditative japonaise
  3. Transcendentale, la méditation à travers la récitation à haute voix, avec par exemple Aum Sahita Rechaka
  4. Anuloma Viloma, la méditation à travers le souffle conscient
  5. A travers le corps, par un yoga doux ou du Tai Chi, la méditation à travers trois mouvements continus et répétés
  6. Bön, la méditation ancestrale à travers les cinq éléments
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5 – L’Eveil par la Curiosité, Bodha

Bodha, l’éveil et aussi la connaissance, sous-entendu celle qui est tourné vers l’extérieur. En effet, nul n’évolue sans regarder le monde qui l’entoure, sans se confronter à son environnement et aux autres, ses semblables. Cette discipline se fait selon trois principes simples :

Être curieux, c’est ici tout l’enjeux.

Kutühala, la curiosité est sûrement l’une des meilleures vertus pour un « éveillé » – malgré l’adage français stupide qui évoque la curiosité comme un vilain défaut. Si on revient au latin, curiosité vient de la racine étymologique cura, qui donne aussi les mots cure ou curatif. Ainsi, on comprend que la personne qui est curieuse est donc celle qui prend soin. Prendre soin de soi, des autres, du monde qui vous entoure. A l’inverse, l’indifférence vous renferme, vous assèche, avilie votre connaissance, votre être et vos capacités à distinguer, comprendre, célébrer tout ce qui vous entoure.
La curiosité reste avant une qualité d’écoute, elle n’est que réception. Rester donc en éveil, même sur les sujets que vous pensez connaitre à fond, il y a toujours une vision, un axe différent qui peut apporter un autre éclairage. Être curieux, c’est aussi aller chercher, faire une démarche pour en voir et en savoir plus. 

La Connaissance Acquise, la véritable culture personnelle.

Gyana, la connaissance, est unique à chacun, c’est un bagage que vous portez en vous à travers votre mental.  On parle bien ici d’une notion acquise, c’est à dire incorporée ou mémorisée. Cette connaissance, du domaine à la fois intime et publique, compile tous les aspects de votre vie : 

  1. votre environnement de naissance et plus tard de vie, à travers la culture (géo-politico-artistique) de votre/vos pays, les cultures de vos parents, soient encrées, soient différents de votre pays de naissance et/ou de vie, et bien sûr celle de votre génération qui inscrit aussi celle-ci dans le temps.
  2. votre personne, que vous soyez un garçon ou une fille vous n’aurez pas les mêmes perceptions ni les mêmes conceptions, votre orientation affective, votre nature profonde et donc votre constitution ayurvédique
  3. votre éducation, tout ce qu’on a pu vous transmettre au fil des années, celle qu’on a pu vous imposer ou que vous vous êtes constituées – qui d’ailleurs pour être bien appréciée, doit pouvoir être comparer et remis en question aussi parfois.
  4. votre évolution enfin, à travers votre faculté à vous ouvrir : les actualités du monde, les arts tels que la littérature, les films, les pièces de théâtre, la danse, la peinture, … les répercussions en vous.

La Transmission, le pouvoir de l’être humain à travers le don

Abhivahya, trans-mettre, traduisible par l’action de placer au-delà. Rappelons ici que le préfixe trans- vient de la racine en sanskrit Tar-, qui donne le mot Tara qui signifie « faire traverser », ou encore le « salvateur » le « libérateur », ce « qui est brillant ».
Celui qui transmet volontairement, le fait donc toujours dans une veine positive et lumineuse. C’est une chose prodigieuse. C’est le don d’une forme de richesse sans pour autant s’appauvrir quand on l’a distribue. C’est tout l’intérêt de l’intellectuel (non-matériel) par rapport au matériel. Même si une transmission peut passer par le matériel à travers le don d’un livre ou le partage d’une oeuvre artistique.

Transmettre un savoir, une vision, une idée, partager. Cela peut-être aussi un échange, une discussion. Même si il y a désaccord ou visions divergentes, il n’y a jamais de mal à communiquer et ainsi se remettre en question, remettre l’autre en question. La remise en question est une notion positive car en lien avec l’humilité, et parfois le détachement. C’est une gymnastique mentale qui abstrait l’intellect des émotions et surtout de l’égo.

Recevoir, cultiver et transmettre sont les trois qualités de Bodha. Ne laissez pas un jour passé sans les aborder et les traiter aux mieux.

6 – Votre Mental à Travers le Corps

Bien sûr, la bonne santé mentale passe aussi par l’alimentation :

  1. Bien boire, bien Respirer, bien se Nourrir car votre cerveau a besoin d’eau, d’oxygène et de nutriments essentiels comme certains oligo-éléments et du sucre pour bien fonctionner
  2. Bien dormir, à travers un sommeil (Nidra) de qualité – pour permettre à votre cerveau de se régénérer et d’intégrer à travers le repos
  3. Booster le positif pour combattre le dépressif, à travers des aliments qui vont permettre la sécrétion des inhibiteurs que sont le GABA et la sérotonine, en ça le meilleur complément est l’Ashwagandha

La bonne santé mentale réside dans une vraie volonté d’aller bien, ou mieux, et d’y travailler. Elle réclame un minimum de discipline et aussi souvent à un travail du corps. Rappelez-vous que le cerveau fait partie du système nerveux, donc le relâcher, c’est aussi relaxer le mental, que votre système limbique, « cerveau des émotions » n’est que le résultat des échanges chimiques dans votre système endocrinien, à savoir hormones et neuro-transmetteurs, ainsi le travail du mental passe aussi par le corps (soma) et la respiration (spiro).

YOGA – Science de Vie ou Religion ?

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La Science et la Religion se sont toujours opposées, dans une confrontation et une haine l’une de l’autre sans limite. La religion tente d’établir un lien avec le divin et « l’après-vie » à travers une foi en une conception qui établit une idéologie avec des dogmes (notions de mérite, de morale, d’obligations, d’interdits, …) tout en entretenant une flamme de « l’ancestral » à travers une connaissance qui repose sur des mythes fondateurs pour certains peuples – d’où un lieu possible entre religion et culture. La science, elle, parfois qualifiée de « religion moderne », nous rapproche d’une connaissance qui détruit peu à peu les mythes et les croyances à travers des explications basées sur des preuves tangibles ou des études qui ramènent le savoir de l’Homme au rationnel – elle exclue et détruits toutes les notions précitées (mérite, morale, …) même si elle peut reconnaître une éthique dans son exécution.

Le Yoga, à la fois voix spirituelle et reliée à l’hindouisme et science thérapeutique, se rapporte étrangement à ses deux fondements contradictoires – mais duquel est-il le plus proche ?

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L’Ashtanga selon les Yoga-Sutras de Patanjali

Le texte de référence des yogi(ni)s reste les Yoga-Sutras de Patañjali, un ouvrage comme une « bible/torah/coran » en quatre parties, qui n’est qu’une succession d’aphorismes (sutras). Pour exemple :

Sutra I – 2 : « Le Yoga est l’arrêt de l’activité automatique du mental. »
Sutra I – 3 : « Alors se révèle notre Centre, établi en lui-même. »
Sutra II – 46 : « Âsana : être fermement établi dans un espace heureux. »
Sutra II – 47 : « Grâce à la méditation sur l’infini et au renoncement à l’effort-volonté. »
Sutra III – .55 : « La connaissance née de la discrimination est intemporelle,

totale, et induit la délivrance. »

Sutra IV – 3 : « Comme le paysan rompt la digue qui empêche l’eau de s’écouler sur ses terres, l’élimination des obstacles est à l’origine de toute transformation. »

 

Yoga Sutra 1.2

De cet ouvrage émane le concept de l’Ashtanga Yoga, les huit disciplines du yoga : Yama, Niyama, Asana, Pranayama, Pratyhara, Dharuna, Dhyana et Samadhi. La plupart des yogis prennent cet ouvrage comme une référence, le concept de l’Ashtanga Yoga comme une « marche à suivre » cependant il est étonnant d’y voir de terribles incohérences.

Citons-en déjà deux :

La première est l’auteur lui-même. Les bonnes écoles de yoga vous le diront toutes : nous ne savons pas qui est Patañjali – à ne pas confondre avec le grammairien qui a écrit le Mahabhasya. Qui est l’auteur des yoga-sutras ? Un homme ou plusieurs hommes, voir un groupe d’hommes qui auraient écrits à plusieurs mains ? Quand a-t-il/ont-ils vécu(s) ? Où a-t-il/ont-ils vécu(s) ? Nul ne le sait.

La seconde est la datation des Yoga-Sutras : entre 300 av JC et 500 ap JC.  La datation d’un ouvrage est normalement quelque chose d’assez exacte, tous les védas le sont à quelques centaines d’années près. Mais là il y a près de dix siècles d’incertitude – c’est beaucoup. Une chose est sûre : l’original n’existe plus sinon le carbone 14 aurait déjà vite fait de répondre à cette question.

En tout cas, se focaliser sur un livre dont on ne connait ni l’auteur ni l’époque exacte de son écriture réclame une certaine foi dans la pratique et écarte tout besoin de rapporter à l’exactitude et donc à une science, de ce point de vue.

Image associéeles Jaïns, ces extrémistes de la non-violence

Yama ou les dogmes volés au Jaïnisme

Mais revenons sur la première discipline de l’Ashtanga : Yama. En effet, c’est sur cette partie dogmatique, souvent surnommée « les cinq observances ou austérités », que nous allons nous porter notre attention.

Tout d’abord, un rapide retour chronologique sur les religions s’impose. Avant l’arrivée du Jaïnisme en 1000 av JC, il n’existe que trois grandes religions – les deux courants hindouistes anciens – le shivaïsme et le védisme – autour de l’Indus et le judaïsme ancien dans le moyen-orient, tous basés sur un polythéisme en lien avec la nature. (Il y eut bien sûr d’autres courants ésotériques mais moins forts ou déjà éteints à cette époque comme les divinités de l’Egypte Ancienne,  de la civilisation Minoenne, Sumérienne, ou encore celle des Mayas). Le Jaïnisme est alors un courant moralisateur religieux qui va développer la notion de mérite et l’établissement de dogmes qui fonderont toutes les religions à venir après cette date : l’hindouisme et le judaïsme modernes, le bouddhisme, plus tard encore le christianisme, l’islam, le sikhisme, … Dès 600 av JC, la notion du mérite s’inscrit dans la religion, reposant sur le fait que l’homme doit faire quelque chose pour mériter en retour – la bonne réincarnation ou l’accès au paradis. Ainsi la croyance religieuse alimente le comportement social, le jaïnisme a ainsi inventé le conditionnement de la personne par la religion et surtout la peur de l’après-mort. On introduit la notion de culpabilité par toute forme de « péchés » mais aussi de violence (sauf si elle sert la cause religieuse pour certains courants) – les jaïns étant surnommés « des extrémistes de la non-violence » faisant attention à ne tuer nul insecte, c’est le terrain fertile au bouddhisme et au véganisme.

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Mais revenons à la conception de Yama. Et là soyez bien assis pour ne pas tomber de votre chaise. Le Jaïnisme, dans ces nombreux concepts, propose celui des Mahavratas, les cinq grands voeux : Ahimsa, le vœu de non-violence, Satya, le vœu de sincérité, Asteya, le vœu d’honnêteté, Bhramacharya, le vœu de chasteté, et Aparigha, le vœu de non-attachement aux choses du monde, ou non-possessivité. C’est là que la surprise est de taille puisque les cinq observances morales de Yama dans le yoga sont exactement les mêmes termes, avec les mêmes concepts et allant même jusqu’à les énumérer dans le même ordre : Ahimsa, Satya, Asteya, Bhramacharya et Aparigha. Ainsi, si vous suivez le dogme moral de la discipline Yama, hérité de la religion Jaïn, vous êtes dans un yoga qui est alors bien une religion.

Pour finir sur ce point, Yama signifie en sanskrit austérité, règle, devoir moral, contrôle de soi, ou encore refrènement – il est aussi le nom du dieu de le mort dans l’hindouisme. Ce dieu-lune masculin meurt chaque mois avant de renaître au bout de trois jours.

Yoga, le « lien » qui relie à la religion

Revenons sur le terme sanskrit « Yoga » et son étymologie.

YOGA est un mot qui vient du sanskrit, composé de la racine YUJ- qui signifie « unir, atteler », auquel s’ajoute le suffixe –GHAN qui indique l’achèvement. Son radical YOG- du sanskrit YUG- se retrouve dans d’autres langues indo-européennes : en latin iugum, en grecque ancien zygon (ζυγόν), … qui donneront les mots yoke en anglais, joch en allemand ou encore joug en français, où cette même racine donne le verbe « joindre ».

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C’est sur son équivalent français que nous allons nous attarder. Au sens propre, le joug est une pièce de bois pour atteler des animaux ensemble, dans un sens plus figuré, il exprime deux choses distinctes :

– la soumission et parfois la contrainte – « tomber, être sous le joug de quelqu’un »
– l’idée d’une activité – « se mettre à joug » signifiant « se mettre à l’ouvrage »

Gardons à l’esprit ce rapport du mot yoga à celui de joug, ne serait-ce que pour comprendre que l’étymologie d’un mot n’est jamais anodine et qu’ici sont rassemblées les notions de l’union, de la discipline qui réclame une forme de soumission et de la mise en action.

Bien sûr, vous comprenez ici le lien direct étymologique avec le terme « religion », ayant deux racines latines établies : religare signifiant relier et relegere signifiant relire. Pour la première étymologie, elle rejoint la notion de lien et d’union. Etymologiquement, le terme yoga peut donc être défini à travers religion.

Quand le Yoga est en avant-tout une science de bien-être

Pour comprendre cette dimension, il faut revenir aux Védas, les textes anciens qui s’échelonnent sur plusieurs siècles, issus d’une culture orale qui fait le lien entre la période préhistorique et l’antiquité.

Le Yoga, c’est aussi toute une part esotérico-scientifique à travers des concepts tantriques et ayurvédiques : le prana comme souffle vital, les nadis lignes d’énergies reliés en tire croisés aux deux hémisphères du cerveau, les chakras cortex énergétique qui correspondent aux glandes endocrines, … Ces concepts établis il y a des milliers d’années sont pour la plupart en total adéquation avec certaines données issues de notre médecine moderne d’aujourd’hui, à un tel point parfois que cela en est déroutant. Les deux hémisphères du cerveau par exemple, où le droit appelé chitta fait référence aux fonctions mentales et le gauche appelé prana fait référence aux fonctions de l’énergie et de l’action, seront reconnus comme le droit réceptif et le gauche actif. Cette place du troisième oeil considéré comme le chakra de la concentration, qui se trouve être le siège de l’épiphyse et hypophyse, glandes qui sécrètent toutes les hormones utilisent à se calmer (mélatonine), à être positif et calme (ocytocine, la contre-hormone du cortisol qui provoque le stress) ou encore les endorphines. Bien sûr, il y a aussi les études faites aujourd’hui sur les nombreux bienfaits de la pratique des postures et des respirations du yoga, ou encore de la méditation.

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Krishnamacharya, l’un des plus grand gourou qui a fait le lien entre la lignée des anciens gourous et des nouveaux, ayant été le maître de Patthabi Jois qui a créé le style Ashtanga ou Iyengar qui a créé le style Iyengar, avait lui-même mis en avant la portée thérapeutique du yoga. A travers, le Kriya Yoga d’abord, puis de son style qu’il a aussi créé le Vini Yoga, une vision où postures et techniques de respiration soient choisis selon les caractéristiques propres au pratiquant, prenant en considération sa morphologie, ses douleurs et maladies chroniques.

Bien sûr, il faut aborder l’Ayurveda, qui en plus d’être une forme de développement personnel, reste comme la première méthode de médecine au monde. Il y a alors une utilisation des techniques du yoga, en plus de l’utilisation des plantes et surtout une conduite de vie pour une hygiène irréprochable. Le yoga, d’ailleurs, a lui aussi ses codes de conduite dans un axe thérapeutique à travers l’alimentation qui prend en considération la nature sattvique et donc bénéfique, le rajasique parfois pour réveiller l’énergie mais toujours en évitant le tamasique. Ces valeurs, comme le recours à la méditation, à la considération au monde avec un esprit calme et positif sont d’ordre purement spirituel et non religieux – une subtilité souvent difficile à comprendre pour les occidentaux.

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Kundalini Yoga, quand la science dérive en religion

On pourrait croire qu’à l’heure des temps modernes, toute cette dimension scientifico-médicale pourrait avoir l’avantage sur l’aspect mystique religieux. Le style Kundalini Yoga est là pour nous démontrer le contraire.

La kundalini est un concept hérité du tantrisme selon laquelle cette énergie qui prend vie dans le chakra muladhara, le centre racine au niveau du périnée, remonte jusqu’au chakra au sommet de la tête, Sahasrära. Yogi Baghan reprendra cette appellation pour en faire un style qu’il crée en 1969.

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Yogi Baghan est né en 1929 au Pendjab, de confession Sikh, à 40 ans, il se rend à Los Angeles aux États-Unis en pleine période « hippie » pour y enseigner cette discipline de yoga à travers son organisation 3HO (Healthy Happy Holy Organisation).

Mélangeant ainsi sikhisme, concepts de la méditation et pensées hippies occidentales (les pratiquants doivent se vêtirent de blanc et se couvrir les cheveux), la kundalini yoga prône un yoga communautaire, hautement spirituo-religieux, voir totalement barré (danses en groupe sur de la musique new-age). Il trouvera un apport d’argent grâce à la création et commercialisation des tisanes Yogi Tea.

Le Kundalini Yoga est ainsi le bon exemple que le yoga moderne aura beaucoup de mal à se désempêtrer de cette masse mystico-religieuse. Ainsi on voit se multiplier dans l’ombre du monde du yoga, le retour de pratiques donnant parfois lieu à des dérives comme dans les communautés hippies il y a un demi-siècle ou les théosophes il y a un siècle, porte ouverte à tous les courants sectaires ésotérico-sexuels, chamanisme, recherches de pouvoirs à travers les expériences extra-sensoriels.

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Et vous, quelle conception avez-vous du yoga ?

Quelle est votre vision du yoga ? Art de vivre ésotérico-mystique ? Discipline dogmatique ? Science thérapeutique ? Pratique sportive ? Un peut tout ça à la fois ? N’est-il pas intéressant de voir que les notions de religion et de science, deux disciplines qui s’opposent, s’entremêlent à travers le même art de vivre ? Ou bien même qu’une discipline puisse être vécue de façon aussi différentes par tant de gens ?

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Il y a même certaines personnes qui rejettent l’idée de pratiquer le yoga comme une religion, et pourtant grâce (ou à cause) de lui, ils croient au Karma (notion issue du bouddhisme, puis de l’hindouisme moderne qui est là encore une notion de mérite et de manichéisme), ils se lancent dans la récitation de mantras ou même de chants en sanskrit faisant référence aux divinités hindous – en même temps, certains ne comprennent pas vraiment les mots parfois -, ils appliquent des notions de morale issues de dogmes établis à travers le jaïnisme, certains même ont besoin d’avoir un gourou comme chef spirituel, d’appartenir à une communauté avec laquelle communier, …

Oui, il y a une différence entre spiritualité et religion me direz-vous, nous pouvons aussi considérer que la limite est floue. Il faut peut-être aussi considérer qu’après plus de 2000 ans de religions, il est difficile d’en sortir indemne.

D’autres encore attestent qu’ils pratiquent le yoga comme une thérapie et/ou un art de bien-être, et pourtant mis à part la pratique des postures, dans un mood sport en salle sur musique qui bouge, ils ne veulent pas prendre du temps pour les techniques de respiration, la méditation, ni changer leurs habitudes de vie pour avoir une meilleure hygiène. Là aussi vous me direz qu’on peut se faire du bien à travers un cours de yoga dynamique sans tomber dans un mode de vie hygiéniste ou s’astreindre à des méthodes zen auxquels on a du mal à adhérer.

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Le yoga ascétique d’antan réservé aux hommes, cette vision qui relève presque du fantasme ne correspond plus à ce qu’est le yoga aujourd’hui. Pourtant, en ce temps ancien, à travers cette image d’Epinal, le yoga était à la fois une science thérapeutique – la plupart des anciens grands gourous étant à l’origine des enfants atteints de maladies lourdes ou de malformations et que la famille donnait aux brahmanes ne pouvant travailler – et un vrai sacerdoce religieux, tel que le perpétue aujourd’hui les saddhus et certains brahmanes en Inde.

Le yoga d’aujourd’hui est « dynamique », « acrobatique », « dans les airs », « dans l’eau », « en salle surchauffé », « nu », « en vidéo », … ou encore « pré-natal ». A-t-on déposséder le yoga de sa sève originelle ou l’a-t-on refaçonné pour un monde moderne ?

Au final, la part religieuse et dogmatique ainsi que la part thérapeutique et scientifique du yoga ont une chose en commun : elles en contiennent l’aspect culturel, le contexte de base en lien avec les Védas, sa connaissance. Sommes-nous dans une air où on tente d’épurer le yoga pour mieux le vendre et le rendre plus attractif ? Sûrement.

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Et le retour à ces dérives ésotériques à travers des cérémonies de la Lune, des cérémonies de danse trance et méditation, ou encore du yoga chamanique avec tambours, gongs, … sont-elles le reflet d’un manque de »sacré » sans notre monde moderne ? Peut-être un vieux réflexe de devoir communier en groupe comme l’ont fait les générations avant nous dans les sanctuaires religieux.

Est-ce vraiment la façon dont on aborde le yoga qui est important, ou plutôt le fait d’avoir conscience de la façon dont on l’aborde ? Chacun ici a ses réponses à toutes ses questions. Cette diaspora de réponses est autant de facettes que le yoga fait étinceler aujourd’hui et ce depuis des siècles, et désormais sur toute la surface de notre planète.

 

 

YOGI(NI)s vs YOGI(NI)s

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Juste une photo … 

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Que voyez-vous ici ?
Attention, car votre réponse n’est pas anodine.
Elle va en quelque sorte déterminer quel(le) « yogi(ni) » vous êtes.

Février 2016, devant l’une des portes du Taj Mahal
– monument froid fait de granit blanc qui fait la joie touristico-capitaliste de l’Inde -,
je fais Mayurasana, la posture du paon.

Deux visions, deux lectures possibles qui permettent de constater
ce sur quoi se fixe votre intérêt et votre importance à cette posture.

Deux considérations qui déterminent si vous êtes plutôt
un(e) « yogi(ni) acrobate » ou un(e) « yogi(ni) thérapeute ».
L’un va regarder la levée du corps, l’autre le placement des coudes.

YOGI(NI) ACROBATE ( ou s’auto-proclamant aussi acro-yogi(ni)s )

Dans ce nouvel air qui cumule le pouvoir de l’image et la mode du yoga, vous n’avez pas pu échapper aux impitoyables « yogi(ni)s circus » qui adorent faire des handstands (la posture sur les mains) ou qui considèrent des portés de gym comme du yoga, qu’on nomme d’ailleurs « acro-yoga ».

Attention, il n’y a rien de péjoratif à aimer le yoga pour en faire « du cirque » – comme disent aujourd’hui les journalistes -, c’est à dire en faire un phénomène d’exhibition et de l’utiliser pour tester ses limites, et celle de l’apesanteur. Ce n’est pas nouveau, les sadhus sont d’ailleurs les ancêtres de cette « caste de yogis ».

Encore aujourd’hui, ayant fait le choix d’être sadhus et donc de renoncer à tout confort, vie sociale et richesse, ils doivent mendier comme le font les fakirs sur leur tapis de pointe ou les charmeurs de serpents. Ils exhibent leur corps couverts de cendres et s’expose publiquement à travers des postures de yoga.

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Dans ce choix de vie, beaucoup de sadhus veulent aussi repousser leur limites afin d’obtenir des siddhis, les pouvoirs surnaturels promis par les dieux et surtout Shiva aux yogis assidus (pour les siddhis, voir précédent post ICI ). Ainsi ils peuvent tester leur limite aussi en tentant jour et nuit pendant des semaines, des mois, des années sur une seule jambe, un bras levé, suspendu à une branche d’arbre, …

Tester ses limites et s’exhiber n’est donc pas un phénomène moderne et « anti-yoga », il s’inscrit même dans l’histoire du yoga – même si depuis le XIXe siècle, un groupe de puristes (les héritiers de Krishnamacharya) a mis en avant les austérités de Yama, établissant ainsi des dogmes, dont celui de ne jamais s’exhiber, contraire au principe du yoga de tuer l’égo.

 

YOGI(NI) THERAPEUTE ( ou s’auto-proclamant aussi thérapo-yogi(ni)s )

Souvent combiné à l’Ayurveda, le yoga peut être aussi considéré comme une pratique thérapeutique pour se faire du bien, voire pour se soigner. Ainsi chaque posture, chaque méthode de respiration (pranayamas) ou de nettoyage (kriyas) sont répertoriées selon ses bénéfices sur le métabolisme et la santé. C’est la considération, voir la conception du thérapo-yogi(ni).

Cette vision n’est pas non plus nouvelle, c’est un héritage direct des textes védiques et de la philosophie ancienne du Samkhya. Elle se rapproche plus des brahmanes qui avaient une connaissance (veda) des méthodes d’ayurveda, de massage, des plantes médicinales, et parfois du yoga.

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La posture n’est donc pas la méthode unique et principale pour soigner ici, elle a donc une valeur moindre. Surtout ici la vision est holistique, la posture physique n’est qu’un élément, il faut y ajouter aussi les postures psychiques et spirituelles.

On ne sait pas quand réellement l’Ayurveda a intégré la pratique du yoga, ces deux arts de vivre étant proches – mais pourtant différents sur de nombreux points. Pour exemple : le yogi préfère les aliments crus, tandis que l’adepte de l’Ayurveda recommandera plutôt les aliments cuits.  Krishnamacharya, maître de Jois ou Iyengar, fut l’un des plus connus yogis à établir des « programmes » de postures et méthodes de respiration à but spécifique de soin : pour problèmes nerveux, endocriniens, …

ACRO vs THERAPO 

Voici dons deux approches différentes du yoga : l’une en exhibition, l’autre plus en inhibition et introspection. L’une repose sur la pratique répétée et exigeante qui tente de repousser sans cesse les limites physiques, l’autre sur l’étude et la connaissance qui tente de repousser sans cesse les pathologies.

Il n’y a pas une approche plus mauvaise ou meilleure que l’autre. Cependant la considération à la pratique et surtout la transmission vont s’encrer dans des concepts différents, voir opposés.

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L’acro-yogi(ni) recherche par la posture une forme de performance, de mise en avant de cette performance, à travers un parcours évolutif pour arriver à une posture ou un enchainement de posture, avec une envie d’aller toujours plus loin encore.

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Le thérapo-yogi(ni) recherche par la posture l’incidence bénéfique sur le métabolisme du pratiquant, une ordonnance de méthodes qui puissent travailler profondément sur le bien-être.

MAYURASANA

Mais revenons à cette photo … et à cette posture qui n’est pas choisie par hasard.

L’image contient peut-être : intérieur

Ceux qui considèrent la levée des jambes et pieds, l’inclinaison du corps, voir son élévation par rapport au sol, sont des acro-yogin(ni)s ou des novices qui sont juste séduis par l’aspect spectaculaire. Ceux qui considèrent le placement des coudes qui doit être pile sur l’estomac pour en retirer les meilleurs bénéfices sont des thérapo-yogi(ni)s.

Personnellement j’ai toujours fait partie de la seconde catégorie, ayant appris le yoga à travers la voix salvatrice et n’ayant rencontré les « postures acrobatiques » du yoga qu’après quelques mois de pratique. Aujourd’hui, il n’est pas rare qu’une posture sur la tête ou sur les mains ou des gens se portant les uns les autres dans les parcs suscite un attrait pour le yoga, alors complètement ignoré.

En effet, Mayurasana – le paon – est bien plus qu’une pose de yoga impressionnante, c’est une posture thérapeutique. Pourquoi s’appelle-t-elle donc ainsi ? Le Paon ? Le savez-vous ?

Résultat de recherche d'images pour "mayurasana"Si vous observez les coudes repliés sous le torse, ils appuient fortement sur l’estomac, stimulant ainsi le système digestif en augmentant Agni le feu digestif, permettant ainsi l’élimination d’Ama (toxines). Le paon est reconnu, en Inde, pour sa capacité à manger des serpents, des scorpions et autres insectes toxiques, et à en digérer les poisons sans risque.

C’est pourquoi il est indiqué de pratiquer le paon en cas d’une digestion faible ou l’ingestion d’aliments toxique, voir de poison. En plus de tonifier la digestion, cette posture redonne de l’énergie, augmente de la circulation sanguine dans tous les organes abdominaux, renforçant estomac, rate, pancréas et foie, diminuant l’acidité dans le sang, et renforçant aussi les poignets, les coudes et les épaules.

 

Il est contre-indiqué en cas de problèmes de poignet, de coude ou d’épaule, de grossesse, d’ulcère, d’hernie, de maladie cardiaque, d’infections sur la zone ORL, de problèmes d’irrigation cérébrale ou d’hypertension artérielle.

yoga poses to lose weight

Ces deux considérations résument assez bien les deux facettes d’une même pièce et les deux catégories des yogi(ni)s d’aujourd’hui. Bien sûr, beaucoup de pratiquants de yoga se retrouvent dans ces deux considérations, mais nul ne peut être les deux en même temps.

Même si l’exhibition est considérée comme une forme de dérive car contraire à certains dogmes du yoga (si tenté qu’on veuille bien reconnaitre que le yoga s’inscrit dans des dogmes comme les religions modernes), la forme thérapeutique peut avoir aussi de dangereuses dérives.

L’illustration ci-dessus sur « neuf postures de yoga pour perdre du poids » est un bon exemple de la dérive thérapeutique, car la perte de poids passera beaucoup plus par l’alimentation ou les respirations pour activer le métabolisme et ainsi éliminer plus vite les masses graisseuses, que des postures.

Quoiqu’il en soit, il est toujours important de rechercher ce qu’il y a de bon ou de néfaste derrière le beau ou le spectaculaire, d’avoir le regard thérapeutique derrière le regard acrobatique, car le principe de base du yoga est d’être toujours attentif à s’établir dans une démarche d’émergence et de préservation du bien-être.

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Mettre tout le poids de son corps sur l’articulation de ses poignets et de ses seules mains de façon répétée n’est-il pas néfaste sur le long terme ? Pareil pour les cervicales avec l’équilibre sur la tête ? Ou même encore la répercussion du choc sur les orteils à chaque saut en arrière lors des salutations au soleil ? Ne faut-il pas considérer sa pratique sur le long terme ? Y injecter plus de douceur, d’attention, de projection dans le temps … Les styles de yogas modernes, très dynamiques, comme ils pullulent dans les salles de yoga et de fitness occidentales, ne sont-ils pas une bombe à retardement ? N’y-a-t-il pas une génération de yogi(ni)s qui proclamera d’ici quelques années : « le yoga m’a blessé, ma imposé des blessures irrémédiables ».

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Aussi considérez votre pratique, avant qu’elle ne vous soit néfaste.

« Nul n’échappe à sa nature »

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Nul n’échappe à sa nature : voici un adage bien connu. Certains le considèrent fataliste voir pessimiste, d’autres l’embrassent totalement. « La nature » d’un être vivant – qu’est-ce que cela signifie exactement ?

L’Ayurveda, « la science (veda) de vie (ayur) », médecine ancestrale indienne et aussi développement personnel, a sa réponse sur ce sujet. D’ailleurs son « concept-pilier » repose sur le fait que chaque être vivant a une constitution (prakriti) qui lui est propre, une nature unique et qu’on apprécie à travers les trois « humeurs » (doshas) : vata, pitta et kapha.

« Nul n’échappe à sa nature » est donc l’adage qui pourrait définir le mieux la mentalité de l’Ayurveda. Focus sur cette conception qui pourrait vous permettre d’avoir, non pas une vision fataliste ou pessimiste, mais plutôt une vision raisonnée et honnête et ainsi vivre un peu mieux en harmonie avec vous-mêmes, heureux.

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Avant de commencer, voici un conte africain que j’aime transmettre à mes élèves quand j’aborde cette notion de « devoir assumer sa nature » – le Conte de la Grenouille et du Scorpion :
« Il était une fois, au bord d’une rivière, une Grenouille solitaire. Elle se repose, quand tout à coup surgit un Scorpion. Apeurée elle s’écrit : «Scorpion, je t’en supplie, ne me tue pas !» «N’aie crainte Grenouille, j’ai besoin de traverser cette rivière. Amène-moi sur l’autre rive en me portant sur ton dos et je te laisse la vie sauve.» «Très bien, mais si je te fais traverser, tu me promets de ne pas me faire de mal une fois arrivés sur l’autre rive !» «Je te le promets !» Et d’un bond, le Scorpion saute sur le dos de la grenouille qui commence alors à s’enfoncer dans les eaux tumultueuses de la rivière. Elle nage difficilement à contre courant, quand à mi chemin elle sent une douleur atroce sur son épaule, une douleur qui commence à la paralyser. Elle réalise alors que le scorpion vient de la piquer. «Ah Scorpion ! Mais pourquoi m’as-tu piqué ?» «Excuse-moi Grenouille mais ça a été plus fort que moi ! Je suis désolé !» Emportés l’un et l’autre dans les flots de la rivière, la Grenouille dans un dernier souffle lui dit : « Mais c’est idiot, maintenant nous allons mourir tous les deux, nous allons nous noyer ensemble. Pourquoi Scorpion ? Pourquoi m’as-tu piqué ?» Et le scorpion, avant de sombrer dans les eaux tumultueuses, lui répond : «Parce que c’est dans ma nature».

Moralité : « Nul n’échappe à sa nature ». Ici, « la nature » du scorpion est de piquer par réflexe, ou par plaisir et de ne pouvoir s’en empêcher. Ainsi tout ce qui est inné : des réflexes, des besoins, un comportement et/ou un métabolisme définis sont les composantes mêmes d’une « nature ».

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Pour l’être humain, les exemples sont nombreux : malgré l’ingestion d’une même alimentation, certains vont prendre vite du poids et d’autres au contraire ne prendront ni muscle, ni gras. Face à une même situation anxiogène, certains seront très stressés alors que d’autres ne connaitront jamais le stress. Avec un même nombre d’heures de sommeil, certains seront fatigués et d’autres se sentiront complètement reposés. Certains sont sans cesse positifs, d’autres peuvent essayer de l’être mais c’est plus difficile. L’Ayurveda, en établissant une nature profonde selon la constitution de chaque être, va vous expliquer toutes ces différences, comme elle le fait depuis des millénaires.

Pour bien comprendre, commençons par le commencement : la Nature à travers les cinq éléments :

LES CINQ BHÛTAS

BHÛTA signifie en sanskrit élément. Le chiffre 5, pancha en sanskrit, est un chiffre très symbolique et fréquent dans la culture védique. Les cinq éléments importants, PANCHA MAHA BHUTA, selon l’Ayurveda sont :

L’Ether, AKASHA : aussi traduisible par l’espace, c’est le vide invisible, un vide intercellulaire comme interplanétaire.

L’Air, VAYÛ : venant du premier élément dès lors qu’il se condense, tout aussi invisible.

Le Feu, TEJAS ou AGNI : venant du choc des deux premiers éléments, il est visible mais lui aussi d’une immatérialité impalpable.

L’Eau, APA : venant de la condensation du troisième élément, visible et plus matériel que les précédents, il est soumis à la gravité et épouse les formes de ce qu’il touche

La Terre, PRITHIVI : dépôt de l’eau, c’est le seul élément solide, lui aussi est soumis à la gravité

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Cet ordre d’énumération correspond à la conception du monde selon l’Ayurveda, très proche de la conception du big-bang :

« Au commencement, il y a le cosmos, cet univers hors du temps, ce néant qui n’en est pas un, cette stagnation infinie, ces ténèbres obscures et sombres, cette substance du vide, cette matrice originelle de l’atome : l’ETHER.

En son sein, dans cette immobilité et ce silence, à peine perceptible, un mouvement se crée, d’abord discret puis plus fort, prenant petit à petit de l’énergie jusqu’à donner un courant puissant,  l’animation, l’essence de la vie : l’AIR.

Vient alors l’inévitable, le conflit, cette violence nécessaire aux cycles perpétuels qui donnent destruction puis création, cet ordre du chaos, éther et air, deux forces qui s’entrechoquent, une explosion qui donna l’étincelle de vie :  le FEU.

Vient la semence, cette résultante qui dégouline, cette sève précieuse, par ce feu fort et fier si lumineux et si chaud, cet élément qui brûle et brille au point de créer à son tour une condensation moite, son alter-égo et son contraire : l’EAU.

Puis à son tour, l’eau stagne et se concentre en mère nourricière tel l’éther, commence à créer des courants pour se déplacer imitant l’air, acquérant force, puis créant à sa façon une semence comme l’a fait le feu pour elle, donnant naissance à un dépôt  : la TERRE.

Ces cinq éléments sont sources du tout. On les retrouve en tout. De façon intrinsèque, ils constituent l’essence de chaque cellule – de chaque être vivant, homme ou animal, comme dans chaque plante et brin herbe, chaque matière. Ils sont là, en lutte perpétuelle de dominance, déséquilibrés par leur combat incessant, s’opposant les uns aux autres tout en se nourrissant les uns des autres dans leur complémentarité, certains plus vaillant, plus puissant, mais c’est une lutte en interne qui ne cesse jamais tant qu’il y a de la vie. »

Résultant les uns des autres, ils sont considérés de façon indépendante avec chacun leurs attraits et leurs particularités. Ces éléments sont reliés aux :

5 organes de connaissance, JNAN INDRIYA : l’ouïe, le toucher, la vue, le goût, l’odorat
5 organes d’action, KARMA INDRIYA : la bouche, les intestins, les mains, les pieds, les organes génitaux
5 essences ou éléments subtils, TANMATRA : le son, le toucher, la forme, le goût, l’odeur
5 doigts de la main : le pouce, l’index, le majeur, l’annulaire, l’auriculaire

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Selon l’Ayurveda, dans chaque cellule de chaque être vivant ces cinq éléments sont présents dans des proportions différentes à travers trois humeurs, les Doshas. Le premier, Vata, est constitué de l’éther et de l’air, le second Pitta, du feu et de l’eau et le troisième Kapha, de l’eau et de la terre.

C’est cette proportion qui paramètre notre nature, notre constitution et nous différencie les uns des autres. Elle se fait dès notre conception, au moment de la division et création cellulaire. C’est pourquoi le moment et le lieu de la conception sont plus importants dans l’Ayurveda que le moment et le lieu de la naissance.

LES TROIS DOSHAS

DOSHA signifie en sanskrit humeur, mais aussi erreur. Ce terme qui vient du latin humor signifie « liquide », « mouillé » … d’où « humide ». A la base, ce terme fut créé en médecine pour parler des les liquides du corps humains, les fluides corporels.

C’est exactement ce que sont les DOSHAS des humeurs, des fluides sans cesse en mouvement. La conception de l’Ayurveda repose beaucoup sur cette notion de la mouvance qui est une métaphore de la vie. Pour nous autres occidentaux, c’est difficile de comprendre une science dans ce sens car nous aimons placer les choses dans des cases. Il faut bien comprendre ici que les doshas sont tels des énergies qui circulent sans cesse, complémentaires – un peu tels des bulles d’huiles dans une lampe psychédélique – ainsi quand l’un diminue, les deux autres ou un des deux autres augmente(nt). C’est ainsi qu’on comprend la notion d’équilibre et déséquilibre.

Comme dans le Yoga, l’Ayurveda a pour but l’équilibre – en l’occurence des doshas. Ils sont présents bien sûr à l’intérieur du corps, mais aussi à travers le temps et l’espace, l’univers qui nous entoure. Ainsi, les trois Doshas sont présents dans les trois âges de la vie de l’individu, les différents moments de la journée/nuit, les différents moments de l’année, à savoir les saisons.

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VATA

Il est le plus important des trois doshas car il représente et apporte le mouvement, il est le symbole de l’énergie et donc de vivacité – c’est pourquoi les personnes à dominances Vata sont des hyperactifs qui n’aiment pas trop dormir.

Pour définir l’énergie, les Vedas donne une image pareil au vent : que vous pouvez sentir et percevoir sans pour autant le voir ni tenir dans la main.

Vata est sec, lumineux, mobile, extensible, un peu froid, rugueux et claire.

La qualité sèche du Vata se retrouve dans le corps a travers une nature fine et mince. Cheveux, ongles, dents et peau apparaissent secs. À cause de cette sécheresse les personnes de constitution Vata dorment peu et restent éveillés.
A travers la nature lumineuse de Vata le transit, les mouvements et l’activité de ces personnes sont rapides.
De la nature mobile de Vata résulte une instabilité et des excès de mouvements à travers les articulations, les sourcils, les lèvres, la langue, …
La nature expansible de Vata prédomine dans les vaisseaux sanguins et le comportement des personnes qui commencent toujours avec facilité un travail mais s’ennuie assez vite et s’en détourne facilement. Ils apprennent vite mais il oublie aussi vite.
La nature froide leur donne un corps froid, une intolérance au froid et une sécheresse du corps.
La rudesse de Vata donne des cheveux, des ongles, des dents et un visage rugueux.
La qualité claire de Vata se manifeste par des craquements dans les articulations durant les mouvements. Les désirs et les envies naturelles sont dirigés vers la nourriture et les lieux ayant une ambiance positive.

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– PITTA

Il est une force de feu, cependant on considère deux mélanges possibles pour ce dosha : éther et feu, mais aussi feu et eau. Cette double considération nous ramène à la considération même de l’eau dans l’Ayurveda : c’est l’élément qui résulte du feu – tandis que l’occident et le monde moderne a tendance à les opposer, c’est ici une erreur.

Cependant sa nature de feu ne doit pas être confondu avec Agni. Pour exemple, si vous mettez du ghee (beurre clarifié)sur du feu, il va l’attiser. Cependant sur vous buvez du ghee il va diminuer Pitta.

Pitta est chaud, pénétrant, légèrement nauséabond, fluide, aigre et piquant.

A travers la qualité du chaud les personnes Pitta ont un métabolisme rapide. Ils ont un très bon appétit et souvent soif. Ils ont des tendances aux éruptions cutanées. Ils ont les cheveux doux mais une tendance à la calvitie et a avoir des cheveux gris de façon prématurée. Leur peau peut rider de façon prématurée. Ils ont des tendances aux problèmes gastriques – stomatite.
A travers la propriété pénétrante les gens qui Pitta ont un très grand pouvoir digestif – ils doivent manger et boire beaucoup. Ils sont facilement bouleversée, en colère et ont peu d’endurance.
Dû à la fluidité de Pitta, les muscles et les articulations sont assez relâchés. Ils sont capables de rejeter de très grandes quantités de scelles et d’urine.
Ils ont une tendance à avoir une haleine et une sueur odorantes.
À cause de la nature aigre et piquantes, ils ont une libido et une sexualité limités.

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KAPHA

Il est tire sa force de la stabilité, symbolique forte de la terre. Ce qui fait que les personnes Kapha sont assez léthargique et aiment beaucoup dormir.

Ses sept qualités : huileux, froid, lourd, lent, visqueux, doux, stable

Kapha est onctueux, lisse, doux, suave, stable, dense, lent, rigide, lourd, froid et propre.
A travers cette nature onctueuse, ils ont un corps huileux, naturellement lubrifié.
A travers la qualité douce, ils ont un visage doux et un air aimable.
À travers leurs qualités suaves, ils sécrètent de grosses quantités de fluides sexuels et ont une très bonne libido.
La qualité de stabilité leur donne un corps fort, bien construit et stable.
La qualité dense apporte de l’ampleur au corps et aux organes.
De la qualité lente résulte du coup une lenteur dans l’activité, incluant une lenteur pour manger.
De leur nature rigide découle une difficulté à se mettre travail et une aptitude être très facilement bouleversé.
La qualité lourde amène de la stabilité et de la lenteur dans les mouvements.
De la qualité froide résulte un appétit pauvre, une soif rare, un corps froid et peu de sécrétion de sueur.
La combinaison des qualités d’une personne Kapha lui permet d’être stable et forte.

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EXEMPLES POUR CHAQUE DOSHA 

Chaque Dosha a ses caractéristiques qui permettent de dresser les éléments d’une nature précise, en voici quelques exemples :

Morphologie

Les Vata sont plutôt minces, les Pitta des « faux minces » et qui prennent facilement du muscle, les Kapha ont une nature « large » dans l’ossature mais aussi de façon musculaire et/ou grasse.

Résultat de recherche d'images pour "body vata pitta kapha"Corps selon les trois humeurs de l’Ayurveda : Vata, Pitta, Kapha

Gestion du Stress

Les Vata sont des anxieux et des angoissés, les Pittas réfreinent beaucoup leur sentiments et sont beaucoup dans la colère, la rage, voir le ressassement négatif (le français est très Pitta 😉 ) et les Kapha ne connaissent pas le stress, ils en ignorent les symptômes.

Gestion de la mémoire 

Les Vata apprennent très vite et oublient très vite, les Pitta apprennent moins facilement et retiennent de façon sélective/affective, les Kapha ont du mal à apprendre, par contre ils gardent en mémoire très longtemps.

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CONCLUSION

Ainsi chaque « nature » peut être lue et comprise à travers les doshas. Cependant une personne peut être dominée dans sa constitution par un ou deux doshas.

Il y a 9 constitutions possibles avec un dominant ou deux dominants. Dans le cas de deux dominants, il y en a toujours un légèrement dominant, on le place alors en premier dans l’écriture :

Vata / Pitta / Kapha
ou
Vata-Pitta / Vata-Kapha / Pitta-Vata / Pitta-Kapha / Kapha-Vata / Kapha-Pitta

Cette constitution inscrite à votre conception peut subtilement évoluée mais ne change pas sauf cas très exceptionnel. L’harmonie, le Sama Prakriti ou Tridoshaja, est le but même de l’Ayurveda : arriver à équilibrer aux mieux nos doshas.

La constitution des trois doshas équilibrés à 33,3333 % n’existe pas, c’est une perfection vers laquelle on veut tendre.

Vous comprenez ainsi combien aller contre sa nature peut être désastreux. Au-delà de la souffrance, ajouter un déséquilibre au déséquilibre déjà en place est la porte ouverte à des maladies et/ou troubles graves. Comme nul n’échappe à la fatalité des doshas, dans sa personnalité, tant que les maladies qui lui sont destinées (voir AYURVEDA – Chap II) – il est clair que l’Ayurveda s’établit clairement à travers cet adage : « Nul n’échappe à sa nature ».

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La Cérémonie du Réveil, les rituels de vie

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Nouveau post sur mon blog : Cérémonie du Réveil ! #nauli #ushapan #pranayamas #kriyas #yoga

samuel ganes

Déjà un an que ce blog existe – l’été dernier je le commençais avec un premier post intitulé L’EVEIL, qui aborde les rituels du matin au réveil. Je l’ai relu et me suis rendu compte que mes rituels du matin ont vraiment évolués et ce, grâce à mon approche approfondie de l’Ayurveda. Voici donc un nouvel article sur cette Cérémonie du Réveil auquel je vous encourage.

Les méthodes de yoga par le bais de rituels, voilà selon moi, LA PRATIQUE du yoga elle-même, celle qui se fait quotidiennement avec discipline, hors des classes de yoga, façonnée à votre personne : vos choix, goûts – mettez votre réveil quelques minutes plus tôt et prenez-vous un moment chaque matin pour célébrer votre corps, votre mental et votre esprit.

L’éveil est une naissance, une renaissance. On oublie trop souvent que chaque jour commence à travers l’aube, naissant des ténèbres nocturnes. C’est en soi une victoire de la…

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La Cérémonie du Réveil, les rituels de vie

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Déjà un an que ce blog existe – l’été dernier je le commençais avec un premier post intitulé L’EVEIL, qui aborde les rituels du matin au réveil. Je l’ai relu et me suis rendu compte que mes rituels du matin ont vraiment évolués et ce, grâce à mon approche approfondie de l’Ayurveda. Voici donc un nouvel article sur cette Cérémonie du Réveil auquel je vous encourage.

Les méthodes de yoga par le bais de rituels, voilà selon moi, LA PRATIQUE du yoga elle-même, celle qui se fait quotidiennement avec discipline, hors des classes de yoga, façonnée à votre personne : vos choix, goûts – mettez votre réveil quelques minutes plus tôt et prenez-vous un moment chaque matin pour célébrer votre corps, votre mental et votre esprit.

L’éveil est une naissance, une renaissance. On oublie trop souvent que chaque jour commence à travers l’aube, naissant des ténèbres nocturnes. C’est en soi une victoire de la lumière sur l’obscurité, du renouveau, de l’éveil à la vie sous tous ces aspects – cosmologique comme personnelle, du macrocosme au microcosme.

Rituels du matin en quatre temps : se lever, se nettoyer, se purifier, se nourrir.

I – SE LEVER EN 4 ETAPES

Les premières secondes de l’éveil sont importantes et peuvent conditionner votre humeur pour toute la journée, voir plus.

A – Moment présent et pensée positive

La première chose à faire quand vous ouvrez les yeux c’est de s’installer dans le moment présent, le ‘aujourd’hui » et de façon positive – « oui vous êtes chanceux de vous éveiller, tel que vous êtes, d’être en vie, là où vous êtes …  » – et abordez les tâches du jour dans votre tête avec compassion, sans angoisse ni sentiment négatif. (30 sec à 1 min)

B – Libération des énergies – la (re)Naissance

Comme une naissance, ouvrez-vous : inspirez profondément et expirez profondément, puis étirez-vous. Si vous aimez émettre un son quand vous bâillez au réveil : laissez-vous aller !
Le réveil est une célébration, alors célébrez ! Soyez conscient dans votre corps et votre respiration quelques secondes – cette connexion consciente est très bonne pour votre mental et votre corps. (30 sec)

C – Ferme et doux

Nous abordons ici le concept du corps/esprit où psycho et soma sont en interaction. Il faut sans tarder et avec douceur sortir du lit.
Passer de la stature allongée à celle debout peut nécessiter du temps pour certains, voir un passage par « je profite encore quelques minutes en restant couché ou en refermant les yeux » : c’est une erreur ! En effet, des études montrent que si vous restez couchés, refermez les yeux même, alors votre cerveau repart dans un nouveau cycle de sommeil léger et vous déréglez votre horloge interne – il en résulte des problèmes sur les phénomènes de réparation de votre métabolisme et sur vos rythmes veille-sommeil. Donc « wake-UP ! » (10 sec)

D – Eliminer

La première notion simple de détoxification du corps : l’élimination des urines et des selles en allant aux toilettes dès le lever. Préférez la posture assise –  position intermédiaire entre le coucher et le debout, elle permet surtout le relâchement des sphincters. Vous pouvez ajouter ici une douche anale (basti) pour éliminer encore plus les selles du côlon descendant et ainsi motiver le côlon transverse. Avis de trois proctologues différents : aucun risque à faire ça quotidiennement, du moment que l’eau est à température proche du corps et une eau pure – vous pouvez utiliser eau avec fleur de sel ou sérum physiologique pour éviter de déstabiliser l’équilibre ph et ionique.

II – SE NETTOYER EN 5 ETAPES

Avant de s’engager sur les pratiques de nettoyage, mettez de l’eau à chauffer (si possible avec une bouilloire réglable à 60°C) pour avoir une eau chaude pour les rites suivants (III – PURIFIER).

Activer notre système de détoxication dès le réveil est un processus d’une grande importance dans l’Ayurveda – le réveil remet la plupart de nos fonctions corporelles en mouvement, et par là-même la circulation dans le corps des éléments bons comme mauvais (toxines, bactéries, …). Pour éviter l’auto-infection et l’inflammation, il faut donc « purger » le plus possible ces mauvais éléments.

Le nettoyage de la bouche d’abord se fait en trois temps. Le réveil est le moment où notre bouche est le plus chargée en toxines, bactéries et autres agents pathogènes – qui se sont multipliés durant la nuit dans la cavité buccale pendant les plusieurs heures de notre sommeil. Les trois nettoyages de la bouche se pratiquent donc dès le réveil, avant de boire ou de manger, ou tout autre activité.

1 – DANTA DHAUTI, nettoyage des dents

Le classique nettoyage des dents est préconisé dans l’Ayurveda dès le réveil et avant d’avaler quoique ce soit. Il vous permettra de vous débarrasser des bactéries qui ont pullulées pendant la nuit dans votre bouche. Ainsi vous les recrachez plutôt que de les avaler et emmener la mauvaise haleine de la bouche à l’estomac.

Pratique : Brossage des dents et gencives avec un dentifrice ou poudre ayurvédique. En cas d’absence de brosse à dents, utilisez votre index ou faites uniquement le Gandush (voir n°3).

2 – HRID DHAUTI, nettoyage de la langue

Ce nettoyage, comme celui des dents et gencives permet de vous débarrasser au maximum des bactéries et autres impuretés possibles par l’extérieur de votre corps et non par ingestion.

Pratique : Il se fait par frottis de la langue avec un gratte-langue (en forme de U), ou sinon une cuillère ou une spatule. Vous pouvez aussi brosser votre langue avec votre brosse à dents. Attention pas plus d’une fois par jour, à raison de trois frottis sur la langue : à droite, au centre et à gauche, jamais plus !

3 – GANDUSH, bain de bouche à l’huile

Ce nettoyage est issu de l’Ayurveda et est très important. Après avoir brosser dents et langue et avoir cracher l’eau avec la plupart des toxines, il est bon de faire un bain de bouche aux huiles.
Cette pratique millénaire, « méthode socle » de l’Ayurveda, désintoxique le corps tout entier par le biais des muqueuses buccales. Les huiles ont un pouvoir « tirant », elles aspirent les toxines et leurs déchets. Préférez les huiles de coco ou de sésame, pour leurs vertus anti-bactériennes, anti-virales et fongicides, que vous pouvez coupler avec l’huile d’olive pour ses vertus anti-radicaux libres et anti-inflammatoires.

Pratique : Prenez une quantité d’huile comme une cuillère à café en bouche et passer cette huile partout dans la bouche. Attendez 2 minutes minimum, jusqu’à 15 minutes si possible. Puis recracher et rincez la bouche à l’eau. 

4 – NETI, nettoyage nez/oreilles

Neti est une technique qui permet de rincer et nettoyer les cavités nasales à l’aide d’une solution à base d’eau salée (Jala Neti) ou d’un cathéter (Sutra Neti). En mode Jala Neti, c’est-à-dire avec un liquide, le nettoyage se fait aussi dans les conduits auditifs qui communiques avec les conduits nasaux.

Pratique : – par douche nasale (Jala neti) avec du sérum physiologique ou avec le lota (mini-arrosoir pour le nez), rempli d’eau avec fleur de sel. Si vous n’avez pas de lota, commencez avec des capsules de sérum physiologique (on en trouve à bas prix dans toutes les pharmacies et/ou para-pharmacies). Ouvrez la fiole et introduisez-la dans la narine droite, pressez dessus pour verser le liquide (la moitié de la fiole) dedans, puis bouchez cette narine droite remplie afin d’expirer le liquide par la narine gauche. Faites de même de l’autre côté.

– par une sonde ou un cathéter (Sutra neti) qui permet le nettoyage et le massage des parois nasales en faisant passer celui-ci d’une narine à la bouche. Attention à utiliser un cathéter propre, que vous pouvez humidifié, puis enfoncez dans une narine puis récupérer l’autre bout en fond de gorge et ensuite en saisissant chaque côté du cathéter, faites des petits mouvements de va-et-viens. Faites de même de l’autre côté.

Profitez-en ici bien sûr pour vous nettoyer le visage à l’eau en même temps.

5 – NAULI, nettoyage du ventre

Voici la pratique à retenir par excellence ! Si il y a une méthode à retenir : c’est NAULI ! Faites-le tous les matins et vous verrez très vite les bénéfices. Appelé en bon français le « barattage abdominal », Nauli consiste, dans une rétention poumons vides, à rentrer le ventre dans un premier temps, puis plus tard à force de pratique de produire un mouvement rotatif de la partie centrale de l’abdomen, tel une vague.Nauli fait partie de ces pratiques légendaires dont l’énumération des bienfaits remplissent les pages des anciens textes de Yoga : Procure un massage vigoureux des organes situés dans la région abdominale : estomac, rate, pancréas, foie et vésicule biliaire, intestins et côlon / Stimule le cœur et la circulation sanguine / Stimule l’irrigation cérébrale / Stimule le feu digestif et nettoie les poumons / Retire l’air vicié des poumons / Accélère considérablement les échanges gazeux du fait de la rétention à poumons vides / Régule le transit – éliminant la constipation ou la diarrée / Stimule le système immunitaire / Stimule la sécrétion de la sérotonine ( sécrétée à 95% dans l’intestin) et donc conditionne notre comportement et nos humeurs… et enfin le chakra du nombril Swadhisthana est relié au nez – la pratique de Nauli débouche souvent les fosses nasales.

La chose la plus importante et la plus bénéfique est ce qui se passe dès lors que vous faites une rétention poumons vides – votre cerveau, dans un signal de survie, va commander une chose incroyable à votre rate : la sécrétion de globules rouges pour aller chercher le peu d’oxygène dans le sang et le ramener au cerveau. Cette fonction de création d’hématies étant déjà celle de votre rate à votre stade foetal (1er à 5e mois) puis c’est le foie qui le fait (6e à 9e mois), et enfin la moelle épinière après votre naissance et toute votre vie. Ceci va avoir deux conséquences : une surproduction de globules rouges dans les sang pendant quelques heures (180 à 240 minutes) et du coup un taux d’oxygène capté par l’inspiration beaucoup plus important. Oxygénation du métabolisme > Alcanisation du corps > Arme redoutable contre l’inflammation du corps.

Pratique : Prenez une inspiration profonde, suivi d’un expire pour vider les poumons. Les poumons vides, rentrez le ventre et contractez de façon à avoir cette impression que l’estomac remonte dans la cage thoracique. Restez ainsi en apnée quelques secondes puis relâchez quand vous avez besoin de reprendre de l’air. Répétez sur une série de tris à six fois. Préférez le faire le matin à jeun.

II – PURIFIER EN 3 ETAPES

1 – USHA PAN, la boisson de l’aurore

« L’eau du matin » est devenue très répandue depuis quelques mois/années. A l’origine c’est une pratique qui nous vient de l’Ayurveda : l’Usha Pan (usha : aube / pan : boisson). Cette pratique de boire de l’eau chaude à jeun au réveil pour réhydrater le corps et mieux le purifier a été repris, déformé et un tant soit peu détourné de sa forme première.

Vous faites peut-être parti des gens qui se sont mis à boire de l’eau chaude dès le matin avec du citron dedans. Cette mode nous vient d’une américaine Cynthia Sass et son « eau de Sassy », à la base eau contenant citron, gingembre, et parfois concombre, menthe et/ou sauge, et ayant des vertus purifiantes et amincissantes. On en a retenu que le citron, aliment acide, s’alcalinisait à travers la digestion et pouvait ainsi alcaliniser le corps.

La présence du citron est pourtant une erreur et source de véritables problèmes : le premier, vous pouvez faire partie des 20% à 30% des personnes qui font de l’acidose et qui donc n’alcanisent pas le citron au niveau de l’estomac, du coup vous sur-acidifiez votre corps, vous entrainez l’inflammation.  Le deuxième problème et pas des moindres, c’est l’acidité du citron de votre bouche à votre estomac, passant donc par pharynx, larynx et oesophage. L’acidité du citron est pareille à celle du coca-cola : boiriez-vous du coca à jeun tous les matins ? C’est exactement ce que vous faites pourtant, acidifiant ces parties vulnérables avec un risque d’inflammation et donc de cancer. Pour finir enfin, l’utilisation de plantes comme remède qui serait le même tous les jours est une hérésie, dans l’Ayurveda et comme dans toutes les médecines et thérapies alternatives. La force d’une plante quelqu’elle soit pour être efficace sur votre organisme réclame d’être utilisée en cure de 1 à 3 mois et d’en changer.

Pour revenir aux origines : la règle première de l’Usha Pan n’est pas ce que vus en allez mettre dans l’eau, mais dans quel contenant vous allez mettre l’eau – en l’occurence dans un verre en cuivre. Depuis des millénaires, dans les pays d’Asie comme du Moyen-Orient on fait des gourdes, des verres et des pichets en cuivre. On retrouve également énormément de bijoux en cuivre dans les anciennes civilisation (égyptienne, minoenne, …) dont on vantait les vertus.

Le Cuivre contenant l’eau, va lui transmettre ses bienfaits : anti-bactérien, anti-fongicide (très bon pour supprimer la candidose buccale), donc anti-infectieux et anti-inflammatoire, stimule l’assimilation de la vitamine C, combat l’anémie contribuant activement à la multiplication des hématies, décongestionne le foie, contribue a une meilleure assimilation du calcium et du phosphore, stimule des fonctions cognitives, dont la mémoire, contribue à l’équilibre hormonal, régulant les sécrétions de la thyroïde, de l’hypophyse et des glandes corticosurrénales.

Donc un conseil : arrêtez de mettre n’importe quoi dans votre eau chaude du matin, une eau pure se suffit à elle-même, par contre ne le mettez plus dans n’importe quel contenant : optez pour le gobelet en cuivre !

Pratique : Une eau tiède ou chaude, n’excédant pas 60°C à boire tranquillement à jeun dans un contenant en cuivre. Espacez le plus possible cette collation avec le premier repas qui suivra au moins 20 minutes après. 

2 – YOGA, le rituel du prana 

Prenez quelques minutes pour pratiquer afin de relancer l’énergie vitale (Prana) dans votre corps. Faire du yoga, c’est bouger son corps, travailler sur tous ses systèmes (nerveux, hormonal, immunitaire, …), replacer de l’équilibre et travailler sur le psycho à travers le soma. Cela permet aussi de suer et d’évacuer les toxines.

Essayez toujours de travailler l’ensemble du corps et les cinq Vayus, énergies diffuses dans le corps : Udana (zone tête, nuque, épaule et bras), Prana (zone tête, gorge, poitrine), Samana (zone digestive haute), Apana (zone digestive basse) et Vyana (fusion physique et énergétique du corps dans son ensemble). Il faut donc des étirements, renforcement musculaire, twist, flexions avant et arrière, équilibre.

En fonction du temps que vous avez, vous avez plusieurs possibilités.

  • 2/3 minutes : Salutations au soleil A – c’est simple, incomplet mais déjà bien.
  • 5/10 minutes : Salutations au soleil A et B – incorporez des postures différentes dans la B (Virabhadrasana A, puis B, puis UttitaParshvakonasana, Parivitta Parshvakonasana, …)
  • 15/30 minutes : Salutations au soleil A et B – puis une série courte d’asanas
  • 45/60 minutes : Salutations au soleil A et B – puis une série longue d’asanas

N’oubliez jamais de joindre le mouvement à la respiration et de finir toujours la pratique par 30 secondes à 2/3 minutes de Savasana, la posture de repos, allongé sur dos, immobile et relâché.

3 – BAÛCHARA, la douche 

Prendre une douche (plutôt rapide et une eau tiède ou fraîche) – l’eau vive permet de retirer les tensions, les toxines aussi avec la sueur. Le nettoyage de la peau est une notion importante dans l’Ayurveda. Préférez l’eau stagnante d’un bain les jours de repos ou pour les soirs.

IV – SE NOURRIR EN 3 ETAPES

1 – Le premier repas

Avant tout, une alimentation saine et légère – qu’on pourrait définir par « sattvique ». Il faut rappeler ici cet adage : « On est ce que l’on mange ». C’est d’autant plus vrai pour le premier repas de la journée, qui fait suite à un jeun de 6 à 8 heures correspondant à la nuit de sommeil.Pas de prises de position sur le lait de vache bourré aux hormones, le blé OGM plein de gluten qui englue les intestins, ou les jus de fruits qui ne sont qu’eau et concentré trop sucré de fruits sans aucun intérêt nutritif … Mais évitez bien sûr les aliments transformés avec additifs, conservateurs ou autres composants artificiels, évitez aussi les aliments trop cuits voir brûlés (comme toast). Préférez le végétal à l’animal (là encore pour évitez la transmission des antibiotiques, stéroïdes, etc …), préférez fruits frais à manger avec votre bouche, qui par malaxage développe des enzymes qui profitent à votre estomac, plutôt que des aliments broyés dans un broyeur ou les compotes.

Vous aurez toute la journée pour brûler vos calories, donc n’hésitez pas à vous faire plaisir sur ce repas du matin. Vous pouvez également prendre des compléments alimentaires en cure de 1 à 3 mois (spiruline, ashwaganda, …). Si vous êtes sur un jour de repos, n’hésitez pas à repousser le plus tard possible ce repas, de façon à prolonger les bienfaits du jeun de la nuit, de l’Usha Pan et du massage de Nauli.

2 – DHYANA, méditation

Il n’y a pas que le corps matériel à nourrir, le spirituel également. Prenez toujours quelques minutes pour une méditation. Vous pouvez faire de la méditation avec support – une application, un cd, une ambiance sonore, ou même avec réflexion à travers ces livres avec une pensée par jour à méditer par exemple.

Vous pouvez également méditer à travers une respiration consciente. En voici une simple et très efficace pour focaliser la concentration : Bhramari, la respiration de l’abeille.

On imite ici le son de l’abeille. Par cette résonance, on nettoie les sinus et narines qui se dilatent, on relance le système sanguin sur la zone oculaire et on nettoie les oreilles internes (méthode conseillée pour combattre les acouphènes). Cette résonance va se transmettre aux glandes endocrines au niveau du troisième oeil – ajna (l’épiphyse et l’hypophyse, l’hypothalamus) et ainsi  les motiver à sécréter plus d’hormones et neurotransmetteurs – il y a entre autres : la sérotonine qui régule les humeurs, la mélatonine qui permet l’endormissement ou encore l’ocytocine qui apaise et rend euphorique. Ainsi vous apaisez le mental et augmentez la concentration.

Pratique : Assis. Inspiration simple profonde par le nez pour faire une grande réserve d’oxygène. Sur un mélange d’expiration lente et d’apnée, on émet un son nasale, sur le palais et la glotte pareil à une abeille. Il faut tenter de rester le plus possible dans cet état de vibration par le son.

Les mains peuvent être apposées sur visage : pouce sur tragus pour boucher l’oreille, index sur yeux, majeur et annulaire sur le nez et auriculaire sur les commissures de la bouche. Ici faire résonner l’arrête nasale sous les doigts est une obligation. Pour commencer éviter de boucher tout de suite les oreilles. Il faut avoir une belle amplitude pour bien faire résonner, les oreilles bouchées amplifiant la résonance, on a tendance a baisser en bouchant les oreilles et du coup a diminué tous les effets.

3 – NADI SHODANA ou ANULOMA VILOMA ou SUKHA PURVAK, l’harmonie cérébrale

Appelée Nadi Shodana ou Nadi Shogana qui signifie le nettoyage ou la purification des nadis (faisant référence aux nadis – pingala à droite et ida à gauche) mais aussi Anuloma Viloma qu’on peut traduire par « courant et contre-courant » et donc « va et viens ». Vous pouvez aussi trouver le terme Sukha Purvak – Sukha signifiant agréable et confortable et Purvaka « qui s’exécute avant les autres pratiques », soit l’introduction plaisante.

Pour faire rapide :
1 – notre cerveau est composé de deux hémisphères aux rôles distincts, le gauche est l’actif (prana, force vitale pour le yoga) et le droit le réceptif (chitta le mental)
2 – les hémisphères de notre cerveau sont reliés « en tir croisé » à chacun des côtés de notre corps : notre hémisphère gauche est relié au côté droit du corps, et donc à notre narine droite, vice versa, notre hémisphère droit est relié au côté gauche du corps, et donc à notre narine gauche.
3 – la plupart du temps, nous ne respirons jamais avec la même intensité des deux narines, il y a toujours un flux d’air dominant. Toutes les soixante à quatre-vingt minutes, soit 24 à 18 fois par jour, cette dominante respiratoire change de narine et donc de côté. Important d’ajouter ici que pendant chaque transition, il y a une courte période d’égalité entre les narines.

En fonction de cela, si votre souffle est dominant à droite, vous êtes dans une phase active, si il est dominant à gauche, vous êtes dans une phase réceptive. Vous pouvez ainsi mieux comprendre et donc gérer votre état mental. Il faut juste reconnaitre quelle est la narine dominante. Suivant cette théorie, l’alternance de la respiration de droite à gauche rééquilibre les deux hémisphère de votre cerveau  d’où un équilibre mental et de la motricité. Améliore le sommeil. Réduit le stress et l’anxiété. Oxygénation du sang et des organes. Régulation de la thermogenèse. On prépare le cerveau et l’ensemble du corps à un état propice à la méditation.

 

Pratique : 

Assis ou couché. Main droite en pratique sur visage, main gauche en « compteur ». Dans la culture orientale, indienne comme arabe d’ailleurs, ces pays où la chaleur entraine des taux bactériens important et l’eau peut être rare, on adopte le concept d’hygiène suivant : la main droite est utilisée pour le visage, pour manger par exemple, tandis que la main gauche sert pour les pratiques à risque sanitaire et donc on ne la porte jamais au visage.

La main droite est en Shiva mudra (point fermé avec seulement pouce et annulaire/auriculaire sorties) et la main gauche en « compteur ».

  • Visage + Main droite :

Inspirez par les deux narines puis …
Bouchez la narine droite avec le pouce de la main droite
Expirez par la narine gauche jusqu’à poumons vides, puis inspirez toujours par narine gauche jusqu’à poumons pleins
Rétention poumons pleins
Changez en retirant pouce de la narine droite et appliquez annulaire/auriculaire sur la narine gauche
Expirez par la narine droite jusqu’à poumons vides, puis inspirez toujours par narine droite jusqu’à poumons pleins
Rétention poumons pleins
Changez de nouveau les doigts
Bouchez la narine droite et expirez par la narine gauche, puis inspirez, rétention
Changez
Bouchez la narine gauche et expirez par la narine droite, puis inspirez, rétention

Quand vous avez bouché narine droite, puis narine gauche, avec expire et inspire de chaque côté, vous avez alors fait un cycle de respiration, soit les deux narines.

Quand vous revenez au pincement de la narine droite avec le pouce de la main droite, vous considérez un cycle de respiration et vous pouvez compter une phalange sur la main gauche. Une phalange correspond à un cycle de respiration (narine gauche expire/inspire + narine droite expire/inspire).

Rappelez-vous qu’à chaque narine on commence par l’expiration suivie de l’inspiration. En Occident nous avons pour coutume de dire « inspirez, expirez », en orient c’est le contraire : on expire pour mourir et on inspire pour revivre, c’est le souffle symbolique de la réincarnation. D’un point de vue pragmatique, cela vous permet de faire les rétentions poumons pleins et non le contraire pour ne pas mettre le corps en état de stress.

  • Main gauche :

Avec votre pouce vous compterez les phalanges de vos quatre doigts restants : index, majeur, annulaire et auriculaire, soit 3 phalanges x 4 doigts = 12 phalanges. Comme on peut le faire avec un chapelet.
Vous pouvez compter de haut en bas et de bas en haut de l’index à l’auriculaire. Cependant apprenez que  le comptage traditionnel se fait en spirale soit : index 1,2,3 majeur 3 annulaire 3, auriculaire 3,2,1 annulaire 1, majeur 1,2 et enfin annulaire 2.
A chaque cycle de respiration – narine + narine gauche – vous comptez une nouvelle phalange. Quand vous avez fini vos douze cycles, reprenez la respiration avec les deux narines. Puis adoptez la position de repos.

Si vous manquez de temps, 4 ou 6 cycles de respiration seront déjà les bienvenus ! Cette pratique est réellement LA méthode pour rééquilibrer le mental et le préparer attaquer une nouvelle journée !

POUR CONCLURE

Dans l’Ayurveda, on appelle Dincharya, les rituels qu’on introduit dans sa vie au quotidien. Cette discipline permet de maintenir l’équilibre des trois énergies : mentale, corporelle et spirituelle.

C’est la motivation qui vous poussera à faire des changements dans votre vie, qui vous fera adopter de bonnes méthodes pour votre bien-être, mais seule la discipline vous permettra de les continuer sur le long terme et d’en profiter réellement.

Imposez-vous des rituels. Commencez par 2/3 tous les matins, puis au fur et à mesure des mois et des années, d’autres s’imposeront à vous (certains mêmes hors de cette liste).

Rappelez-vous que tout(e) yogi(ni) est un(e) guerrier/guerrière : chaque jour de notre vie est un combat, alors armez-vous le mieux possible avec ces rituels qui renforcent tout votre être et foncez !

SIDDHIS, ou la part surnaturelle du YOGA

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Dans la culture du yoga, on oublie souvent les anciens principes car trop spirituels ou trop éloignés de notre réalité, c’est le cas des Siddhis – les pouvoirs surnaturels qu’on obtiendrait grâce à la pratique du yoga. Ressusciter régulièrement au cours de l’histoire de l’humanité, les siddhis comme les miracles du monde religieux doivent faire front à l’évidence implacable de la science toujours plus grande et forte dans ce monde moderne qui met le spirituel et la magie à mal, au point qu’on pourrait les croire éradiqués. Et pourtant …

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Yoga / Siddhi – Yogi / Siddha

Le yogi qui obtient ces siddhis, terme sanskrit traduisible par « accomplissements », devient alors un siddha. Dans les Yoga-Sutras, Pantajali énonce cinq origines possibles des siddhis : par la naissance (janma), par la consommation de plantes (auṣadhi), par l’ascèce (tapas), par les mantras ou encore le Samâdhi. Discipline, pratique, hérédité, dévotion et nutrition sont donc de mise. 
Il y a les huit pouvoirs physiques et les trente autres, subsidiaires. Ces pouvoirs surnaturels sont pour exemple : rétrécir aussi petit qu’un atome (animâ), devenir très léger – ce qui induit des postures d’équilibre et surtout la fameuse lévitation – (laghima), devenir très grand (mahimâ), devenir très lourd (garima), se transporter dans n’importe quel lieu et à n’importe quelle époque (prapti), voir tous ses désirs s’accomplir (prâkâmya), contrôler les esprits et les éléments (vashitva), avoir la suprématie divine (ishitva), ou encore le dernier la satisfaction totale (kâmâvasâyitâ) quand on a eu les trente pouvoirs dont connaissance du monde céleste, de la mort, des planètes, du mouvement des étoiles, les visions d’être surnaturels …
Ainsi le simple pratiquant devient un magicien, un sur-être avec tout ce que ça peut comporter de fascinant. Les sadhus sont d’ailleurs l’incarnation même de cette identité, de celui qui renonce pour obtenir sa dimension surnaturelle. Mais le yogi d’aujourd’hui est-il dans le renoncement ?

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Des Théosophes aux Hippies 

Les Siddhis ont fasciné la Société Théosophique dont la créatrice, l’extravagante Helena Petrovna Blavatsky, se disait elle-même investie de nombreux pouvoirs. Les siddhis sont d’ailleurs la cause même des théosophes, communauté qui s’est créée dans le seul but de travailler à la transcendance l’être humain par l’éclosion de ses pouvoirs surnaturels possibles – ces trois principes étant de former une Fraternité Universelle de l’Humanité, sans distinction de race, de sexe, de niveau social ou nationalité, de faire une étude comparée des Religions, des Philosophies et des Sciences, et surtout d’étudier les lois inexpliquées de la Nature et les pouvoirs latents dans l’Homme.

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La Société théosophique a pour devise :  » Aucune religion n’est au-dessus de la Vérité  » – préférant miser sur la part surnaturelle intrinsèque de l’humain que celle des théories religieuses. Parmi ces membres éminents, on retrouve Thomas Edisson, le duo Rudolf Steiner et Ita Wegman qui ont créé la marque Weleda, Annie Besant à qui l’on doit la théorie de l’Age du Verseau (Age of Aquarius) qui sera repris par les hippies, sans oublier Krishnamurti qui sera endoctriné adolescent, et considéré comme leur nouveau messie, avant de dissoudre cette société et de leur affirmer qu’ils sont dans l’erreur – il passera le reste de sa vie à combattre la pensée même de la spiritualité et du conditionnement.

D’ailleurs il est étonnant de voir que les membres imminents, mis à part Krishnamurti, étaient tous des intellectuels occidentaux, mais que leur quartier général était établi à Chennai en Inde – Gandhi lui-même a été très influencé par cette communauté, et il confia d’ailleurs :  » La théosophie est la fraternité des hommes. C’est l’hindouisme dans ce qu’il a de meilleur « , déclarant également que sa rencontre avec les théosophes éveilla en lui sa mission de libérateur de l’Inde.

Fondée en 1875, dans les pas du spiritisme fondé lui en 1857 par Allan Kardec, il est drôle de voir qu’un siècle plus tard, au cours des 60s et surtout 70s, les hippies vont rallumer la flamme des croyances transcendantales et de la part surnaturelle de l’humain. C’est d’ailleurs à cette époque que va naître un autre phénomène qui fera la part belle aux siddhis : Star Wars.

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Que la force soit avec toi

Cette superstition du pouvoir par la discipline et la pratique (on occultant les liens du sang, quoique) a été très bien repris d’ailleurs par Star Wars – produit cinématographique des 70’s ! Ce n’est pas pour rien d’ailleurs que la saga, en plus d’emprunter l’identité du Yogi pour en faire un Jedi, est truffée de noms empruntés au sanskrit : padawan : élève, yod’dha : guerrier, padmé : fleur de lotus, etc … 

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Il ne faut pas occulter ni minimiser l’incidence spirituelle qu’a pu avoir ces films sur des générations quand à la considération de pouvoirs surnaturels chez l’homme. C’est d’ailleurs à cette époque que les bande-dessinées de Marvels Comics remportent un gros succès (même si trente ans plus tôt les DC Comics charmaient déjà les esprits), l’âge d’argent dit-on, avant d’entamer l’âge d’or à travers le cinéma : Superman avec Christopher Reeve arrivera en 1978 et ouvrira le bal à de nombreux films de Super-Héros jusqu’à nos jours – Spiderman, les X-men, … 

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Le « mutant » (super héros ou non) est alors un être qui a des pouvoirs qui font de lui un sur-être et dont le fantasme implique une valeur sacrée, voir divine car par la force de son pouvoir, on le remarque, il brille. Rappelons nous ici, qu’étymologiquement le mot Dieu (en sanskrit : devah, en grec : dios, en latin : deus – qui donnera diem d’où viennent les termes liés à jour : dies, day, diary, diurne, …) signifie « briller ».

Ainsi briller aux yeux des autres par ses apparents pouvoirs, donne à l’être qui s’expose une part divine, une surestime de lui par les autres – le principe même qui amplifie l’égo, détruisant le sentiment d’alter-égo aux autres. Ainsi l’exhibition des postures n’est-elle pas contreproductive à la notion du yoga qui est de tuer l’égo ? Terrible dilemme, car ne pas exhiber le yoga, c’est ne pas le présenter, le proposer et revenir à l’âge ancien où seule une élite s’adonnait à cet art, cachés dans les bois ou dans des ashrams. Que doit-il faire le yogi ? Et que se passe-t-il si il ne s’expose pas ? Il ne brille plus alors ?

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Yogi Moderne – Sur-être Spirituel ou Surenchère de l’égo ?

A coup d’acrobaties et de postures difficiles (comme le fameux handstand, la posture d’équilibre sur les mains, nouvelle super-posture obligée, sans oublier l’hypersouplessse du contorsionniste qui met sa tête dans son cul), ou encore de nouveaux concepts de yoga (ah bon c’est du yoga ça ? ah ok) : on tente de briller à travers le yoga quitte à éteindre petit à petit l’un de ses principes qui est de tuer l’égo. 

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Dans notre monde moderne de la consommation où l’image est l’arme première, internet est inondé de ces photos et vidéos de yogis qui enseignent (yogis super-stars comme on dit aux US). Le simple yogi devient alors un magnifique siddha, un sur-être qui défie les lois de la gravité et de l’anatomie humaine, c’est un magicien qui attire l’attention, qui brille – c’est un dieu moderne.

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On admire. On s’émerveille … puis on écoute cette petite voix qui sommeille en chaque âme de yogi : « Euh … mais ça ne te dérange pas un peu quand même tout ça ? Cette surenchère n’est-elle réellement pas en train de détruire les principes premiers du yoga ? » Tuer l’égo, véhiculer une discipline de bien-être et non de sur-être, une pratique qui fait du bien à ton corps en le préservant en bonne santé (car l’art de la contorsion c’est quand même l’art de la destruction des cartilages, la dame qui met sa tête dans son cul : ses disques intervertébraux et l’état de son corps à 40/50 ans, on en parle ? Et sans aller aussi loin, les blessures irréversibles dont en grande partie au niveau des genoux chez de nombreux yogis passés un certain âge : on en parle ?), prôner un art de vivre accessible à tous (l’affichage constant de postures difficiles n’ont-elles pas d’effets néfastes sur les mentalités en décourageant certaines personnes qui vont se détourner de cette discipline ou donnant l’image d’un yoga désincarné de son aspect spirituel pour le réduire qu’à de la gymnastique de haut-vol ?), … Puis une autre voix surenchérit : « En même temps le yoga doit être beau, les postures sont belles, c’est bien aussi de montrer qu’avec du travail sur son corps on peut aller loin et se dépasser  » – une forme de transcendance donc ? Le fait est que cela pousse à la réflexion.

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« Faire absolument des postures difficiles n’est pas un but en soi.
Le yoga c’est dépasser ses acquis et non détruire son corps. »

Quoiqu’il en soit le yoga, pour s’adapter à ce monde moderne a dû renier certains de ses principes (aparigraha : la non-possession de biens matériels ou encore la dévotion à un Dieu) et le yogi-enseignant aussi. Soyons honnêtes, tout ça, c’est aussi dans un but précis : l’argent. Lui aussi c’est un super pouvoir non ? Car la vidéo, la photo, le twitt, le post : c’est aussi pour attirer, pour faire vendre le nouveau tapis, les nouvelles fringues ou l’enseignant qui tente juste de capter l’attention pour attirer des gens à son cours ou à son prochain atelier. Aujourd’hui le yoga est un business, quitte à désoler les puristes. Mais le yogi, parce qu’il enseigne en contre-partie d’argent perd-il de son âme ? Autrefois celui qui transmettait le yoga était brahmane, vivant comme un ascète, puis il fut un enseignant avec son propre centre, souvent aider financièrement par un maharaja, aujourd’hui c’est un busnissman/girl … Il faut vivre avec son temps – quitte à tomber dans la surenchère des nouveaux concepts à-tout-va (yoga nu, yoga aérien, yoga acrobatique, yoga avec chiens, yoga sur dos de cheval, yoga sur surfboard, sur barre de pole-dance, yoga en rave party ou dans un bar à bières tout en consommant, …) où la notion de yoga est très approximative, voir inexistante – mais du moment que ça fait du buzz sur le net, que ça fait rire ou étonne, et surtout que les gens payent pour en faire : welcome (car ici on ne connait pas « namasté ») !

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Et peut-être qu’au fond ces fameux siddhis sont bien réels – il y a aujourd’hui des enseignants de yoga qui deviennent célèbres « devenir très grand – mahimâ », à l’image du gourou d’antan, ils deviennent des gourous modernes, d’autres encore qui arrivent à réunir des dizaines, voir des centaines de personnes pour une pratique, et même convaincre des non-pratiquants à devenir de réels aficionados au yoga en quelques mois – « contrôler les esprits – vashitva », … Peut-être au fond que c’est le yoga le réel pouvoir par la force magnifique du lien, le yoga est siddhi / accomplissment.

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L’homme a toujours eu un inépuisable besoin de croire, de magie et de briller – l’enfant qui sommeille en chaque yogi(ni) et qui lui fait croire à la dimension surnaturelle de ce monde en fait un(e) siddha ne serait-ce qu’à travers le moindre souffle, le moindre effort, la moindre transmission d’un savoir ou d’une pratique, qui sont déjà le vrai pouvoir de la vie. Et au fond de soi, il y a cette petite voix qui dit : « le yoga est magique non ? »

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OM ou AUM

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AÖM, LA CREATION DU TOUT

Une seule syllabe et tout est dit. OM est le mantra originel, le Pranava Mantra – mantra du Prâna. Il est le son qui s’évanouit à travers un souffle, la vibration vitale par excellence.

Om, souvent écrit aussi AUM, est considéré, dans l’hindouisme dont il est issu, comme le son originel, à partir duquel l’univers cosmique s’est matérialisé. Il s’inscrit donc dans la culture védique, on le retrouve dans les textes sacrés les Upanishads.

Symbole fort, on le retrouve dans toutes les courants culturels qui se sont inspirées de l’hindouisme ancien comme le brahmanisme, le jaïnisme, le tantrisme, mais aussi chez les Sikhs, les bouddhistes, on le retrouve chez les tibétains, et même chez les chinois, où il est prononcé ân et chez les japonais ômu. Certains vont même à dire que le latin amen en serait un dérivé et ainsi pourrait se traduire par « ainsi soit-il ».

ECRITURE

Fait étonnant, la plupart des gens savent comment s’écrit AUM. En voici l’une des interprétation, elles sont nombreuses, déclinées pour certaines au symbole des différents éléments.

La version la plus connue étant A, l’état d’éveil, U, l’état du sommeil et M, l’état du rêve, surmontés de la virgule symbole d’illusion et le point la vérité absolue – le bindu, point qu’on retrouve sur le milieu du front, le troisième oeil. 

PRONONCIATION

Pour la prononciation, il y a deux façons de dire cette syllabe. La plus commune, et pour les puristes du sanskrit la « mauvaise », on le prononcera en deux sons : (ô)(m). Pour les « initiés » on prononce en trois sons distincts : (â)(ô)(m). Cette phonétique pourrait trouver naissance dans l’écriture admise de AUM.

AUM est une symbolique hindouiste, car en effet il représente la trinité divine du panthéon hindou :
A représente la création à travers le dieu créateur Vishnu.
U représente la permanence à travers le dieu Brahma
M représente la destructeur à travers le dieu Shiva.

On retrouve dans ce AUM toutes les unions des trinités symboliques : corps/esprit/âme, passé/présent/futur, … Selon les courants culturels et religieux qui l’ont accepté, Om a bien sûr d’autres symboliques et interprétations.

Cette prononciation a son importance. En effet, si vous parler une des 36 langues indiennes actuelles issues du sanskrit (hindi, marathi, ou ourdou) vous saurez que chaque lettre se prononce de deux façons : en fond de gorge, en tapant sur palais ou alors en avant de bouche, en tapant sur les dents ou en labial. 

AUM se prononce ainsi en trois temps : d’abord le A qui débute dans gorge sur les cordes vocales, puis le U ou O qui remonte sur la glotte et sur le palais et enfin le M  qui vient vibrer sur les lèvres et en nasal.

Le tout est lié, dans un souffle d’expiration. La vibration du fond est une forme réelle de la vie même du prâna. Cette résonance dans la cavité buccale et nasale a même un effet bénéfique, qui associé au souffle, a un effet sur votre système hormonale (vibrations sur les glandes sous-linguales – thyroïde et parathyroïde- et et sur les glandes au niveau du front, sous le cerveau – épiphyse et hypophyse-).

C’est la vibration première et divine de l’Univers. Essayez-le les yeux fermées sur une respiration mesurée. Vous comprendrez alors très vite la stupidité de prononcer OM comme on lance une pierre dans l’eau.

LE MANTRA

Réciter un mantra, c’est en quelque sorte assumer le spirituel pour avancer dans la pratique. Comme la prière, il est issu de cette mythologie de l’incantation, de la formule magique, de cette force du verbe dit à voix haute.

En sanskrit, le mot mantra se traduit par arme ou outil de l’esprit (manas-) et protection (-tra), d’où la définition usuelle de protection de l’esprit. Le mantra a pour objectif de canaliser le mental, ses vertus conjuguées à l’intention et à la concentration du récitant, sont très bénéfiques.

Le mantra est basé sur le pouvoir du son. C’est par sa vibration et par sa résonance que le son transforme son environnement, ainsi que la personne qui le récite. Comme le mantra est répété de nombreuses fois afin de produire un effet, il introduit donc la notion de cycle et de répétition.

Par ailleurs, la justesse de la prononciation du mantra a aussi une grande importante. Il est donc important de le maîtriser avant de le pratiquer. Il peut se lire à haute voix sur un ton neutre, mais aussi de façon mélodieuse.

Bien que les mantras sont liés à l’hindouisme et au bouddhisme, et donc en sanskrit, il vous est tout à fait possible de prendre des textes en français ou dans une langue de votre choix. Cependant une langue, comme le sanskrit, à la fois ancienne et à la sonorité particulière peut vous apporter cette sensation, cette impression de réciter une incantation, bien plus forte que si c’était avec votre langue maternelle.

De par le monde, les méditants et les yogis récitent ces mantras – il est aussi beau et symbolique, de voir que des êtres aux nationalités et aux cultures différentes peuvent, sans même se connaître, réciter un mantra qui leur ai pourtant familier. Peut-être que quand vous allez réciter votre mantra, au même moment, à l’autre bout du monde, un autre être humain récitera lui aussi ces mots.

On est alors dans l’essence même de la méditation : le travail de l’intime sur soi en harmonie avec les autres.

C’est une façon, d’un point de vue spirituelle, de se rapprocher des autres. Je prendrais pour exemple ce mantra : Om Shanti, shanti, shanti – shanti signifiant la paix – qui est un mantra à lui seul, et qu’on retrouve aussi dans certains mantras plus longs : ce mantra est un intime souhait, un viscéral désir de paix et de bonheur. Si le mot shanti est répété trois fois, c’est pour une bonne raison : le premier est pour soi, le second pour les gens que l’on connaît, des proches aux simples connaissances, et le dernier est pour les autres, tous ces individus qui sont le reste de l’humanité, avec qui nous sommes reliés, sans pour autant les côtoyer.

PRATIQUE DU MANTRA

Le mantra peut être utilisé de deux façons :

– comme support à la méditation, dit à voix haute, en leitmotiv, répété en boucle, pour arriver à une logorrhée ensuite de plus en plus sourde et voir à la fin totalement mental, la bouche fermée

– juste comme une introduction à la méditation, afin d’ouvrir le rite méditatif, appelant la concentration et le regard intérieur vers soi, comme au début d’une séance de yoga

Le mantra peut être récité ou chanté, dit une seule fois ou répété. Dans un concept de répétition, il se fait souvent avec un chapelet en main, le pouce comptant chaque graine du chapelet, qui sont au nombres de 108 chez les hindouistes.

Quelques exemples de mantras

Voici donc quelques mantras, deux courts et trois plus longs. Pour la traduction AUM sera ici traduit par « ô gloire à » Vous pouvez les lire à voix haute choisir celui ou ceux que vous préférez et vous les appropriez :

  • Le mantra de la paix :

    Aom Shanti Shanti Shanti Aom

traduisible par : Ô gloire à la Paix, à la Paix, à la Paix

  • Le mantra du lotus :Aom mani padmé hum

traduisible par : Ô gloire au joyau du lotus

  • Les mantras des chakras :

Voici les sons – des monosyllabes appelées bijas – qui entraînent des résonances profondes sur les chakras. Il en existe pour les six chakras partant du périnée jusqu’au front, il n’en existe pas pour le chakra au sommet de la tête. Récitation du bija va de paire avec la visualisation au point correspondant dans le corps. Ils peuvent être prononcés individuellement en répétition pour travailler sur un chakra précis, ou sur l’élément auquel il est rattaché :

LAM chakra racine, périnée – Muladhara, élément terre

VAM chakra sacral, sacrum/nombril – Swadisthana, élément eau

RAM chakra ventral, estomac – Manipura, élément feu

YAM chakra cardiaque, cœur – Anahata, élement air

HAM chakra laryngé, gorge – Vishuddha, élement éther

AOM chakra frontal, front – Ajna, les cinq éléments ici, Aum étant relié à tout l’Univers et donc à tous les éléments.

Ses bijas peuvent se réciter de deux façons :

LAM VAM RAM YAM HAM AOM : pour élever les vibrations de la force spirituelle individuelle vers la force spirituelle universelle.

AOM HAM YAM RAM VAM LAM : pour attirer à soi les vibrations de la force spirituelle universelle vers la force spirituelle individuelle.

  • Le mantra Asato Maa, qui vient des Upanishads :

Asatoma sat gamaya
Tamaso ma jyotirgamaya
Mrityor Maa Amritamgamaya

Traduisible par :

Conduis-moi de l’irréel vers le réel
Conduis-moi de l’ombre vers la lumière
Conduis-moi de la mort à l’immortalité.

Il est parfois conclu par l’ajout de : Om Shanti Shanti Shanti.

  • Le Gayatri mantra, qui vient du Rig-Véda :

Om bhūr bhuvah svah
Tát savitúrvárényam
Bhárgo dévásya dhīmahi
Dhíyo yó nah prachodáyāt

Traduisible par

Om, Cieux, Terre et Eau
Que l’excellent Soleil
Brillant, divin et pieux
Nous aide à méditer sur nos intellects galopants.

CONCLUSION

Vous pouvez bien sûr vous mettre en quête d’autres mantras. Pour les mélodies, vous en trouverez aussi à travers des artistes comme Deva Premal, Snatam Kaur, Dona De Lory, Tina Turner, et bien sûr également de nombreux artistes indiens comme Ravi Shankar.

Récitez, chantez, … trouvez la paix, quitte à faire tomber la pluie ! D’ailleurs en Inde on chante dans l’espoir que la pluie vienne justement pour les récoltes, il est marrant de voir que le concept cause à effet, chant-pluie, soit le même en Orient et en Occident, mais avec une connotation totalement opposée.

YOGA vs TERRORISME

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Les techniques du yoga pour combattre les sentiments négatifs (peur, tristesse, colère) dus aux actes terroristes.

Après les évènements du 13 Novembre 2015 à Paris, chacun a été touché de près ou de loin par cette violence qui donne naissance à des sentiments négatifs.

Nait en chacun la peur par un sentiment d’insécurité, la tristesse par un sentiment de perte et de deuil, la colère d’un sentiment d’injustice, donnant eux-mêmes naissance à d’autres sentiments négatifs : la crainte de l’autre et les sentiments xénophobes, l’hystérie ou encore la psychose, …

Médias et réseaux sociaux dans un flots d’images et de vidéos, débats dans un excès de mots, discussions partout pessimistes, commémorations à répétition avec ce besoin de démonstrations patriotiques qui ne sont que des revendications identitaires qui ne font que gonfler l’égo, … tout ça n’a qu’une seule conséquence dévastatrice : la surenchère émotionnelle.

Le yoga est à l’extrême opposé de tout ça : apaisement et attitude positive, méditation par l’écoute de soi et non des autres, lâcher-prise, considérer le moment présent, humilité et destruction de l’égo. Voici donc des outils issus du yoga, quelques techniques simples pour vous nettoyer émotionnellement :

I – Introduction

« L’esprit au dessus de la matière » – Le corps (soma / charira) et le mental (psycho /chitta) sont interconnectés. Les mauvaises pensées influent sur le corps, mais travailler sur votre corps vous transformera mentalement. Ne sous-estimez jamais cette notion simple à appliquer dans votre quotidien.

Dans notre corps, le siège de nos émotions est double : notre cerveau avec notre mental et notre ventre, surtout nos intestins, notre deuxième cerveau. Si vous travaillez sur ces organes, vous pourrez « nettoyer » ces sentiments négatifs.

II – Nauli – le Nettoyage du Ventre

Voici un exercice que vous pouvez pratiquer n’importe quand, même si il est préférable de le faire le matin à jeun. Ce ballotage du ventre, qui porte le nom de Nauli (nala en sanskrit cordon ombilical / nali en sanskrit récipient tubulaire, veine ou nerf du corps) est répertorié dans les nettoyages (kriyas) du yoga.

Il consiste, dans une rétention poumons vides, à rentrer le ventre en remontant le diaphragme dans un premier temps, puis plus tard à force de pratique de produire un mouvement rotatif de la partie centrale de l’abdomen.

Nauli fait partie de ces pratiques légendaires dont l’énumération des bienfaits remplissent les pages des anciens textes de Yoga : ce massage vigoureux des organes situés dans la région abdominale (estomac, intestins, foie, rate, pancréas et vésicule biliaire, vessie) élimine l’indigestion, soulage la constipation et diarrhée, l’acidité, les flatulences, la dépression, les déséquilibres hormonaux, les troubles sexuels et urinaires, le manque d’énergie et les troubles émotionnels, tonifie rapidement les muscles abdominaux, les nerfs, les intestins, les organes urinaires et excréteurs / la pression du diaphragme sur poumons et coeurs : retire l’air visé des poumons vides et ainsi les nettoie, stimule le cœur et la circulation sanguine et donc l’irrigation cérébrale / Il équilibre le système endocrinien, renforce la volonté en atténuant l’ennui et la paresse … et enfin le chakra du nombril Swadhisthana est relié au nez – la pratique de Nauli débouche les fosses nasales par pression lymphatique.

En pratique : Prenez une inspiration profonde, suivi d’un expire pour vider les poumons. Les poumons vides, rentrez le ventre et contractez de façon à avoir cette impression que l’estomac remonte dans la cage thoracique. Restez ainsi quelques secondes puis relâchez. Vous pouvez le pratiquer sur une série de trois à cinq fois. Préférez le faire le matin à jeun.

III – Le soufflet – nettoie ventre et cerveau

Appelée Bhastrika, qui signifie soufflet – la respiration faisant le bruit d’un soufflet à cheminée. Le terme Bastri fait aussi référence à ce pranayama.

Vous pouvez le faire à n’importe quel moment de la journée mais préférez le pratiquer sans avoir trop manger avant. Il consiste à respirer en engageant les muscles en fond de gorge, comme pour Ujjayi, et de respirer par à-coups en engageant le diaphragme, comme Khapalabhati. 

Là encore les bénéfices sont nombreux : Purifie l’ensemble du corps en retirant le stress, l’anxiété. Exerce une action régénérante sur l’ensemble du corps. La circulation sanguine est stimulée par pressions sur toute la région cardiaque. Purification du système respiratoire (Expectorant. Purification des bronches par rejet de l’air résiduel des poumons (air vicié) et CO2). L’accroissement du flux sanguin dans le cerveau et l’augmentation de l’oxygène dans le sang améliore la mémoire, rend plus vif, bénéfique aussi pour la vue et l’audition. Activation de la digestion par pressions sur l’estomac. Stimule aussi la paroi abdominale et les intestins (on dit que c’est un bon exercice pour perdre du poids.) Renforce les reins. Tonifie le système nerveux neurovégétatif et réoxygène le cerveau, ce qui apaise le comportement. Active également le thymus dans la poitrine, très bon pour le système immunitaire et la confiance en soi, par rapport au chakra Anähata, du plexus solaire.

En pratique : A genoux fermés. Il est toujours conseillé de commencer avec une réserve d’air dans les poumons donc commencer par un inspire simple. Puis lentement vous allez enchaîner les expirations et inspirations lentes par le nez ou la bouche pour les expires, avec engagement de la gorge (à l’inspiration et à l’expiration) et une forte contraction du diaphragme pour continuer une respiration dynamique. Faire 2 à 5 séries (de 10 à 30 respirations chacune).

Attention : Très efficace et complet mais à pratiquer avec modération, peut s’avérer dangereux si il est pratiqué trop longtemps. Des étourdissements ou saignements de nez ont été souvent observés donc prudence.

IV – La respiration alternée – rééquilibrez votre mental

Appelée Nadi Shodana ou Nadi Shogana qui signifie le nettoyage ou la purification des nadis (faisant référence aux nadis pingala à droite et ida à gauche) mais aussi Anuloma Viloma qu’on peut traduire par « courant et contre-courant » et donc « va et vient ». Vous pouvez aussi trouver le terme Sukha Purvak – Sukha signifiant agréable et confortable et Purvaka « qui s’exécute avant les autres pratiques », soit l’introduction plaisante.

Pour rappel : votre hémisphère droit est le réceptif, il gère émotions, intuitions, créativité, et votre hémisphère gauche est l’actif, il gère langage, gestes, coordination. Chacun étant relié en tir croisé au côté opposé du corps, votre narine droite est relié à l’hémisphère gauche et vice versa. Vous ne respirez d’ailleurs jamais à la même intensité sur vos deux narines, toutes les 60 à 80 minutes, vous changez de dominante. La respiration alternée permet justement de rééquilibrez l’activité à égalité des deux hémisphères de votre cerveau.

Après un choc ou sous une anxiété trop grande, il arrive que le cerveau reste en activité dominante sur l’hémisphère droit, celui de l’émotion – face à la peur il n’est pas rare d’ailleurs que l’activité du cerveau droit empêche le cerveau gauche d’agir, c’est pourquoi beaucoup de gens sont dans l’incapacité de bouger. 

Les bénéfices sont considérables ici pour le cerveau : Ramène à un équilibre mental, améliorant ainsi la coordination de la motricité et l’apaisement émotionnel. Prépare à un état propice à la méditation et améliore fortement le sommeil. Réduit considérablement le stress et l’anxiété par l’oxygénation du sang et des organes qui calme le système nerveux. Régulation de la thermogenèse.

En pratique : Assis. Main droite en pratique sur visage, main gauche en « compteur ». Dans la culture orientale, indienne comme arabe d’ailleurs, ces pays où la chaleur entraine des taux bactériens important et l’eau peut être rare, on adopte le concept d’hygiène suivant : la main droite est utilisée pour le visage, pour manger par exemple, tandis que la main gauche sert pour les pratiques à risque sanitaire et donc on ne la porte jamais au visage.

La main droite est en Shiva mudra (point fermé avec seulement pouce et annulaire/auriculaire sorties) et la main gauche en « compteur ».

Visage + Main droite :
Inspirez par les deux narines puis …
Bouchez la narine droite avec le pouce de la main droite
Expirez par la narine gauche jusqu’à poumons vides, puis inspirez toujours par narine gauche jusqu’à poumons pleins
Rétention poumons pleins
Changez en retirant pouce de la narine droite et appliquez annulaire/auriculaire sur la narine gauche
Expirez par la narine droite jusqu’à poumons vides, puis inspirez toujours par narine droite jusqu’à poumons pleins
Rétention poumons pleins
Changez de nouveau les doigts
Bouchez la narine droite et expirez par la narine gauche, puis inspirez, rétention
Changez
Bouchez la narine gauche et expirez par la narine droite, puis inspirez, rétention

Quand vous avez bouché narine droite, puis narine gauche, avec expire et inspire de chaque côté, vous avez alors fait un cycle de respiration, soit les deux narines. Quand vous revenez au pincement de la narine droite avec le pouce de la main droite, vous considérez un cycle de respiration et vous pouvez compter une phalange sur la main gauche. Une phalange correspond à un cycle de respiration (narine gauche expire/inspire + narine droite expire/inspire).

Rappelez-vous qu’à chaque narine on commence par l’expiration suivie de l’inspiration. En Occident nous avons pour coutume de dire « inspirez, expirez », en orient c’est le contraire : on expire pour mourir et on inspire pour revivre, c’est le souffle symbolique de la réincarnation. D’un point de vue pragmatique, cela vous permet de faire les rétentions poumons pleins et non le contraire pour ne pas mettre le corps en état de stress.

Main gauche :

Avec votre pouce vous compterez les phalanges de vos quatre doigts restants : index, majeur, annulaire et auriculaire, soit 3 phalanges x 4 doigts = 12 phalanges. Comme on peut le faire avec un chapelet. Vous pouvez compter de haut en bas et de bas en haut de l’index à l’auriculaire. Cependant apprenez que  le comptage traditionnel se fait en spirale soit : index 1,2,3 majeur 3 annulaire 3, auriculaire 3,2,1 annulaire 1, majeur 1,2 et enfin annulaire 2.

A chaque cycle de respiration – narine + narine gauche – vous comptez une nouvelle phalange. Quand vous avez fini vos douze cycles, reprenez la respiration avec les deux narines. Puis adoptez la position de repos.

V – Le travail sur le mental

Avant de travailler sur le corps à travers les asanas, tout(e) yogi(ni) a pour obligation de passer par le mental à travers une forme de discipline morale – Yama et Niyama.
Cette première étape, Yama, propose à notre conscience de considérer et d’accepter en soi cinq notions simples. Tentez ainsi de les observer et les appliquer le mieux possible dans votre mentalité, puis votre conduite :

1 – Ahimsa – la non-violence dans nos actes comme dans nos propos, afin d’éviter au maximum de faire du mal, car heurter l’autre revient toujours à se heurter soi-même.
2 – Satya – la notion de vérité qui exclue le mensonge et le refus de considérer ce qui est avéré. Il oblige aussi à rester ouvert d’esprit sans s’engouffrer dans une vérité unique.
3 – Asteya – la notion de respect, car celui qui veut être respecter doit commencer pas être respectueux de tout et de tous, ce qui ne signifie pas  » tout tolérer », il faut donc savoir accepter ou ignorer pacifiquement.
4 – Brahmacharya – la notion de modération : dans son comportement en contrôlant ses actes, humeurs et propos et donc ses pensées.
5 – Aparigraha – la notion du non attachement au matériel, ainsi même si ces terroristes utilisent une forme religieuse pour asseoir leurs actes, ne tournez pas le dos à votre propre spiritualité ou ne rejetez pas les autres pour un choix religieux.

Bien sûr, l’être humain a ses failles. Il faut du temps bien sûr pour intégrer, toujours. Souffrir du poids de la discipline ou de subir le poids du regret : à vous de choisir.

VI – Méditez

La Méditation est une bonne technique pour calmer le mental – elle va surtout vous permettre de vous couper du moment afin de vous mettre pour quelques minutes hors du temps et voir même de l’espace. Vous pouvez ainsi considérer les actes et propos avec détachement. C’est une forme de lâcher-prise.

Vous pouvez également méditez sur la notion du deuil, et ce à travers « les cinq phases du deuil selon Kübler-Ross ». Relisez ces cinq phases, voyez celles dans laquelle vous êtes peut-être encore et comment  arriver à la fin de ce processus pour s’en libérer :

1 – Choc, déni : courte phase qui survient lorsqu’on apprend la perte, période plus ou moins intense où les émotions semblent pratiquement absentes, avant que la réalité de la perte s’installe.
2 – Colère : sentiment fort qui peut s’accompagner de la culpabilité, parfois aussi de questionnements.
3 – Marchandage : Phase faite de négociations avec soi-même.
4 – Dépression : phase plus ou moins longue du processus de deuil qui est caractérisée par une grande tristesse, des remises en question, de la détresse. Les endeuillés dans cette phase ont parfois l’impression qu’ils ne termineront jamais leur deuil car ils ont vécu une grande gamme d’émotions et la tristesse est trop forte.
5 – Acceptation : Dernière où la réalité de la perte est beaucoup plus comprise et acceptée. L’endeuillé peut encore vivre de la tristesse, mais il a retrouvé son plein fonctionnement. Il a aussi réorganisé sa vie en fonction de la perte.

N’hésitez pas à méditer afin de prendre du recul, de considérer le moment présent en acceptant de laisser au passé ce qui appartient au passé, de reconsidérer votre place dans ce monde, car oui vous êtes un(e) citoyen(ne) de ce monde. 

Pour conclure …

Le yoga n’a pas de Dieu mais le yogi a une spiritualité ce qui lui confère une ouverture d’âme et d’esprit supérieure puisqu’il est en lien (traduction même du mot yoga) avec le Tout.

Ainsi il se doit de ne pas juger l’autre, de relativiser sans cesse en tentant d’accepter tout le monde sans préjugé ni obligation, tout étant en lien avec une force qui le transcende.

Les armes du yogi, combattant(e) bien-veillant(e), ne sont pas tournés vers les autres mais vers lui-même. Son seul combat est une lutte en introspection, dans ses failles et son intimité propre. Un combat avec son propre corps, son âme, ses pensées … et non « contre ».


Il n’a pas pour conviction de combattre les pensées ou comportement des autres qu’il doit juste observer. Il peut tendre la main et proposer de transmettre son savoir du yoga. Il peut aussi (comme je l’ai fait il n’y a pas si longtemps) ignorer celui qui ne propose que propos négatifs, conflits et les idées d’un conditionnement inébranlable. Ne perdez pas votre temps à tenter de changer ceux qui ne peuvent ou ne le veulent pas. C’est en travaillant sur soi-même qu’on travaille sur le monde qui nous entoure, et non l’inverse.

Continuez à vivre pleinement, à honorer cette force de vie comme on honore la mort, qui est de toute façon omniprésente dans notre monde. 

Enfin nous pouvons rappeler ici une chose essentielle : yoga signifie unir, mettre en lien. En vrai yogi(ni) restons unis, dans l’esprit comme dans nos coeurs. Acceptez la fatalité de la vie. Le bien du monde commence par le bien intérieur de chaque être. Namasté.

Alain Daniélou, Shiva Sharan

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Un post pour vous faire découvrir un homme incroyable, et selon moi incontournable, étant un des piliers de la littérature française concernant l’Inde. Alain Daniélou, appelé Shiva Sharan (le protégé de Shiva), est sans contexte, un de mes auteurs français préférés car j’ai beaucoup appris à travers ses ouvrages. Même si je ne suis pas d’accord avec toutes ses prises de positions, je me reconnais beaucoup en lui et admire sa vie et son talent. Avec J.Krishnamurti, il est un des piliers de ma culture ésotérico-yogi-spirituelle, m’ayant beaucoup inspiré …

MINI-BIOGRAPHIE (4 Octobre 1907 – 27 Janvier 1994)

Né à Neuilly-sur-Seine, issu d’un milieu noble – son père est un homme politique nommé plusieurs fois ministre et sa mère fondatrice d’écoles religieuses catholiques – il suivra une éducation religieuse stricte – son frère rentrera dans les ordres et sera même nommé cardinal. Il s’engagera sur des études de musique, s’adonnant également à la danse, qui lui permettront alors de rencontrer l’intelligentsia du monde culturel de l’époque de Cocteau à Stravinsky.


Malgré cela, il décide à vingt-cinq ans, de partir … et il découvre l’Inde qui ne va cesser de le fasciner toute sa vie. Il va découvrir des rites et une culture qui va le bouleverser – étant homosexuel, comportement condamné alors par la loi en France et surtout par les valeurs religieuses qui l’ont vu grandir, il va alors trouver refuge dans l’hindouisme et rejeter les religions islamo-judéo-chrétiennes, hostiles à sa nature, qu’il n’aura de cesse de combattre toute sa vie.
Il vivra dix-sept ans à Bénarès – où il apprendra l’hindi qu’il parlera parfaitement et découvrira avec Swami Karpâtri le Shivaïsme, courant originel de l’hindouisme en lien avec le yoga, le tantrisme, l’ascète et des rituels précis. Il va très vite devenir un Shivaïte et revoir toute sa vision du monde. Afficher l'image d'origine

Puis quadragénaire, il part s’installer à Adyar près de Madras, puis à Pondichéry – il collecte des musiques traditionnelles en Inde (c’est à lui qu’on doit la première anthologie de musique classique indienne et qui fera découvrir au monde Ravi Shankar) mais aussi aux Laos, Cambodge, Japon et en Iran et Afghanistan.

Quinquagénaire, il rentre en Europe où il crée les Instituts de musique comparée de Berlin et Venise, publie des collections de disques de musiques traditionnelles sous l’égide de l’Unesco, et surtout il commence à écrire de nombreux ouvrages à la fois sur la musique et sur la culture et société indienne, il va même faire connaître le Khatakali à l’Occident – il devient un indianiste de renom. 
Il recevra de nombreux prix et distinctions, avant de mourir en Suisse à quatre-vingt-six ans – selon sa dernière volonté il sera incinéré « comme un indien ».

L’HOMME AUX MULTIPLES POLEMIQUES

Pour bien comprendre Alain Daniélou, il faut le considérer non pas en français exilé en Inde, mais comme un esprit libre et affranchi, adoptant une mentalité shivaïte, parfois épousant des concepts radicaux de l’hindouisme originel, des idées et des concepts à l’inverse des occidentaux, surtout à cette époque :

« Je suis fier d’être homosexuel » – il n’aura de cesse de le dire et prendra pour exemple l’hindouisme originel qui considère cette sexualité comme divine, tout comme l’androgynie qui est encore aujourd’hui à travers les Hijras en Inde des êtres en lien avec les dieux et qui peuvent vous bénir, alors que l’Occident considère l’homosexualité et le transgenre comme des maladies mentales. Il se considérait comme un être d’exception et d’élu par sa sexualité, celle des poètes maudits et des prophètes.
« Je ne crois pas en la réincarnation » – Cette théorie de la pérennité du moi, âme vagabondant à travers les corps les plus divers sur des cycles de vies se succédant, n’apparait que dans l’Hindouisme tardif, ne faisant partie ni de l’ancien Shivaisme, ni du Védisme et provenant du Jaïnisme, courant moralisateur religieux, qui l’a transmise au Bouddhisme puis à l’Hindouisme moderne. Ce que beaucoup pensent être un des piliers de l’hindouisme apprennent alors par les ouvrages de Daniélou qu’il n’en est rien. 

« Je suis pour l’infanticide des filles à la naissance » – Depuis la nuit des temps les grandes civilisations étaient attachées à la naissance d’enfants mâles pour les armées et le travail des terres, pratiquant l’infanticide des filles si besoin afin d’empêcher l’inflation démographique. Selon lui, l’interdiction de cette pratique par les Anglais fut l’une des causes de l’appauvrissement et de la misère de l’Inde d’aujourd’hui. Il faut se rappeler qu’à cette époque l’avortement était déjà un délit puni par la loi et un acte réprimé par l’Eglise, alors l’infanticide à des fins démographiques : c’était une provocation terrible.

« Je suis pour le sytème des castes et les rituels anciens » – Sur ce point il a écrit tout un livre La Civilisation des différences, où il défend les systèmes hindous traditionnels des castes, mais aussi la spiritualité de certaines pratiques considérées comme barbare par les occidentaux, comme le sati où l’épouse se brûle vivante sur le bûcher de son époux mort.

« L’institution des castes est une application, sur le plan social, d’une conception générale du monde et des êtres vivants qui a fait de l’Inde le refuge de tous les peuples persécutés, menacés ailleurs d’extinction ou d’assimilation. Elle a certainement des défauts, mais elle a dû affronter depuis plus de six siècles des conditions difficiles qui ont bloqué son évolution : les invasions musulmanes, puis la colonisation anglaise et la démocratie socialisante de l’Inde moderne ont cherché à en détruire les bases – mais rien n’a pu entamer sérieusement le système social des Hindous, qui continue à régir la vie de la plupart des habitants de l’Inde. » La Civilisation des castes, Alain Daniélou

« Je suis contre l’alpha-bêtise-me ou la dictature des scribes » – Pourtant auteur lui-même, il a toujours combattu cette idée que le lettré est plus intelligent et a plus de savoir que l’illettré. C’est une pensée anti-colonialiste en soi. Selon lui, ce dénigrement de la transmission par le langage parlé a tué les traditions orales. Il dénonça cette inquisition occidentale, qui par le combat de l’illettrisme a imposé ses idées, rappelant que pendant des millénaires le savoir s’est transmis par l’oral et que la transmission de l’écrit a poussé les gens à abandonner les savoirs d’antan. 

« J’appui mes propos sur les savoirs et les textes anciens » – Même si il ne s’est jamais considéré comme indianiste, il en a été l’un des plus célèbres et surtout car il était en décalage avec les autres. Tout d’abord pour ses datations généralement beaucoup plus anciennes qu’habituellement convenu par les autres et pour certaines théories qui ont fait l’effet d’une bombe – on retrouve ses affirmations dans son livre La Fantaisie des dieux et l’Aventure Humaine. Sa plus grande théorie étant qu’à l’époque paléolithique l’humanité aurait découverte et utilisée l’arme nucléaire (dont on retrouve des allusions dans le Mahabharata et les Puranas) ce qui expliquerait l’absence de traces archéologiques et lui permettait de placer les périodes de la civilisation hindoue à cette époque si reculée.

Il semblerait aujourd’hui qu’il avait raison, puisqu’à l’Ouest de Jodhpur au Rajasthan, on a constaté des sédiments radioactifs qui seraient le résultat d’une explosion énorme il y a près de 8000 ans.
Voir le lien : http://www.wikistrike.com/article-la-p-70172843.html

« L’hindouisme Shivaïte est la première et seule vraie religion, les autres ne sont que des copies négatives car moralisatrices » – L’un de ses chevaux de bataille, et pour ça les historiens et théologiens lui donnent raison : la première religion au monde est l’hindouisme shivaïte, apparue en 6000 av JC. Les premières religions étant polythéistes, souvent en lien avec la nature comme celle de l’ancienne Egypte (1600 av JC ) ou les religions en Mésopotamie (2100 av JC) toutes les deux disparues. Il faudra attendre plus de cinq millénaires, pour voir naître la religion hébraïque ancienne (1200 av JC) ou encore le jaïnisme ancien (800/600 ac JC). Même si Akhenaton en Egypte a introduit par le culte d’Aton en 1350 av JC la notion de monothéisme, c’est à partir de 600 av JC qu’il apparait vraiment le judaïsme monothéiste, pendant qu’au même moment naissent le taoisme, puis le confucianisme et le bouddhisme. Le christianisme ensuite en 1er ap JC et il faudra attendre 600 ap JC pour voir l’Islam apparaître ou 1400 ap JC pour le sikhisme. En partant de ces dates et surtout des textes sacrés, Alain Daniélou fait le constat que l’hindouisme originel est la première religion et l’unique en accord avec la nature. Après, avec le Jaïnisme, un courant moralisateur religieux s’est créé et a profané le lien sacré de l’homme au Divin en imposant des dogmes, règles des hommes pour contrôler les populations. Selon lui, tous les faits présents dans les grands livres comme la Bible, le Coran ou la Torah ne sont que des rééditions et adaptations des textes védiques (pour exemple : Krishna bébé, qui dans les bras de son père, tente de fuir les chars de son oncle qui veut le tuer, voit la mer s’ouvrir devant lui avant qu’elle ne se referme derrière lui sur ses poursuivants après son passage. Scène reprise pour l’Exode avec Moïse.) Il développe cette idée dans son livre Shiva et Dyonisos où il fait l’apologie d’une religion originelle en lien avec la nature, la sexualité, et débarrassée de tous ces dogmes et convictions morales humaines et non-divines.

DANIELOU ET LE YOGA

Il y aurait encore d’autres exemples sur ses nombreuses polémiques, mais vous l’avez compris : Alain Daniélou, en shivaïte affranchi a toujours défendu les intérêts de l’Inde avec une mentalité et un schéma moral qui lui est propre. C’est en ça que sa vision est pertinente pour aborder la conception du yoga.

En plus d’être musicien, il était peintre et surtout danseur (ayant appris aux côtés de Nicolas Legat, qui était le maître de Nijinski) et avait donc une approche spécifique au corps et aux mouvements. Il a beaucoup écrit aussi sur le yoga à travers plusieurs ouvrages dont deux entièrement consacrés : Yoga, méthode de réintégration et Yoga, Kâma le corps est un temple. Voici quelques notions intéressantes :

Le Mépris de l’Intellect
Ici je vais scier un peu la branche sur laquelle je suis en introduisant un concept simple proposé en ces termes par Alain Daniélou dans l’Introduction de son livre Yoga, Méthode de réintégration :

« La caractéristique essentielle de la philosophie du yoga est le mépris de l’intellect. Nous nous approchons du divin à travers l’expérience des sens, qui n’est pas, dans sa nature fondamentale, distincte de l’expérience de l’union divine, beaucoup plus qu’à travers les abstractions de la pensée.
La conception dualiste judéo-chrétienne de l’être humain divisé en un corps et une âme, niant la divinité du corps et ne différenciant pas suffisamment l’âme de l’intellect, tend à livrer l’homme à l’esclavage du mental, aux absurdes spéculations théologiques, aux disciplines morales arbitraires qui sont les moyens les plus efficaces pour le maintenir en esclavage, pour l’empêcher d’approcher de la réalité transcendante.
Pour comprendre le yoga et ses techniques, il est essentiel de se rappeler que le mouvement incessante de la pensée cérébrale constitue le brouillard qui nous masque le divin. Les plaisirs du goût, de l’odorat, du toucher, de la vue, de l’ouïe, du sexe peuvent conduire par contre à une perception de l’harmonie divine à travers les êtres et les choses. Nous sommes tous proches du divin dans nos moments de jouissance, d’amour, de contemplation de la beauté.
(…) Le plaisir, l’amour sont la voie, ils ne sont pas le but. Il faut aller au-delà pour l’atteindre. La pensée cérébrale pr contre est l’obstacle, l’organe centripète, qui fait de chacun de nous le centre du monde et nous empêche de nous donner et finalement de nous dissoudre dans la perception de la beauté des formes, puis de l’harmonie cosmique et finalement de la pensée créatrice. »

Un Développement Personnel et non une Gymnastique de Groupe
A une époque où pour se « démocratiser » le yoga est devenu surtout une pratique physique, A. Daniélou nous rappelle le concept du yoga dans les textes anciens, à travers son livre Yoga, Kâma le corps est un temple :

« Le yoga est une technique pour arriver à développer certaines facultés et certains pouvoirs ; ça n’a rien à voir avec une gymnastique que les gens pratiquent à n’importe quel moment en pensant à leurs occupations habituelles (…) ça n’a aucun sens. Le yoga, c’est l’union avec des principes d’ordre supérieur. C’est au fond l’essentiel même de la religion. C’est la méthode pour établir des contacts avec le surnaturel. Dans les moments où on pratique ces exercices, on ne doit avoir aucune autre préoccupation, et l’essentiel est d’être dans un endroit isolé. (…) ça n’a rien à voir avec des exercices collectifs. »

L’Humilité avant Tout
Là encore dans son livre Yoga, Kâma le corps est un temple, il donne son avis sur la recherche et la pratique de certains occidentaux  :

« Pourquoi quelqu’un possédant réellement des connaissances et une certaine sagesse voudrait-il les transmettre à un Occidental plus ou moins déboussolé ? Pourquoi ? Je crois que les motivations ne sont pas légitimes (…) car il ne s’agit pas d’une quête, il s’agit de gens qui se croient tellement importants qu’ils estiment que des personnes possédant de véritables connaissances sont à leur disposition. S’ils avaient des qualifications pour les obtenir, ils les trouveraient. C’est différent. L’humilité est tout de même l’élément fondamental de toute recherche. »

Spiritualité et Plaisir du Corps ne Font qu’Un
A travers le corps, A.Daniélou a toujours établi les plaisirs (sexuels, gustatifs, olfactifs ou même de l’effort) en lien avec le concept de l’âme et la recherche spirituelle, à l’inverse des religions islamo-judéo-chrétiennes qui ont toujours perçu le charnel comme profane en opposition avec le sacré.

« Le corps est notre seul instrument. Si nous avons un système nerveux, des sens de perception, une organisation cérébrale assez remarquable, ceci est lié entièrement à notre aspect physique, qu’on ne peut pas isoler de l’aspect mental, parce que si on vous coupe la tête, vous cessez de penser, c’est fini. Cette séparation du physique et d’un soi-disant esprit est une chose complètement irrationnelle. C’est d’ailleurs pourquoi on arrive à des conceptions comme la réincarnation qui suppose que, en dehors du corps, il peut rester une mémoire, une personnalité. Ce n’est pas réaliste. »

Le Yoga est une Science
Interviewé sur sa transmission de l’Atharva Veda, texte védique qui établit des correspondances entre les couleurs, les sentiments, les notes de musique, … il revient sur la perception de cette théorie dont fait partie le yoga : 

« Ces théories correspondent à une recherche sur la nature du monde. Le façon dont a été construite la matière et la façon dont nous avons des sens pour la percevoir sont forcément liés. Cela fait partie d’un système. Les conceptions cosmologiques cherchent à retrouver les facteurs dominants dans toutes les formes de la Création. (…) Et probablement en poussant un peu les recherches, aussi bien sur la nature de la matière dans ses formes microscopiques que dans ces formes astronomiques, on arriverait à des données de fond d’ordre mathématique qui ont été considérées depuis toujours dans la cosmologie hindoue. »

Et voici enfin certains extraits de textes védiques qu’Alain Daniélou a cité dans ses ouvrages : 

« Le yoga est le contrôle des inclinaisons du conscient » – yoga darshana

« Ce que nous appelons expérience n’est qu’une expérience limitée, sujette à l’erreur et à l’illusion. La seule expérience véritable est l’identification, Samadhi, qui seule permet d’arriver à la connaissance totale des causes subtiles. » – yogatra yânanda, shiva archana tattva

« Les Huits éléments de la pratique du yoga sont : les abstinences, yama, les règles de vie, niyama, les positions du corps, asana, le contrôle respiratoire, pranayama, la suppression des perceptions sensorielles, pratyahara, la concentration, dharana, la méditation, dhyana, et l’identification, samadhi. » – yoga darshana 2,29

Les obstacles au yoga : « Maladie, vieillesse, manque de conviction, orgueil, paresse, goût de l’amusement, fausses convictions, manque de succès, manque de constance » – yoga darshana 1,30 « Souffrance, découragement, tremblement dans les membres, défauts dans l’inspiration et l’expiration. » – yoga darshana 1,31

et pour finir, à méditer : 

« Shiva, le Dieu terrible, a enseigné dans la doctrine de la main gauche, que le progrès spirituel de l’homme n’est possible qu’avec l’aide des choses mêmes qui sont la cause de sa chute. » – Kulârnava Tantra

EN CONCLUSION 

Si vous vous intéressez à l’Inde, tôt ou tard, vous rencontrerez cet homme sur votre route. Tout son être, comme son œuvre, sont consacrés à l’Inde.  Il a vu et vécu l’Inde de l’intérieur (vivant quinze ans dans la ville sainte de Varanasi – Bénarès-), comme un Indien, se convertissant au Shivaïsme. Il aura une approche à travers son histoire personnel et sa spiritualité, la religion, la musique et tous les aspects de la vie indienne. Il avait une connaissance encyclopédique du monde indien, du sanskrit et de l’hindi, une connaissance fondée non sur la seule lecture de textes savants, et souvent hermétiques pour le commun des mortels, mais sur une réelle expérience de vie.